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a eu ce soir un engagement à la frontière la plus proche d’ici ; le colonel, un lieutenant, et trois soldats seraient blessés, et que nous pouvons nous attendre à avoir du monde demain. C’est peut-être une fausse nouvelle comme on en dit à chaque minute.

Aujourd’hui, rencontré une troupe immense de femmes et d’enfants qui quittent la ville. Ordre est donné d’évacuer toutes les bouches inutiles en cas de siège.

On les envoie dans le centre de la France. Ce cortège était navrant ; on a eu là vraiment l’image de la guerre ; jusqu’ici, on a du mal à réaliser cette idée, rien ne pouvant nous en donner l’impression. Nos premiers blessés nous plongeront en pleine réalité.

Samedi 8 août

Organisation de notre ambulance ; le pasteur et les aumôniers viennent visiter ; ils trouvent tout fort bien ; c’est réellement celle là qui est la mieux. Mme R. voudrait bien lâcher la sienne, aussi mal organisée que possible et que les médecins n’auraient pas dû accepter. Je vais tâcher de la faire venir avec moi. Nous entendons des aéroplanes