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qu’un soir, Annette était rentrée fatiguée et souffrante. La nuit avait été terrible, la fièvre s’était déclarée et, depuis ce moment, ses jours étaient en danger.

Tous les médecins des environs furent appelés, mais n’apportèrent aucun soulagement à la malade. Mme de la Silandais, désespérée, ne savait plus à quel saint se vouer, lorsqu’elle songea aux miracles qui ne cessaient de s’opérer à Sainte-Anne-d’Auray. On était à l’automne, et elle fit vœu, si sa fille recouvrait la santé, de l’y conduire au printemps suivant.

Dès le jour même, les accès de fièvre furent moins violents, devinrent bientôt plus rares et enfin, peu à peu, cessèrent complètement. La santé, la fraîcheur et la gaieté revinrent promptement.

Pendant ce temps, la châtelaine n’oubliait point son vœu. Dès les premiers soleils d’avril on s’occupa, au manoir du Bois-Greffier, des préparatifs du voyage. C’était toute une affaire, car, bien que la distance ne fût pas considérable, il fallait s’absenter toute une semaine, et l’on ignorait si les