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SOURCIERS (BAGUETTE DES)

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« Dans le courant d’une certaine largeur, je commets

une erreur dans l’indication de la profondeur, comme cela est arrivé lors des sondages exécutés en bordure de la route d’Knlidaville à Zaghouan.

t Four l’un de ces sondages, l’eau avait été annoncée à 1 8 mètres ; elle a été trouvée à 3 mètres, sans que le sondage ait révélé l’existence d’un courant, de 3 mètres à 26 m. 50 de profondeur.

(( Je me suis rendu compte que je me trouvais en présence d’une nappe de 30 mètres environ de largeur et non d’un courant de dimensions restreintes, de o m. 50 à 2 mètres, comme cela se présente généralement. En effet, deux sondages à ciel ouvert exécutés de part et d’autre du premier sondage ont révélé la présence de l’eau au même niveau et ont montré que l’on se trouvait sur une véritalde rivière souterraine limitée à 30 mètres de largeur, coulant dans une couche de gravier de o m. 20 d’épaisseur.

« J’avais annoncé l’eau à 18 mètres de profondeur, 

parce que j’avais reconnu une zone d’influence de 36 mètres ; les radiations de ce courant de 30 mètres de largeur avaient produit la même influence qu’un courant limité, en coupe, à un point et situé à 18 mètres de profondeur.

« Le principe énoncé, à savoir que : « la profondeur

d’un courant d’eau souterrain est égale à la demilargeur de la zone d’influence », reste donc vrai, à condition que ce courant soit de faible largeur.

« Les résultats trouvés lors des nombreuses expériences

faites depuis ce moment-là permettent de dire que cette grosse erreur est exceptionnelle, la plupart du temps les courants souterrains sont assez peu larges pour ne pas fausser les indications de la profondeur.

« C’est-à-dire que souterrainement il y a beaucoup

plus de petits ruisseaux que de grandes rivières.

« Les courants sont surtout localisés en pays accidenté ; 

en pays de plaine, ils sont généralement plus larges ; il se passe donc souterrainement ce qui se passe à la surface, où l’on trouve en pays de montagne des cours d’eau étroits et encaissés, tandis qu’en pays de plaine les cours d’eau ont une plus grande largeur.

« La largeur d’un courant souterrain est donc une

cause d’erreur dans l’évaluation de la profondeur du courant, mais c’est là une cause d’erreur qui est suivie d’agréables surprises, puisque l’eau est rencontrée à une profondeur moindre que celle prévue.

< Examinons un autre genre d’erreurs.

« En se plaçant au milieu de la distance de deux

courants parallèles de même intensité, même peu éloignés, l’influence est nulle.

« De même, en se déplaçant vers un deuxième courant, 

le premier détruira en partie l’influenoe du second. Il s’ensuit que, dans la recherche d’un courant souterrain, si on ne se rend pas compte qu’il existe parfois des courants d’eau parallèles à celui que l’on vient de découvrir, on risque de commettre une erreur dans l’indication de la profondeur.

« La zone d’influence pour le courant trouvé se

trouve réduite par l’effet des courants parallèles voisins, qui détruisent en partie l’influence du courant observé. C’est ce qui m’est arrivé pour un sondage exécuté sur la route d’Enfldaville à Kairouan.

  • Pour ce sondage, l’eau avait été annoncée à 1 3 m.,

tandis qu’elle n’a été trouvée qu’entre a3 m. 50 et 24 m. 30.

« Après avoir foré jusqu’à 19 m. 20 sans succès, 

je visitai à nouveau les abords de ce sondage et je m’aperçus qu’à une vingtaine de mètres du trou de sonde se trouvait un deuxième courant parallèle au premier.

t En prenant la largeur de la zone d’influence des

Tome IV.

deux courants voisins, j’annonçai que l’eau serait trouvée entre 23 m. 50 et 24 m. 30.

.1 Ces erreurs peuvent être fréquentes en pays de plaine, où les courants sont nombreux ; et malgré toutes les précautions que l’on peut prendre, on n’arrive pas toujours à les éviter.

« Dans une masse sourceuse où l’eau circule dans

tous les sens, comme la région de la Manouba, le plateau de Ras el Oued, près de Gabès, etc., il est généralement impossible de distinguer les points où le débit est le plus important et de donner des indications de profondeur.

« Ces causes d’erreur déposition et de profondeur

amènent forcément des causes d’erreur de débit.

« Calcul du débit d’un courant souterrain, au moyen

du pendule. — « Tout d’abord je remarquai que l’amplitude des oscillations de mon appareil augmentait avec les débits Je fus donc amené à rechercher la relation qui pouvait exister entre les débits et les amplitudes des oscillations de mon pendule. Je me servais au début d’un rapporteur, sur lequel je lisais la valeur des degrés des amplitudes maxima ; mais la difficulté d’orienter le rapporteur suivant la direction des oscillations et de faire les lectures d’angles me fit renoncer à cet instrument de mesure.

« J’ai été amené à placer un mètre à terre, sur

lequel je lisais, étant debout, la longueur interceptée par les prolongements des directions extrêmes du iil du pendule pendant ses oscillations d’amplitude maxima.

« Je fis ainsi une série d’expériences sur des conduites

dont je pouvais faire varier le débit de o à 300 mètres cubes.

« Ensuite sur le graphique où j’avais indiqué en

abscisses les longueurs interceptées sur le mètre et en ordonnées les débits, j’ai porté le résultat de mes expériences et j’ai obtenu une série de points se rapprochant tous d’une courbe régulière de la forme d’une parabole…

« Les diverses expériences qui m’ont permis d’établir

ce graphique ont été renouvelées sur des points dont j’avais fait déterminer le débit et j’en ai déduit que pour un courant souterrain quelconque, l’amplitude des oscillations est toujours sensiblement la même pour un même débit. Toutefois la façon d’opérer ne permettant pas d’apprécier très exactement la longueur interceptée sur le mètre, il s’ensuit que les débits ne peuvent être donnés avec une exactitude rigoureuse ; les résultats peuvent encore être légèrement faussés par l’action du vent et par l’état physiologique de l’opérateur. Malgré cela, on doit avoir l’approximation suivante :

Entre et 50 m 3 par 24 h. ils peuvent être obtenus à 10m 3 près

50 et 100 20 —

100 et 200 30 —

200 et 300 50 —

<( Il me semble difficile de déterminer les forts débits avec une grande approximation ; d’ailleurs les conduites dont je disposais ne m’ont pas permis de faire des expériences pour des débits dépassant 300 mètres cubes par 24 heures.

« Je dois ajouter que sur des conduites métalliques

les résultats peuvent être faussés par l’influence qu’elles émettent quelquefois, même vides.

« Je vais citer une série de 9 expériences suivies

de forages, avec indication de l’épaisseur et de la nature des couches successives.

« Sept ont été faites sur la route d’Enfldaville à

Kairouan, sur une distance de 31 kilomètres ; deux sur la route d’Enfldaville à Zaghouan, sur une distance de 19 kilomètres :

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