Page:Adrienne Durville, Carnet de guerre 1914-1918 n°1.pdf/62

Cette page a été validée par deux contributeurs.

des poires et le « Temps » nous pouvons enfin lire un vrai journal !

6 heures. Salut chez les sœurs ; les prières pour la France sont vraiment bien émouvantes.

Enfin des nouvelles de Louis ! Il m’a écrit cinq fois, je n’ai rien reçu. Ma lettre écrite à St Cyr lui arrive seulement ; il va bien et quitte Reims, je lui réponds de suite.

Lettres de Marguerite et d’Yvonne, banales ; de Mme Morel qui m’annonce leur départ de Valmondois ; j’aime autant les savoir tous à Paris que d’être dans la banlieue ; le pauvre petit Bernard ne va pas bien. Aurons-nous encore un malheur à déplorer de ce côté.

Samedi 5 septembre

Départ de nos derniers malades ; ils sont guéris et ils rejoignent leurs régiments ; le pauvre Amat qui n’a pas le feu sacré, ne demanderait qu’à rester ; je crois qu’il se souviendra de la maison.

Je passe ma journée dans le jardin à lire et à préparer les objets de pansement pendant que Mme des L. et Mlle R. sont allées aux Anges. Aucune nouvelle militaire, pas une lettre.

Longue conversation avec M. Richardot, secrétaire du médecin-chef ; nous parlons du service de santé à Belfort et demandons pourquoi l’on nous a forcées à évacuer des blessés qui auraient pu se guérir chez nous ; la raison est bien celle que nous