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REFORME

786’, -". membres ; l’Eglise Catholique de l’Amérique du Nord, Q.oa5 memhres : Slaves, Polonais et Italiens ; l’Eglise (Catholique Nationale Polonaise, >S..>’, 8 membres, et les Lithuaniens, 6.">, 700 membres. Il u’y a i ; ii, ’deux cultes protestants importants qui portent le nom protestant ; l’Eglise Episcopalienne Protestante et l’Eglise Episcopalienne Méthodiste, toutes deux d’origine anglicane.

L’Eglise Episcopalienne Protestante fut ainsi nommée pour la distinguer des autres Eglises Protestantes, qui. à de rares exceptions près, sont du type congrégationaliste, même les Episcopaliens Méthodistes, et qui mettent les évêquessur le même pied que les pasteurs ou ministres, sauf en ce qui concerne l’étendue de leurs devoirs. Théoriquement, toute Eglise ou toute paroisse congrégationaliste est une unité à elle seule, qui ne reconnaît pas d’autre autorité. En pratique, les congrégations dont la foi et li politique s’accordent, sont réunies sous différentes organisations générales, que l’on nomme Assemblées, Conférences ou Synodes. Elles servent à réunir les différentes unités du même culte religieux, et cela permet aux divers cultes de travailler en commun à de nombreuses entreprises civiques et religieuses. Telle a été l’harmonie qui a régné entre les cultes nombreux et divers qui ont collaboré pendant la Grande Guerre, que les Méthodistes ont conçu un projet de Mouvement mondial entre Eglises ; mais, chose étrange, ce mouvement a avorté, non pas à cause de différence portant sur des questions purement religieuses, mais surtout par suite de désaccord au sujet des directives à suivre en matière économique et industrielle.

Les nombreuses divisions qui existent chez les Protestants et leur tendance à se diviser encore, telle est la raison pour laquelle les Eglises protestantes, après trois siècles dans le pays, avec toutes leurs recrues venues de l’étranger, et d’autres avantages, sociaux, politiques et économiques, comptent encore comme membres moins d’un quart de la population et sont à présent stationnaires : elles diminuent même dans les régions urbaines. Les chefs et les pasteurs d’église s’accordent à dire que le besoin suprëmedu Protestantismeest l’unité, et beaucoup d’entre eux y travaillent avec ardeur. Ils ont réussi à établir l’unité coopérative dans un grand nombre d’endroits ; l’unité administrative est plus difficile, vule grand nombrede ceux qui ont étéélevés dans la croyance que l’organisation de l’église dont ils font partie est une institution divine ou tout au moins évangélique. Là où les églises de campagne disparaissent parée qu’elles manquent de pasteur, et, en conséquence, de membres, les efforts tentés pour fusionner trois ou quatre congrégations en une église de la communauté ne réussissent que dans fort peu de cas. L’obstacle le plus sérieux de tous, qui s’oppose à toute unité, est la dissension actuelle parmi les pasteurs de tous lescultes importants, au sujet des enseignements fondamentaux du christianisme : la Création, la Divinité du Christ, sa Naissance d’une Vierge, sa Doctrine, son Expiation et sa Résurrection. Ces articles sont rejetés ouvertement ou expliqués du haut de la chaire ou dans la presse par des hommes qui y renoncent en faveur d’une science rationaliste. Malheureusement, étant donné le peu d’érudition des séminaires protestants et des écoles de théologie, il n’est guère probable qu’un corps de pasteurs se forme qui soit suffisamment rersé en théologie ou en science pour satisfaire l’esprit des adhérents. En conséquence, la perspective, sous le rapport de l’unité chez les Protestants, est loin d’être encourageante. Leur recherche de l’union, ou réunion, comme on l’appelle, avec l’Eglise

Catholique, ne peut être que futile, puisqu’ils se divisent de plus en plus. Bien des agences travaillent à ce problème de l’unité parmi les Protestants, entre autres, la Christian Unity Foundation et la World Conférence on Failli and Order. Nommons encore le Conseil Fédéral des Eglises du Christ en Amérique. Organisé en 1908, il a pour but entre autres n de faire entrer les corps chrétiens de l’Amérique au service unifie* du Christ et du Monde ». Il n’est pas autorisé « à rédiger une foi ou une forme de gouvernement ou un culte commun ». Il cherche à obtenir une influence prépondérante combinée pour les églises en ce qui concerne toutes les questions qui touchent à la situation morale et sociale du peuple. Ses éléments constitutifs sont des Eglises, dont les membres réunis s’élèventà20. 727. 319, et s’étendent à tous les cultes principaux : Baptistes, Presbytériens, Congrégationalistes, Disciples du Christ, Méthodistes, Réformés, et dans une certaine mesure les Luthériens et les Episcopaliens. Ses onze Comités étudient les moyens d’encourager l’Evangélisme, le Service Social et d’Eglise, l’Eglise dans la vie à la campagne, l’éducation chrétienne, la tempérance, la justice et la bonne volonté internationales, les fédérations entre églises, les relations avec la France et la Belgique, avec les corps religieux de l’Europe et avec diverses races. Ce Conseil est déjà devenu une source d’information pour tous les intérêts communs des églises, bien que ses statistiques ne soient pas aussi sûres que celles du Gouvernement ; c’est un moyen de coordonner les agences des différentes Eglises en matière d’éducation, de service social, d’évangélisme ; c’est un bureau pour faire face à de nouveaux besoins, que les Eglises ne sont pas encore prêtes à satisfaire. Il a été le facteur principal de l’organisation delà Commission Générale des Eglises en temps de Guerre, du Comité de la Guerre et de la Perspective Religieuse. Outre ce Conseil, les divers Bureaux des Missions domestiques et étrangères, et les Conseils d’Education, font leur possible pour permettre aux corps protestants de travailler en commun et de cultiver des relations amicales.

On remarquera que, bien qu’il n’y ait pas d’union de l’Eglise et de l’Etat aux Etats Unis, et que théoriquement les Protestants soient en général opposés à une union de ce genre — les Baptistes allant jusqu’à s’y déclarer nettement opposés, — les Eglises Protestantes se sentent en général une certaine responsabilité en ce qui concerne la situation morale et sociale du peuple. Leurs pasteurs et autres chefs prennent une part active aux affaires publiques. Les sermons sur les questions d’ordre public, et même sur la politique, abondent dans leurs églises. Les pasteurs sont souvent élus ou nommés à une fonction publique. Beaucoup d’entre eux s’agitent en faveur de mesures telles que la Prohibition, la Société des Nations, le Désarmement, la Paix mondiale. A Washington, la capitale du pays, et dans les capitales de nombreux Etats, il existe des bureaux qui se proposent d’influencer les corps législatifs et autres services du gouvernement. Il est même très caractéristique, de la part de ceux qui prêchent le protestantisme américain, d’appuyer modérément sur les points de doctrine, sauf lorsqu’il s’agit de controverse, et d’insister davantage sur la moralité, surtout au point de vue dé l’intérêt social et national. Comme il devient de plus en plus difficile d’attirer les membres de nombreuses congrégations, non seulement dans les régions rurales, mais aussi dans les villes, le pasteur doit souvent s’écarter de son chemin pour essayer d’intéresser ses ouailles par des discours sur les questions du jour, par de la musique qui n’est plus net’.ement ecclésiastique, par le