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SAVONAROLE

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il a du pénétrer dans 1 usage commun de la langue, non { » as être propre à Qohéleth.

Le fils de Sirach, auteur de l' Ecclésiastique, a dû certainement se trouver en contact avec la pensée grecque, au moins dans se- à l'étranger (voir haut I, 5). Pourtant, il est resté tout entier pur ment juif : an pourrait même dire qu il s’est reIran ehé (probablement par réaction, comme l’auteur de la Sagesse) dans son particularisme national quelque peu farouclie (voir surtout xxxvi, 1-19 ; l, 25 dir.). Vainement chercherait on chez lui une tournure d’esprit certainement irrecque. Pour la langue style, c’est un classiciste ; il s en tient à l’hébreu rands modèles de l’antiquité, qu’il imite de son nieui. Par là encore, il se montre hostile aux nouveautés, qui menaçaient alors la pureté de l’esprit j ui f.

.V plu- forte raison n’avons-nous à chercher aucuneinlluence grecque dans les Proverbes. Beaucoup de critiques voient, dans la femme étrangère » (Prov. ii, i(>2> ; v. vu), l’allégorie de la science ou de la culture grecque en général. Nous n’avons qu'à répéter ici ce que nous avons dit plus haut îles doctrin, s babyloniennes : cela admis, l’indépendance de la pensée juive n’en serait que plus évidente ; mais l’allégorie elle-même, et avec elle l’allusion à la pensée grecque, est tout à fait improbable. De même on ne pourrait soutenir, comme d’aucuns prétendent, que la mise en scène de la Sagesse (Prov., i-ix) soit grecque plutôt que juive. Non-, avons fait ressortir tout à l’heure, à propos de la Perse, combien la persomiilicution est conforme à 1 esprit juif. D’ailleurs il y a, en général, des différences profondes, essentielles, entre la philosophie grecque et la sagesse

! , telle surtout qu’elle nous est présentée dans

les Proverbes. Celle-ci est presque exclusivement pratique, religieuse, morale, et s’adresse à tout le monde. La philosophie grecque e.^t éminemment spétive, laïque, plutôt psychologique, et réservée à 1 élite.

Somme toute, les traces certaines d’influence étrangère sur nos livres sapientiaux, se réduisent à quelques emprunts, plutôt de forme que de fond, Pruv., xxH, io xxiv à l'égard d’une source égypiienne et dans la Sagesse à l'égard de la philosophie aie. Il va sans dire, que l’inspiration et l’autorité de ces livres n’est pas en jeu ; voir tome II, col.

V. BIBLIOGRAPHIE

Sur les Livres sapieuliaux en général :

i) les articles afférents dans les Dictionnaires de la Bible, de F. Vigouroux, et de Théologie catholique de Vacant ; 2) les Introductions à l’Ecriture Sainte citées plus haut, i, 4 ; 3) les Commentaires d’auteurs catholiques, notamment : Lesétre, Granvaux et Motais (dans La Suinte Bible de Lethielleux) ; Knabenbauer, Gietmann, Cornely (dans le tui sus S, Scriptura* chez le même éditeur) ; 4) J.Pineda, Sut miun prævius, Lyon, iGoij ; Gard. Meignan, Salomon son règne, ses écrits, Paris o : F. Vigouroux, les Livres Saints et la criti' : ". éd., tome V ; A. Motais, Salomon et l’Ecclésiaste, Parts 1876 ; J. M. Laj ; range, Le /.ivre de lu Sagesse, dans Rev, biblique, 1907, p. 85-io4 ; E. Tobac, Les cinq livres de Salomon, Bruxelles, 1926 ; A. Condamin Etudes sur l’Ecclésiaste (dans Revue biblique, 1889, p. 403 ; 1900, p. 30-35/|) ; J. Calés. Bulletin d’exégèse de l’Ancien Testament (dans Recherches de se. rel., V, 271 ; XII, 110 ; XVI. 548).

Sur III : J. Corluy, La Sagesse dans l’Ancien

Testament (Congrès scient, des catholiques, Paris 1888, p. 61-91) ; L. llackspill, Etudes sur le milieu religieux et intellectuel du N. T. (Revue biblique, 1 900, p. 56 j ; 1901, p. 200, 377 ; 190?, p. 18) ; J. Gôttsberger, Die gôttliche Weisheit als Pereénlichkeit im A. T. (Rtbl. Zeit/foEpen, IX a série, 1-2) Munster ujkj ; P. Ileinisch, Die persanliche Weisheit des A. /'. (fitbl. Zeitfr. El, 12) Miinster, 1920 ; A. Iludal, Die reiijiiiseu und sittlielien Ideen des Spruchbuchs, Rome, 1914 ; P. Ivlasen, Die alltestamentliche Weisheit und der Logos der iùdisch-alexandrinischen Philosophie, Prib. en Br. 1878 ; J. Lebreton, Les Origines du Dogme de la Trinité (5>= éd., Paris 1919), livre II, La Préparation Juive ; Les théories du Logos au début délira chrétienne, dans « Etades » tome CVI, (1906, p. 54, 310, 764 ; A. Vaccari, Il conceito délia Sapienza nelï Anlico TrsLnnento (dans >< Gregorïauum », 1920, p. 219-251) ; H. Zschokke, Der dogmatische-ethische l.ehrgehalt der alttestamentlichen Weisheitbïicher. Vienne 1889.

Sur IV, outre les auteurs cités dans le corps de larticle : J. Baili.kt, Introduction à l Élu te des idées morales dans l’Egypte antique, Paris, 1912 ; E. Revillout, Le mouvement sapieniial chez les Egyptiens et chez les Hébreux (dans /.'ancienne Egypte d’après les papyrus et les monuments, tome I, Paris 1908). Sur la « Sagesse d’Amen-tmopé », on trouvera une bonne bibliographie dans l’articleduP. Mallon, p. 4. Fr. Martin. Textes religieux assyriens et bab) Ioniens, Paris 1900 ; S. Landrrsdorfer, Eiue ba byloiiische Quelle fardas Buch Job ? Fribourg en Brisg, i<ju ; P. Hëinisch, Die griei hische Philosophie im Ruche der Weisheit, Munster, 1908 ; Griechische Philosophie, u. Altes Testament (Biblsché Zeit r.it, en, VI, 6, 7 ; VII, 3). Munster. 1 91 3, 14 ; l’ersmijicationen und Hypostasen im Alten Testament u. im allen Orient (/libl. Zeit/ragen, IX, 10-12), Miinster 1921 ; Ch.-F. Jean, La littérature des Babyloniens et dis Assyriens, Paris, 1924 ; A. Condamin, Bulletin des Religions Babylonienne et Assyrienne (dans Recherches de se. rel, 11. 415 ; XIV, 7 3 ; XI, 133) ; J.-M. Lagrange. La religion des Perses, La réforme de Zoroastre et le Judaïsme (dans Revue biblique, 1904, 27. 188) ; A. Carnoy, Le Zoroastrisme (dans Huby, Christus, Paris, 1916, p. 315-331) ; Arumali-Armatay (dans Muséwi, 1912, p. 127-146).

Dans ces auteurs, tous catholiques, on trouvera cités, classés et souvent jugés, d’autres ouvrages, protestants ou rationalistes.

Albert Vaccari, s. i.


SAVONAROLE. —
I. Etat de li question. —
II. Les lumières. —
III. Les ombres. —
IV. Conclusion.

I. Etat du la question. — Deux groupes d’opinions : A. Savonaroliï nk i u 1 ni un saint ni un CATHOLIQUE au sens i’lein du mot, mais a) un précurseur du protestantisme, b) ou un saint « laïque », c) ou un hérétique, d) ou, du moins, un catholique dont la vie et l'œuvre appellent dc< réserves graves.

B. SAVONAROLE FUT UN SAINT OU, DU MOINS, QUELQUKS RÉSERVES DK DÉTAIL QU’OH DOIVE FAIRE, UN CATHOLIQUE AU SENS PLEIN DU MOT ; c’est Ce qu’ont

admis a) des saints, b) des papes, c) des catholiques qui lui ont voué un culte, d) des catholiques qui, sans lui vouer un culte, ont affirmé sa sainteté,

e) ou, du moins, jugé que sa personne et son action, dans l ensemble, sont dignes d'éloge.