Page:Adhémar d'Alès - Dictionnaire apologétique de la foi catholique, 1909, Tome 4.djvu/704

Cette page n’a pas encore été corrigée

1395

SOCIALISME

1396

Sur les saints russes, voir : 1. Kulczynski, Spécimen Bcclesiæ rutkenieae, éd. Martinov, Paris, 1859 ; Martinov, Annus ecclesiasticus græco - slavicus, Bruxelles, 1 863 ; Barsoukov, Sources de l’hagiographie russe, Pétersbourg, 1882 ; Mouraviev, Vies des saints de l’Eglise russe. 12 vol., Pétersbourg, 18551 858 ; Philarète Gocmilbvskh, Saints russes honorés universellement ou partiellement, 3 vol., 3" éd., Pétersbourg, 1882 ; V. Vassilibv, Histoire delà canonisation des saints russes, Moscou, 1893 ; E. Goloubinskii, Histoire de la canonisation des saints dans l’Eglise russe. Moscou, icjo3 ; P. Petbrs, La canonisation des saints dans l’Eglise russe, dans les Analecta Rollandiana, t. XXXlII(u)14), p. 3801-jo ; J. Bois, art. Canonisation dans l’Eglise russe, dans le Dictionnaire de T.’iéologiecatholique, t. II, col. 1659-1672 ; A. Palmieri, La psicologia dei santi rtissi, , clans le Bessarione, n. 96, 3’série, t. III, p, 234-2">i. Sur le problème apologétique soulevé par la question de la sainteté et des miracles dans les Eglises dissidentes, voir les références données au cours de l’article. Le récit des récentes canonisations faites dans l’Eglise russe se trouve dans les revues russes, notamment le Tserkovnyi Viestnik et les’J’serkovnyia Viédomosti. IV. — Sur l’histoire de l’Eglise russe depuis 1917 et sa situation actuellb. — L’étude la plus documentée et la plus sûre pour la période 1917-1923, quoique d’allure tendancieuse et hostile à l’Eglise, est celle de Titlinov, L’Eglise pendant la Révolution (en russe), Pétrograd, 1924. Cet ouvrage a été analysé, complété, rectifié par A. Maniglier, L’Eglise russe dans la tourmente, dans la Documentation catholique, n* 293, t. XIII (1925), col. 1 /170-1 5 1 4 ; n. 298, t. XIV (192.J), col. 1 4 1 - 1 63 ; n. 315, t. XIV (1925), col. 1225-1248 ; n. 33 1, t. XV (1926), col. 980-1009 ; P. -M. Volkonsky, la reconstitution du patriarcat en Russie. Mgr Tykhon, patriarche de Moscou, dans les Echos d’Orient, t. XX (1921), p. 195-219 ; article reproduit dans la Documentation catholique, t. VI (1921), col. 1301 40 ; Me Cullagh, The Bolshevil ; Persécution of Christianity, Londres, 1924 ; P. Volkonsky et M. d’IIeiibigny, L’Eglise orthodoxe panukrainienne, Documents inédits. Introduction, traduction et notes, t. I, fascic. 3 et 4 des Orienialiu çhristiana (|Q23), p. 73-220. (C’est tout le dossier des origines de l’Eglise panukrainienne des auto-consacrés) ; M. d’HBRBiGNY, L’âme religieuse des Russes d’après leurs récentes publications, t. III, jase. 1 1 des Orientalia Çhristiana (1924), p. 1-124 (détails et documents sur la persécution soviétique et sur les Busses de l’émigration) ; du même : Après la mm t du patriarche Tykhon, t. IV, fasc. 15 des Orientalia çhristiana (iga5), p. 81-168 ; du même : L’aspect religieux de Moscou en octobre l’J25, t. V, fasc. 20 des Orientalia çhristiana (1926), p. 180-280 ; La législation soviétique contée la religion, t. V, fasc. 18 des Orientalia çhristiana (192, 5), p. i-136 (traduction des documents ofliciels du Commissariat du peuple à la justice) ; Tchitatelj, Deux conciles à Moscou en octobre 1925, dans les Echos d’Orient t. XXV (1926), p. 328-343 ; voir aussi les Chronique

  • des Eglises orientales de la même Revue ;

G. Ai kxinski, Du tsarisme au communisme, Paris, icj23 ; S. DB Ciiessin, L’apocalypse russ", Paris, 192a ; Jonas Brikiinitchev, Le patriarche Tykhon et son /église, Moscou, mj<3. Le Synode des Russes émigrés, établi à Carlovilz, public une Revue intitulée Tserkovnyia Viédomosti, de même allure que l’ancien organe du Saint-Synode de Pétrograd, qui portait le même nom.

M. Jugie.


SOCIALISME.— I. Définition et principales espèces de socialisme, — II. L’origine doctrinale du socialisme. — III. L’histoire du socialisme en France depuis cent ans. — IV. Philosophie et Morale du socialisme. — V. Critique. — VI. Socialisme et Catholicisme. — VII. Socialisme et Capitalisme.

I. — Définition et principales espèces du socialisme.

Comme tous les mots qui désignent de vastes mouvements d’idées, qui veulent caractériser des passions complexes et multiples, le socialisme est assez diflicile à définir dans une formule brève. Son objet est trop vaste, trop mobile aussi, pour ne pas décourager les classements et déborder les étiquettes.

Il est même arrive que le sens de ce mot, à force d’être comprébensif, est devenu tout à fait vague. Certains lui enlèvent toute signification précise pour lui faire désigner seulement une tendance philanthropique, une aspiration générale vers une société meilleure. Quiconque ne prendrait pas légèrement son parti des abus actuels, quiconque se préoccupe de savoir quelles réformes amèneraient des jours moins troubles, se rangerait sous les couleurs assez peu netles du socialisme.

Celte signification trop indécise a été celle du début, lorsque la théorie ne s’était guère mise en peine de jalonner le chemin du sentiment. Mais, à notre époque encore, le terme est souvent employé avec ce manque de rigueur. Et l’on trouverait actuellement des gens pour souscrire à ces définitions qui remontent déjà à quelques lustres.

« Etre socialiste, c’est souffrir de toutes les injustices, 

c’est protester contre toutes les iniquités sociales … c’est être philanthrope. Ce n’est pas un socialisme scientifique, mais un socialisme de sentiment. »

Ou encore à cette phrase plus brève de M. Charles Gide, écrivant, il y a quarante ans :

« Etre socialiste, c’est placer l’intérêt social au-dessus

de l’intérêt individuel. »

Nous pensons que ces traits ne suffisent pas pour dessiner lavraie physionomie du socialisme. Et, sans pouvoir relever encore ceux qui caractérisentehaque espèce, nous essaierons, au moins, de définir le genre en disant :

Le socialisme est l’ensemble des systèmes qui poursuivent comme but la plus grande égalité possible entre les hommes, même ou d’abord sur le terrain économique. Ii supprime, en tout ou en partie, la propriété privée, dénoncée comme lacause immédiate d’inégalités qui sont elles-mêmes regardées comme des injustices.

Cette définition paraît convenir à toutes les doctrines qui se réclament, à bon droit, du socialisme, mais avec des degrés. Car ces théories sont nombreuses. Elles varient suivant les pays qui les accueillent, se transforment avec le milieu. Elles subissent 1’inlluence des chefs d’école qui les lancent et des foules quilesrecoivent. Nous aurons à détailler plus loin, au moins pour la France, quelques-unes de ces métamorphoses. Actuellement nous nous bornons à signaler les principaux des types connus.

a) Socialisme d’Etat, — C’est le régime où la société s’attribue un souverain domaine sur les propriétés particulières.

A vrai dire, elle n’en tirera pas toujours une conclusion spoliatrice. Il y a bien des degrés dans les mesures pratiques qui traduisent cette persuasion. Mais la doctrine est que l’Etat peutdisposer des biens acquis par les citoyens. Souvent il manifestera cette prétention parle système des impôts, qui viseront moins à fournir les ressources nécessaires au bien