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(Gard) ; Bariacum (c’est le nom de Barri avec la finale celtique ac); Barjols (Var), Bariolum ; Barre, la Barreyre, le fort Barraux, Bar-le-Duc, Bar-sur-Seine, etc., sont empruntés à un radical qui a fourni un nombreux contingent aux langues indo-européennes. On le retrouve dans var, protéger, clore, entourer ; varana, mur, clôture, en s. c. t. ; var, vara, château fort, en zend ; wârah, maison, en pers. ; vara, en sc. ; wari, maison fortifiée, en anc. all.[1] ; (βαρις, vaisseau, tour, maison, en gr. ; bérich, barrière, en héb. (Gesenius, p. 174); baraque, barachad, en irl. et en éc. ; c’est le mot maison pris en mauvaise part ; barrière, embarras ; dans le b. l., barra, barria, barreyra, barrium, barrière, rempart, faubourg, barri, en prov., d’où : barrier, portier et receveur du péage perçu aux barrières des routes, des villes et des ponts, comme au pont de Barret. On rencontre aussi le radical barr avec le sens de branche, barre, dans les langues germ. et néo-celt. et dans le latin vara (Pictet, t. I, p. 199). V. la Fare, Véronne.

D’après deux actes suspects ou faux, le fief de la Batie-Rolland (Bastida Rolandi) , près de Montélimar, sur le territoire duquel on trouve des antiquités romaines, appartenait en 1198 à Lambert Roland, et en 1237 à Aymard Roland[2]. Il est difficile de déterminer l’époque précise à laquelle un Roland, seigneur de la Batie (de Bastida), pour distinguer son fief des nombreuses Bastides ou Basties, lui a donné son nom, qui signifie, en t., glorieux dans le pays ou gloire du pays, roth land (Pott, p. 233 ; Ferguson, p. 371). Si le fief de la Bâtie n’avait pas été simultanément possédé par plusieurs coseigneurs, on ne comprendrait pas qu’en 1283 il appartînt aux Adhémar ; en 1330 et 1336, à Hugues de Bastida Rollandi[3] ; en 1332, à Aymard de Poitiers[4] ; et en 1336, à Lambert Adhémar. De la famille de la

  1. Pictet, Origines indo-européennes, t. II, p. 194 et 241.
  2. L’abbé Chevalier, Chartularium Montilii Æmarii, p. 23 et 29.
  3. Idem, p. 94 et 102.
  4. Gallia Christiana, t. XVI, Preuves, p. 129. On a imprimé, par erreur sans doute, Bastida Rochani pour Bastida Rollani.