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Bezaudun, près d’un petit affluent du Roubion, dans le canton de Bourdeaux, Bezendunum en 1324, Besaudunum ; Bezaudun (Var), Besaldunum et Besaudumum, veut dire hauteur des bouleaux ou du ruisseau (bezo, bouleau, en br.), suivant l’interprétation donnée au premier radical, dont il sera question au mot Bessée, § V. Pour dun (hauteur), V. Tain. Bezaudun, ancien fief des Poitiers, a longtemps appartenu aux évêques de Die. Le hameau de Boulc, sur une hauteur, près Châtillon, de Bulco en 1343, a peut-être la même racine que balca, élévation, en ang. s. ; balc. en éc. et en irl.

Bren est situé dans des coteaux sablonneux et boisés du canton de Saint-Donat. L’idée de hauteur et celle d’arbre, bois étant rendues dans les langues néo-celtiques par des mots quasi-similaires, il est difficile de savoir dans quel sens ont voulu l’employer les parrains de cette localité, appelée villa Breno en 967[1]. On retrouve le radical dans breen, breyn, bran, hauteur, colline, en k. et en gall. ; bren, brin et bron en br. ; brink en all. ; branum en b. l.[2] ; peut-être du s. c. t. vrinda, tas, monceau ; brêna, rochers, précipices, en esp., paraît avoir formé le nom d’h. Breynat, emprunté à quelque localité. Brenaz, près Crémieu (Isère), est situé au pied des rochers escarpés de la Craz. Ces mots ont été pris aussi dans un sens figuré, comme Altesse, Hautesse, Éminence, dans brenn ou brennus, brian, etc., chef, capitaine. Bren, en gall. et en br., pren en cornique, signifient arbre, dans un sens générique, et bois, forêt[3]. De là le nom de la forêt de Brenne, Sylva Brennia, qui s’étendait autrefois sur une partie de la Touraine et du Berry, et les mots : en Brenne, qui suivent le nom de plusieurs villages.

Cliousclat est appelé Villa de Cleu en 1184 et en 1210 ; Clivus et Cleu en 1217 ; villa de Cliuvo en 1219 ; Clivus Monasterii dans

  1. Giraud, Essai historique sur l’abbaye de Saint-Bernard et sur la ville de Romans, 1re  partie, preuves, p. 206.
  2. Forstemann, Die Deulschen Ortsnamen, p. 123 ; — Edwards, Recherches sur les langues celtiques, p. 186 ; — Taylor, p. 476 ; — Burnouf, p. 614.
  3. A. de Courson, Histoire des peuples bretons, t.Ier, p. 430 ; — Zeuss, p. 860.