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Alsace, près de Gérardmer d’une balle en pleine poitrine. Quelle belle mort pour un soldat ! Je plains seulement sa femme et ses 5 enfants.

M. Richardot nous apprend que le Dr Rebout médecin chef viendra prochainement visiter notre ambulance. Est-ce que l’on s’attend à quelque chose de sérieux par ici ?

Vendredi 11 septembre

Les troupes passent de nouveau à Belfort ; artillerie et infanterie défilent sans arrêt devant nous. Elles viennent de la frontière suisse et vont au ballon d’Alsace. Il est probable que les hostilités vont reprendre par ici.

Le médecin-chef a fait ce matin le tour des ambulances ; il a fait évacuer le peu qui restait des malades pour avoir toute la place à sa disposition. En prévision de nouveaux blessés, nous faisons quelques changements dans la maison : Mme des L. s’installe dans la chambre Moisan, moi j’en prends une dans l’appartement de Mlle R. et nous transformons notre ancienne chambre en salon pour les officiers ; cela nous manquait jusqu’ici.

Les nouvelles officielles sont bonnes ; les Allemands ont reculé de 60 kilomètres depuis le commencement de la bataille.

Je vois sur le journal la mort du Capitaine Larchey, d’Annecy ; c’est déjà le troisième officier du bataillon tué à l’ennemi. Les autres étaient de jeunes sous-lieutenants inconnus.