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la foule se fâcha, se rua sur lui et, finalement, le poussa dans la prison.

Il ne tarda pas à être jugé, et fut condamné à être brûlé vif comme sorcier.

Amené sur la place des Lices, à Rennes, où le bûcher avait été dressé, on lui dit de formuler un dernier désir et qu’on lui accorderait tout ce qu’il demanderait.

— Qu’on me rende, pour un instant mon violon, répondit-il.

On alla le lui chercher, et, aussitôt qu’il l’eut entre les mains, il se mit à jouer, et tous les assistants, y compris le bourreau et ses aides, se mirent à danser.

Profitant du trouble et de l’hilarité générale, il se sauva sans qu’on pût l’arrêter, et jamais plus on ne le revit dans le pays.


IV

Une femme, qui courait le garou, s’en allait la nuit danser avec les sorciers. En partant elle chantait :


« En passant par-dessus has et buissons,
J’m’en vas rejoindre mes compagnons. »