Page:Adresse à tous les électeurs du Bas-Canada par un loyal canadien, 1827.djvu/19

Cette page a été validée par deux contributeurs.
20

dernier ministère, depuis longues années obsédé par vos malicieuses accusations contre le Bas-Canada, quoique moins libéral que le nouveau, lorsqu’il disait l’an dernier, « Qu’il fallait se rappeler où était situé le Canada, et qu’il fallait si bien traiter les Canadiens qu’ils n’eussent rien à envier aux États-Unis. » Que ces belles paroles soient donc gravées au Château St. Louis, pour la méditation de nos gouverneurs, sur la maison de Mr. Sewell, où s’assemble le Conseil Exécutif, et sur une autre maison où le même Conseil vient délibérer sous un autre nom, sur le palais de justice, dans la Cour d’Appel où le même Conseil siège judiciairement, dans la Cour du Banc du Roi où vous poursuit encore la vue de Conseillers Exécutifs. Vous semblez présenter l’union avec les États-Unis comme le plus grand fléaux qui pourraient écraser cette malheureuse province ; vous voyez que le ministère anglais n’est pas affilié à votre école. Peut-être croit-il en effet qu’elle serait soumise à un fléau plus oppresseur encore, si elle était livrée et soumise, même pour très peu de tems, à la régie de votre faction tyrannique. Oui, bien vite, elle serait très-pauvre et très-opprimée, à côté d’un pays très-riche et très-libre.

« L’Assemblée a été criarde pour l’indépendance des juges, mais c’était pour les mettre dans sa dépendance. » Voilà un nouveau trait de ce que quelqu’un qui jadis écrivait contre Nestor appelait figurément présence d’esprit écossaise, naturellement effronterie déhontée ou détestable habitude de mentir. Il avait tort de généraliser et d’attribuer à vos compatriotes votre vice caractéristique et personnel. Je maintiens que ceux qui fournissent Neilson et Leslie à notre Représentation, jugez de ma haute admiration pour ces deux hommes, font plus de bien au pays, qu’un Anglo-Canadien, et Nestor, et Veritas, et Senez et Co. ne lui peuvent faire de mal. Ils ne veulent pas de comparaison avec vous, et ne doivent pas être ainsi déprimés. Le diable même perdrait à ce jeu : vous lui avez dérobé son nom le plus connu de père des mensonges. L’Assemblée