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Jean sollicita une audience du souverain qu’il eut le bonheur de charmer par son savoir et sa bonne mine ; aussi fut-il admis, sur-le-champ, dans le personnel du palais.

Grande fut un jour sa surprise, en apercevant sa marraine en grande conversation avec le roi, et en apprenant qu’ils étaient fiancés et sur le point de se marier. Son effroi fut plus grand encore, lorsque son maître l’appela pour le présenter à sa future.

Celle-ci sembla ne pas le reconnaître, et répondit au roi qui insistait pour qu’elle fixât promptement la date de leur mariage :

— La noce aura lieu, lorsque votre serviteur, ici présent, aura fait venir mon château aux quatre piliers d’or, près de votre palais.

Le souverain, bien que surpris d’une pareille idée, ordonna néanmoins à Jean d’exécuter, sans retard, ce qu’il venait d’entendre.

Le pauvre garçon s’inclina, en pâlissant, et alla conter son embarras à sa fidèle jument, qui le consola, et lui dit :

— Rends-toi immédiatement au château.