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En rentrant, nous retournons voir les canons et le biplan allemands. C’est un avion blindé qui a cependant été transpercé d’une balle dans son tuyau de gaz. On l’a capturé à Cernay[1]. Rencontre du Général Pau. Mauvaises nouvelles de Lorraine.

Lunéville est occupé par les Allemands ; on recule sur Nancy ; la bataille est engagée sur tout le front et durera plusieurs jours. Que Dieu nous donne la victoire.

Reçu lettres d’Adèle et de Mme Gauthier ; les dernières nouvelles de Paul sont du 13, cela fait 10 jours ; il doit être en plein combat !

Celui de nos malades blessés au ventre a recommencé à souffrir ; en enlevant la croûte de sa blessure, le Dr  découvre avec surprise la balle qui était restée et qui a dû se promener. On lui a retirée et il la gardera en souvenir de ses exploits.

4 heures. Contre visite. Décision pour les évacuations, 15 partiront demain et les 12 autres dans quelques jours.

Deux rejoignent leurs corps. Mme Oberreiner et quelques blessés partent pour l’arrière, du côté de Marseille, sans doute, le reste ira à l’ambulance de convalescence du Valdois ; il y en a quelques-uns que je regretterai.

Visite de M. R. Il confirme ce que nous savons déjà ; l’hôpital militaire va être évacué pour cause de désinfection ;

  1. Cernay ; commune située dans le département du Haut-Rhin, région Alsace ; NdÉ.