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depuis Hugues (1283), et éteinte dans les d’Arvillars, de Chabeuil, qui se sont éteints eux-mêmes dans les de Luzy de Pélissac, vers 1710. Ce fief a appartenu aux Poitiers (1332), aux Odoard (1500-1603), aux Gelas de Léberon (1655), aux de Marsanne et aux de Vesc de Béconne (XVIIIe s.).

Le nom de Barcelone est emprunté à une racine sémitique ; on la retrouve dans ceux de Barcelone (Gers) ; Barcelonnette (Basses-Alpes) ; Barcillonnette (Hautes-Alpes) ; mais il est très-douteux pour moi qu’il rappelle le séjour en Dauphiné[1] des Sarrasins, qui ont pillé et détruit et non pas construit. Il me paraît plus naturel d’y voir le résultat d’un événement accidentel, comme pour le nom de la ville de Barcelonnette, construite en 1230 par Raymond Bérenger V, dont les ancêtres étaient originaires de Barcelone (Espagne). Le nom primitif de cette ville, fondée par les Carthaginois, était Barcino, emprunté à barcè, citadelle, en phénicien, correspondant au pura, ville, en s. c. t., au borch ar. et pers., au πυργος gr. et au burg germ., etc. Un exemple analogue est celui de la fondation, en 1290, par Eustache de Beaumarchais, sénéchal d’Albigeois, d’un château fort auquel il donna le nom de Pampelonne, en souvenir de Pampelune (Πομπειοπολις, ville de Pompée), dont il s’était emparé à l’époque de l’expédition de 1276 ; le bourg de Pampelonne (Tarn) a été construit peu à peu autour de ce castel. Il est très-probable que le château de Pampelonne (Ardèche), Pampaluna et Pampalona dans les actes latins, mentionné pour la première fois en 1332, a la même origine[2]. Le domaine de Bergopzon, entre Vernoux et Saint-Barthélemy, a reçu ce nom en souvenir de la prise glorieuse de Berg-op-Zoom (1747), à laquelle avait assisté son propriétaire.

Barret-de-Lioure, près de Séderon, Castrum Barreti, ancien fief des d’Agoult ; Pont-de-Barret, Pons Barreti (voir Savenna, § III) ; Barri ou Barry, château fort en ruines près de Saillans (il en existe un autre près de Bollène ; voir Aeria, § V) ; Barjac

  1. V. l’Annuaire de la Drome pour 1835, p. 39.
  2. Ce château appartenait en 1332 à Astorge de Geys, père de Guillaume : Corriger l’article Geys, v.° Geyssans, § I.