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Prise de Mézières.

Samedi 9 novembre

Tout le monde est anxieux ; on se demande quelle sera la réponse et il est bien certain, malheureusement, que c’est une acceptation que l’on désire partout. On achète des drapeaux pour pavoiser dès la réponse connue. Quelques détails parviennent sur l’entrevue ; parmi les envoyés se trouve le Gal Winterfield, fils de celui qui a apporté en 1870 les conditions de de Moltke[1], c’est un vrai exemple de justice. Ils ont demandé une suspension d’armes que Foch a refusée. Pourvu que les conditions soient assez dures !

Le chancelier donne sa démission.

Nos soldats continuent : prise de Maubeuge, Tournai, Hirson. Humbert est retrouvé ; sa 3e armée reconstituée est près de Mézières.

Je vais avec Renée voir les trophées de la place de la Concorde ; canons, saucisses, tanks, Zeppelin… Que de gloire !

Dimanche 10 novembre

Messe au Sacré-Cœur de Montmartre ; c’est le cas où jamais.

On attend toujours la réponse qui sera sans doute connue demain. Révolution en Allemagne, un socialiste, Ebert, devient

  1. de Moltke [1] ; NdÉ.