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SPHÉRICITÉ DE LA TERRE

1 « 

Ce point de passage du courant était indiqué d’une façon précise et c’est en ce point qu’on faisait le forage. »

Route i’Enfidaville à Kairouan

PROFONDEURS

Kiliim. prévues

1.

4, 112

18

>

8, 120

15

3 !

tS, 893

13

4.

21, 253

13

5.

23, 730

13

6.

24, 4.m

11

7.

31, 603

r>

Route

d’i

S.

8, 930

18

9.

19, 540

IS

erreur due à 2 courants parallèles

trouvées

17, 10 16

12, 50 24, 30

15, 80 12.20 5, 50

16, 10 erreur due à la largeur du 3 courant, 30 mètres

Sur ces 9 forages, il y a eu deux erreurs, soit environ 77 /„ de succès ; la première erreur a été commise aux kilomètres 21, 253 parce qu’il y avait deux courants parallèles ; la deuxième a été commise sur la route de Zaghouan aux kilomètres 19, 540 parce que le courant souterrain avait 30 mètres de largeur : nous avons vu plus haut l’explication donnée par M. Landesque.

Ces erreurs ont été fort heureuses, car elles ont permis de prendre certaines précautions alin de les éviter par la suite.

CONCLUSIONS

1) Les expériences sur la baguette et le pendule des sourciers faites en Tunisie par M. Landesque semblent à l’abri de toute critique.

2) Les résultats indiqués sont exacts dans la proportion de 80 sur 100 environ, mais il a eu le soin de s’entourer de tous les renseignements complémentaires qu’il pouvait se procurer.

C’est ainsi qu’il est arrivé à M. Landesque d’être influencé à certains endroits où, ni les signes extérieurs, ni l’examen géologique ne pouvaient faire prévoir qu’il existait de l’eau souterraine ; chaque fois, il n’a pas manqué de faire vérilier si l’évaporatiou par le sol était suffisante pour justilier le forage d’un puits. Ce n’est pas affirmer la faillite des sourciers que de reconnaître qu’ils peuvent se tromper.

3) Beaucoup de personnes subissent l’influence des courants d’eau souterrains (peut-être 50 °/), il est donc facile de faire des expériences de contrôle.

4) Je crois qu’une Commission aurait tort de s’adresser à des professionnels, qui ont intérêt à ce que les expériences réussissent, ce qui les trouble. De plus ils ne possèdent pas toujours une culture scientifique sulUsante.

5) Ces expériences doivent être faites, non sur des conduites d’eau, mais sur des courants souterrains naturels, et les résultats vériCés par des sondages.

G) Ces expériences ne doivent pas être publiques ; on se trouve en présence de phénomènes de nature inconnue, il importe donc d’écarter les causes d’erreur possibles, il faut laisser le sourcier agir seul, à sa guise, et vérilier ensuite par des sondages les résultats qu’il a indiqués.

7) Il est à désirer, étant donné l’intérêt pratique de la question, que ces recherches soient poursuivies dans nos laboratoires.

Il est antiscientifique de nier à priori un phénomène, il faut vérifier son existence en se tenant autant que possible à l’abri de toutes les causes d’erreur ; puis, le phénomène étant reconnu exact, il faut en chercher la cause.

8) La baguette et le pendule semblent jouer un rôle analogue à celui de nos appareils graphiques et indiquer par leur déplacement des mouvements inconscients de la main.

9) La sourcellerie existe, elle n’est pas infaillible ; actuellement la cause du phénomène est inconnue.

D r Maragb.


SPHÉRICITÉ DE LA TERRE. — Inutile de rappeler qu’on désigne sous le nom d’antipodes les parties de la surface terrestre diamétralement opposées à celles que nous occupons. Croire aux antipodes c’est donc, de nos jours, croire à la sphéricité de la terre. Mais, il n’en a pas été toujours ainsi. Quand donc, ainsi qu’on l’a prétendu, il serait prouvé que les Pères et, plus tard, le pape Zacharie ont condamné la croyance aux antipodes, il ne s’en suivrait pas que le fait de la sphéricité de la terre a été nié du même coup. Les anciens n’attachaient pas, en effet, au mot antipodes le sens que nous lui attribuons aujourd’hui. Pour eux, les antipodes étaient des « hommes » qui habitaient les régions situées sous leurs pieds, cl qui séparés d’eux par des mers absolument infranchissables, auraient eu une origine différente de la leur. Ainsi comprise, la question ne pouvait qu’être résolue négativement par les Pères et les anciens théologiens, puisque l’affirmation du fait supposé entraînait cette conséquence erronée que tous les hommes ne descendaient pas d’Adam, qu’ils n’avaient pas tous hérité du péché originel et que, par suite, il était inutile d’appliquer à tous le baptême.

Quant à la sphéricitédela terre, ilest impossible de prouver qu’elle ai t jamais été l’objet delà moindre condamnation. C’était, au reste, une opinion libre sur laquelle les Pères ont pu se tromper comme leurs contemporains, car il ne faut pas oublier qu’elle n’est devenue une vérité incontestable que depuis le xvr siècle, époque où Magellan la démontra expérimentalement en accomplissant son voyage de circumnavigation (151g-1522). Elle ne fut que soupçonnée dans l’antiquité. A côté de Pline le naturaliste qui l’admettait, nous voyons Lucrèce et Plutarque la rejeter. Il était permis aux Pères eux-mêmes de lui refuser leur adhésion. On se demande pourquoi ils auraient eu une science supérieure à celle de leur temps. Il ne faudrait pas croire, du reste, qu’ils lui étaient tous opposés. Comme les écrivains profanes, ils avaient sur ce sujet les vues les plus divergentes Si Lactancb se refusait à accepter cette opinion, saint Augustin avouait sagement qu’il ne savait pas à quoi s’en tenir à son sujet, et qu’au reste elle importait peu à la foi chrétienne. On demande souvent, dit-il, ce que nos Ecritures nous enseignent touchant la forme et la figure du ciel. Plusieurs disputent longuement sur ces choses que nos saints auteurs, plus réservés, ont préféré ne pas traiter. En effet, en quoi nous importe-t-il de savoir si le ciel, semblable à une sphère, enveloppe de toutes parts la terre suspendue en équilibre par sa masse au milieu du monde, ou si, pareil à un disque, il la couvre d’un côté seulement ? » (De Gen. ad litt., II, ix, 20, P. L., XXXIV, 270).

Ailleurs, précisément, à propos des antipodes ou des « hommes qui habiteraient la face opposée de la terre, celle où le soleil se lève quand il se couche pour nous, et dont les pieds fouleraient le sol opposé au nôtre », il observe qu’on « peut croire que « la terre est douée d’une forme globulaire et arrondie » — figura conglobata et rotunda mundus esse cre< a