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1891

VOCATION

1892

Parlement de Toulouse était sévère, mais conforme aux lois de l’époque.

Bibliographie : Baudouin, ancien archiviste en chef âelvlhiule-Guronne, Histoire critique de Jules-César Vanini (Revue philosophique, 1879, n os 7, 8, 9 et 10 ; réimprimé dans la Revue des Pyrénées, iqo’i, tiré à part in-S’, 128 p., Toulouse, Privât, 1908 ; l’auteur est très favorable à V., d’ailleurs, le livre est bien documenté et impartial dans l’exposé des faits) ; — César Cantu, Les hérétiques d’Italie, t. 111, p. 5835go ; — Cazac, Le philosophe Francisco Sanchez le sceptique (outre le passage cité dans le texte, cf. p. 109 et s. du Boletin) ; — Dubédat, Histoire du Parlement de Toulouse, t. II, chap. m ; — Garasse, Doctrine curieuse des beaux esprits de ce temps, Paris, 1624 ; — Barthélémy de Gramond, Historia Galliae abexcessu Henrici 1 V, lib. xvm ; — Rosset, Histoires tragiques, édit. d’août 16 ig(achetée et détruite par Arthur d’Epinay Saint-Luc, qui voulait dissimuler ses rapports avec Vanini ; il y en a un exemplaire à la bibliothèque de Chartres).

Jules Souben, O. S. B.


VOCATION. — Un travail complet et détaillé devrait comprendre l’examen de la vocation aux différents points de vue suivants : doctrinal, canonique, ascétique, psychologique, apologétique et historique. Le problème est des plus vastes, au surplus, souvent délicat, et n’a pas encore été jusqu’ici, que nous sachions, présenté au public, dans cette intégralité pleinement compréhensive. Notre plan, pour des raisons de meilleure adaptation à l’esprit général du Dictionnaire, n’adoptera pas ces titres. On s’est efforcé cependant de toucher tous les points importants ; pour les questions discutées, l’on a cherché, non à fournir une solution absolument adéquate, mais celle qui, après un exposé impartial du débat, paraissait la plus solide.

Plan d’bnsbmblb

I » Nature de la vocation. — La vocation au sens large ; la vocation au sens précis.

II" Le vœu de virginité dans le monde. — Beauté, possibilité, fécondité de cette vocation.

III La vocation sacerdotale. — Manifestation à une ànie, — que Dieu la veut — dans l’état clérical.

IV Vocation religieuse. — Sa vraie nature. Les objections : c’est se diminuer ; c’est se rendre inutile.

V° Vocation religieuse et vocation sacerdotale comparées. — La question pratique ; objections et mises au point. La question théorique ; perfection et état de perfection.

VI° Comment naît une vocation. — Rôle de Dieu ; de l’appelé ; des parents et éducateurs.

VII" Vocation générale et vocation spéciale. — Portée et étendue de la parole de Notre-Seigneur :

« Si tu veux ! » 

Vlll" Sublimité de la vocation. — Virginale ; sacerdotale ; religieuse.

IX" Comment suivre sa vocation ? Deux cas : ou bien la question d’avenir est encore pendante ; ou bien on la résoluedéjà par la négative ou l’affirmative.

X° Perte de la vocation ; vocations transitoires ; renvois.

XI" La crise des vocations. — Les craintes ; les espérances.

XII" Y ocation et persécution. Bibliographie.

I. Nature de la vocation. — Vocation veut dire : appel. Distinguons :

i° La vocation au sens large. — Eternellement Dieu pense à chacune de ses créatures et lui assigne une place dans sa création. A chacun de nous, Dieu destine un état de vie, et ménage les grâces propres à cet état. Unusquisque proprium donum habet ex Deo (I Cor., vii, 7). Que chacun donc, dit encore saint Paul, marche selon que le Seigneur lui a départi et selon que Dieu l’a appelé. De même, observe saint Thomas, (I a, q. 6, a. 4)> que la bonté parfaite qui réside en Dieu d’une manière simple et absolue se répand, avec des formes multiples et diverses, sur les êtres de la création ; de même la plénitude de la grâce, réunie dans le Christ comme dans le chef, rejaillit sur ses membres avec une admirable variété, afin qne le corps de l’Eglise soit parfait. L’Apôtre exprime ainsi cette vérité : // a donné à son Eglise des Apôtres, des Prophètes, des Evangélistes, des Pasteurs et des Docteurs, pour que tous travaillent à la consommation des saints [Eph., iv, 2). Saint Paul complète ailleurs sa pensée : Comme dans un seul corps, il y a plusieurs membres qui n’ont pas les mêmes fonctions, tous ainsi nous formons dans le Christ un seul et même corps (Rom., xii, 4)- Si tout le corps était œil, où serait l’ouïe ? Et s’il était tout ouïe, où serait l’odorat ? I, Cor., xii, 17). Ce que Boudon, archidiacre d’Evreux, commentait ainsi : « Il y en a qui sont comme les mains : ce sont ceux qui sont appliqués à l’action ; il y a ceux qui sont comme les épaules, qui portent le fardeau des croix ; d’autres comme la bouche, occupés à publier les grandeurs de Dieu ou à chanter ses louanges ; d’autres comme le cerveau, qui demeure caché dans la tête, par leur vie retirée et solitaire ; enfin, il y en a qui, comme le cœur, sont tout appliqués à l’amour divin. » (Œuvres de M. Boudon, édit. Migne, I, col. 1227). Il est d’utilité capitale pour tout homme de savoir où Dieu le veut, « la chose la plus importante de toute la vie est le choix du métier. » (Pascal, Pensées, éd. Havet, a. m §4). Que pour chaque état, il y a une vocation de Dieu : bonnes pages de Mgr Dcpanloup (Education, t. I, 1. iv, eh. iv etv, p. 272).

2° La vocation au sens précis. — C’est la réponse de l’homme à la vocation divine, autrement dit le don de soi à Dieu, soit par le vœu de chasteté dans le monde, soit par le sacerdoce, soit par la vie religieuse ; et, d’une façon plus précise encore, le don de soi à Dieu sous les dernières formes. Nous parlerons surtout de celles-là : sacerdoce séculier, vie religieuse. Ces deux états ne s’excluent pas (la plupart des religieux, dans nombre d’institul s, sont prêtres) ; de soi, ils ne s’incluent pas et sont, en eux-mêmes, très différents.

a) Sacerdoce séculier dit : choix par l’autorité, en vue (immédiatement) du soin spirituel des âmes (pro hominibus constituitur. Heb., v, 1) ; il est, primario et per se, un organisme social : aider tel contingent du troupeau à pratiquer le christianisme. Vie religieuse dit : désir personnel, en vue (immédiatement du moins) de la sanctification du sujet lui-même ; elle a, primario et per se, un but individuel : pratiquer pour son compte le christianisme aussi parfaitement que possible,

b) Le sacerdoce séculier ne réclame pas essentiellement la pratique des conseils. La vie religieuse consiste essentiellement dans la pratique delà pauvreté, chasteté, obéissance. Elle peut exister en dehors du sacerdoce.

Pour plus de clarté, nous traiterons d’abord séparément de la vocation sacerdotale et de la vocation religieuse ; puis des points communs entre l’une el l’autre. Un mol, avant cela, de la vocation à la virginité clans le monde.