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en répondent. C’est ce que nous nous proposons : c’est le fruit de la liberté que nous sollicitons ; c’est votre chef-d’œuvre envers l’humanité.

Cette Colonie vous donneroit moins d’anxiété, si ceux qui la dévastent, vouloient se prêter à nos réclamations ; mais l’aspérité de leurs cœurs barbares, ou plutôt l’avidité des biens, s’y opposent, et leur inspirent des sentimens contraires.

Ces nègres, instruits, se civiliseroient ; ils deviendroient plus utiles ; l’instruction les rendroit capables de tout ; et ces maîtres barbares en ont fait l’expérience ; mais ces mêmes barbares, pour satisfaire à tous leurs déréglemens, après s’être engraissés de leur sang, n’ont souvent acquis, avec tant de moyens, que le trouble et des remords cuisans ; car le ciel, dans son courroux, semble ne les avoir envoyés sur terre, que pour exercer ses vengeances. En effet, ne semblent-ils pas épuiser contre nous tout ce que la vengeance peut fournir à un ennemi contre son ennemi ? Leurs crimes sont assez connus ; la modération aura enfin son tour. Notre liberté est décrétée ; notre demande sera donc accueillie.

N’avez-vous pas en horreur, ô législateurs, d’entendre encore proférer le mot d’esclavage sur la terre de votre dépendance ? Oui, puisque nous sommée issus du même au-