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à Mulhouse. Notre journée manque de se terminer de façon tragique car notre camion ayant un choc formidable sur celui qui le précède, envoie la pauvre Julie rouler sur la route.

Elle tombe en plein sur la tête et se fait une plaie qui saigne beaucoup. Quelle peur j’ai eue ; elle aurait pu se briser le crâne. Nous attendons plus d’½ heure sur la route qu’il passe d’autres véhicules ; nous finissons par rentrer et je vais vite chercher H. qui voit heureusement que ce n’est rien.

Toujours rien de nouveau pour nous ; H. fait acte d’autorité et envoie d’office Gouverneur et Auvigne en permission, après ils rejoindront où nous serons, tant pis pour la D E.

L’atmosphère de la ville devient orageuse ; des Alsaciens libérés, pour se venger des mauvais traitements subis, démolissent tous les magasins boches qu’il faut faire garder. D’ailleurs, personne ne s’y intéresse particulièrement.

Dimanche 1er décembre

Messe à la cathédrale ; correspondance.

Julie est un peu moulue, mais ça ne sera décidément rien.

Il fait très froid et nous ne sortons que pour aller au Lazaret, puis