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dans la forêt de Hart où on se prépare à les écraser ; le bataillon de chasseurs a perdu une grande partie de ses officiers, ce qui a causé une panique chez les hommes ; cela arrivera peut-être encore plus d’une fois.

Ce soir, nous attendons des blessés annoncés ; mais on les envoie par erreur à N. D. des Anges.

Pendant le dîner, nous entendons le canon assez proche. C’est un aéroplane allemand que l’on veut atteindre ; je ne sais pas le résultat.

10 heures ; je me couche pendant que Mme des L. s’installe pour veiller ; on sonne, je me précipite, croyant à une arrivée de blessés ; ce sont deux jeunes filles de la C. R. de Dôle, envoyées comme infirmières, sans crier gare, et qui ne savent où aller coucher, les hôtels étant réquisitionnés pour les officiers ; on les a conduites ici et elles demandent des indications. Avec la sévérité des consignes sur la circulation, on ne peut les renvoyer, Mme des L. leur offre l’hospitalité dans une salle vide, elles auront toujours un lit cette nuit et se mettront en règle demain.

Dernières nouvelles. Mulhouse et Altkirch brûlent, les Allemands ont fusillé 350 Alsaciens francophiles.

En réponse, on garde à la prison militaire des otages allemands qui seront fusillés à leur tour si leurs compatriotes continuent leurs