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regrette, il était très accommodant. Celui qui le remplace paraît moins agréable ; il nous enlèvera deux malades après demain.

4 heures ; Trois nouveaux arrivent, ce sont des éclopés qui ne nous resteront pas longtemps.

Le petit soldat du 235e revient voir son sergent ; il a été nommé caporal et est proposé pour la médaille militaire ; il est resté le dernier sur le champ de bataille.

Mme Obrecht arrive pour veiller ; par extraordinaire toute notre soirée est prise par des soins divers, et nous nous couchons à 10 heures, ayant à peine eu le temps de lire le journal.

Mercredi 19 août

Soins, pansements comme tous les matins ; nous avons en tout 9 malades, ce n’est donc pas extrêmement long ; nous restons auprès de notre sergent à bavarder un peu ; il a deux de ses cousins qui ont fait leur service militaire en Allemagne et qui, le premier jour de la mobilisation allemande, ont pu filer et sont venus s’engager dans un de nos régiments de la frontière, et ils sont légions en Alsace qui en ont fait autant, on parle de 6 000. Les deux frères de Mme Ihler sont à la tête du service des renseignements et ne quittent guère le Gal Pau. Ils n’ont jamais quitté Thann depuis la guerre et s’occupaient de ce service bien avant la guerre. Naturellement, ils ont passé la frontière à temps