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1943

VULGATE LATINE ET S. JEROME

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contre les congrégations catholiques restent inscrites dans le code, mais inappliquées.

Belgique : — Loi du 27Juin 1901 sur les associations. Droit commun, très large d’ailleurs.

Italie : — Statut nouveau en préparation : la personnalité juridique serait accordée à tout établissement pouvant justifier qu’il est approuvé par le Pape et qu’il est composé des deux tiers de nationaux.

En /longue, toute congrégation autorisée par l’Evêque est en règle avec l’autorité civile. En Pologne, droit commun. En Suisse, depuis 1907. le dépôt des statuts suffit ; l’article 50 de la Constitution de 1874 proscrivant les Jésuites, subsiste, mais appliqué avec grande modération.

Etats-Unis : — Pour l’Etat de New-York, par exemple, la simple incorporation (indication de l’objet, titre, siège) suffit à donner la personnalité civile à une Congrégation, qui doit seulement veiller à ne pas posséder un avoir dépassant 3 millions de dollars en capital.

Bibliographie. — Outre les ouvrages et articles signalés au cours du travail, consulter :

Dans le Dictionnaire des connaissances religieuses (Letouzey), art. Association et Congrégation (Lucien Crouzil), notamment col. ! <) à 46a ; ait. Enseignement (J. Bricout), notamment col. 12081 2 10 ; art. Perfection, obligation émanant des vœux (Tanquerey), col. 514, 516 et 517 ; art. Religieux, religieuses, pour l’histoire delà persécution récente (Camille Risser), col. 1078- 1087, et pour la partie canonique (F. Cimetier) col. 1101, 1102, 1 106-1 1 10.

Au point de vue oratoire, Janvier : Conférences de N.-D.

Au point de vue juridique : A. Mestre, P. Cuche, G. Blonde ! , II. Toussaint, A. llivet, L. Duguit : La liberté d’Association. Congrès du 25 janvier 1927 (Spes).

Au point de vue historique, P. Rimbault : Histoire politique des Congrégations religieuses en France, 1791-1914, Letouzey, 1926, 320 p.

Pour documentation de propagande, à signaler, entre beaucoup : Dans la coll. Peuple de France, Tliellier de Poncheville : Des Congrégations religieuses en France, pourquoi pas ? R. du Ponceau : , 4 quoi servent les Congrégations. Dans les publications dhac, A. Théry : Hors la loi 10 fois. Chez Altinger, 30, boulevard Saint-Michel, D r Clément : Pour les mieux connaître (3ao p.). A Spes, de Bonnières, Des moines, à quoi bon ? Dans le Petit Messager du Cœur de Marie (A. de la P., Toulouse), février 1926, réédition de la très jolie pièce de vers du P. Boubée, « Vœux illicites ». — La brochure du P. Hugon, O. P. : Les vœux de religion contre les attaques actuelles (Lethielleux, igoo, 81 p.) qui n’a pas vieilli, montre avec autorité et simplicité que les vœux i° bien loin d'être un outrage à la raison, répondent à une conception et à un idéal sublimes ; i° qu’ils ne sont contraires ni à la liberté, ni à la nature, ni aux droits de l’homme, ni à l’exercice des facultés naturelles ; î" qu’ils ont une très riche portée sociale.

Raoul Plus.


VULGATE LATINE ET S. JÉRÔME

I. Nom et définition. —

II. Valeur littéraire. —

III. Autorité dogmatique.

I. — Nom et DÉFINITION.

1. On appelle Vulgate la version latine de la Bible, universellement usitée dans l’Eglise catholique de puis plus de mille ans, quia été décrétée authentique par le Concile de Trente (1546).

Pendant les cinq premiers siècles de l'ère chrétienne, le nom de Vulgata editio était donné à une version latine primitive ; ou plutôt au texte grec des Septante, dont cette version n'était qu’une traduction littérale. Tel est le sens de l’appellation sous la plume de S. Augustin, De Civ. Dei, XVI, x, 2 ; P. /.., XLI, 489, et de S. Jérôme lui-même, Comment, in Osée, vii, 13 ; P. L., XXV, 880, qui restreint parfois le terme de Koivr, ïrlonii au texte courant des Septante, pour le distinguer de la recension hexaplaire d’Origène (Epist., cvi, P. L., XXII, 838). Quand S. Jérôme parle de sa propre version, il dit : nos, interprctatio nostra, et se distingue ainsi des traducteurs latins qui l’ont précédé, dont l'œuvre est suffisamment caractérisée par les termes généraux : in latino, inlerpres latinus, latinui, apud Lati/tos.

A mesure que la nouvelle traduction de la Bible, faite par S. Jérôme à la fin du ive siècle, se propageait dans les Eglises d’Occident, elle supplantait les anciens textes latins ; et, avec le temps, le nom même de Vulgate lui était donné. La substitution, commencée du vivant même de l’auteur, ne fut complète que vers la fin du haut moyen âge ; et au xm L ' siècle la dénomination de Vulgate tout court s’enteud décidément de la version hiéronymienne.

Pour bien marquer son ancienneté, par comparaison avec les versions modernes, le Concile de Trente la qualifie de Vêtus vulgata latina : mais, dans l'école, on réserve plutôt cette appellation, beaucoup plus exacte que celle d'/tala, pour désigner la version latine d’avant S. Jérôme.

2. De tout temps on a su que notre Vulgate n’est pas d’un bout à l’autre l'œuvre de S. Jérôme, mais seulement dans sa majeure partie. ^Valafrid Strabon (f 849), l’auteur de la « Glose ordinaire <>, écrivait déjà : « Hac translatione nunc ubique utilurRomana Ecclesia, licet non in omnibus libris. » P. L, CXIII, 26.

a) Ancien Testament. — Le saint Docteur a traduit directement de l’hébreu : les Rois, les Psaumes, les Prophètes (à l’exception de Baruch), Job, Esdras, (mais iv, 8-vi, 18 ; vii, 12-26 de l’araméen), Néhémie, les Paralipomènes, les Proverbes, l’Ecc'.ésiaste, le Cantique des Cantiques, le Pentateuque, Josué, les Juges, Ruth, Esther (moins les additions grecques, x, 4-xvi, 24). Quant à Tobie, Judith et une partie de Daniel (11, 4 b -vn, 28), il les traduisit du chaldéen. C’est ainsi qu’il appelle le dialecte araméen, parlé par les Juifs à partir du v° siècle avant notre ère. Lui-même nous avertit que les chap. xiu et xiv de Daniel ont été traduits en latin sur le grec de Tliéodotion.

Le reste de l’Ancien Testament (la Sagesse, l’Ecclésiastique, Baruch, les Macchabées) figure dans notre Bible latine d’après la version primitive. S. Jérôme a bien traduit les Psaumes sur le texte hébreu (P. L., XXVIII, 11 27 ; une édition à part de P. de La.garde, 1874 ; une autre de l’abbé E. Piiilipim : , Langres, 187a ; et tout récemment celle de J.-M. Hardbn, Londres, 1922) ; mais sa version n’a jamais été admise pour l’usage public que l’Eglise fait du psautier : ni dans la liturgie, ni dans l'édition oïlicielle de la Vulgate.

On a déjà dit ici même (art. Canon, col. 447). pourquoi S. Jérôme a traité différemment les livres qu’il lisait dans la Bible hébraïque, et les autres, dits deutérocanoniques, même l’Ecclésiastique et le premier livre des Macchabées, dont il a connu l’original en hébreu. Prol. gai. et Præf. in libros Salom. ; P. /,., XXVIII, 557, 11', 2.

B) Nouveau Testament. — Il n’a pas été traduit à