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d’Allemands.

Samedi 29 août

Visite de Mme Oberreiner qui nous apporte des fleurs et des nouvelles de son fils ; il est à Valence, assez fatigué du voyage.

Visite de Mennegaux, guéri et envoyé en congé de convalescence pour un mois ; il ne veut pas en profiter et va tâcher de se faire renvoyer au feu le plus vite possible.

Roche vient nous dire adieu avant de partir pour Lure.

Reçu lettre de Jeanne Augrain.

Calme plat dans toutes les ambulances ; on s’attend à de prochains combats sur la frontière, peut-être même à l’investissement ; cet investissement possible est devenu la marotte du Gal Thévenet et lui inspire toutes ces mesures d’évacuation de civils et de blessés.

2 heures. Je vais aux Anges avec Mme de N. ; on nous donne quelques détails sur les soins à l’hôpital. La gangrène y a été apportée par des blessés venant de Mulhouse : on ne leur avait fait aucun pansement depuis celui du champ de bataille. Ce n’est pas étonnant qu’il en soit mort beaucoup ; on fait des masses d’amputations, dont un certain nombre qu’on aurait pu éviter, mais les médecins ont été affolés par le nombre des blessés et l’état dans lequel on leur amenait.

4 heures ; le Dr Ihler apporte son appareil et nous photographie dans le jardin avec les malades levés.