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Il dirigea ses pas vers l’endroit qui lui fut désigné, comme étant le lieu choisi par la fée pour y accomplir ses maléfices et ses vengeances.

Il chevauchait depuis quelque temps, lorsqu’il aperçut, marchant devant lui, courbée par les ans, une petite vieille qui semblait prête, à rendre le dernier soupir.

Sans défiance aucune, il s’approcha d’elle et lui demanda si elle pouvait lui indiquer la demeure de la fée redoutée.

« Vous n’êtes pas loin d’elle », dit la vieille femme en s’approchant de lui.

Au même instant, elle passa un brin d’herbe, qu’elle tenait à la main, autour du cou du cheval et en fit autant au chien. Puis, se redressant de toute sa hauteur, comme une vipère venimeuse, elle s’écria d’un air menaçant :

« Ton cheval et ton chien sont enchaînés au point de ne pouvoir bouger. À nous deux maintenant, beau tueur de bête. Nous allons voir si tu seras aussi heureux avec moi, que tu l’as été avec mon dragon. »