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ma pauvre défunte femme, à la Haute-Chapelle, proche l’étang de Bain, je revenais ici, nuitamment par le chemin de la Croix-des-Haies.

Un soir que j’étais resté plus longtemps que de coutume, — j’avais le cœur joyeux alors, — je chantonnais en rentrant au logis. Tout à coup, en débouchant d’un chemin creux dans le carrefour de la Croix-des-Haies, j’aperçus au pied même de la croix, une grosse chatte blanche qui miaulait tendrement, et qui vint à moi frotter son échine contre mes jambes. Elle me suivit jusqu’aux premières maisons du village, puis elle sauta dans un fossé, et je ne la revis plus.

Les jours suivants, et pendant longtemps, je rencontrai cette bête sur mon chemin. Je m’habituai à son manège et n’y fis plus attention.

Bref, je me mariai, et n’eus plus l’occasion de repasser la nuit par la Croix-des-Haies. J’oubliai la chatte.

Une nuit, après cinq à six mois de mariage, je me réveillai vers minuit et fus tout étonné