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qui lui ont été arrachés), 4 universités, avec 600 professeurs et i i.ooo étudiants ; une école professionnelle, avec 90 professeurs et 3.2^7 étudiants. Autrefois, les Israélites formaient un tiers des auditoires ; les protestants aussi y figuraient pour un chiffre supérieur à celui qui eût répondu à leur nombre, eu égard à l’ensemble de la population. Depuis la loi dite du mimeras dansas (1919), les Israélites ne peuvent figurer dans les auditoires pour un chiffre supérieur à leur pourcentage (6/100). Les protestants ont conservé leur avantage proportionnel.

Entre 18g6etig13, l’Eglise catholique de rite latin avait gagne, par des conversions, ai. 807 fidèles — déduction faite de ceux qu’elle avait perdus par 1 apostasie. L’Eglise grecque unie en avait gagné a. 446. L’Eglise grecque en avait perdu 6.65g (déduction faite de ceux qu’elle a pu gagner) ; les Calvinistes ^), u’|3, les Luthériens’1.703, les Israélites 6. 199, ies Unitariens en avaient gagné 219, les Baptistes Les sectes dissidentes en avaient perdu 280. Los petites sectes protestantes (qui mènent aujourd’hui, avec l’argent venu d’Amérique, une propagande intense, surtout Baptistes, Nazaréens, Méthodistes) se recrutent dans les rangs du Calvinisme et du Luthéranisme, plus que dans ceux de l’Eglise catholique.

Les mariages mixtesen Hongrie sont très fréquents. En 1913, on en compta 24.068, soit une proportion de ia, 6/ 100. Durant le troisième tiers de l’année Ki » 3quillet-septembre), la proportion fut de 16, 6/100 pour les mariages catholiques, de 45.9 pour les calvinistes, de 08, 0 pour lesluthériens. Parmi les Israélites, elle fut de 13, 3.

Selon la loi, les Gis doivent suivre la religion du père, les iilles celle delà mère. Cependant la loi autorise les époux à conclure, avant le mariage, une convention assurant l’éducation de tous les enfants dans la religion soit du père, soit de la mère. En vertu de cette convention dite « réversive », tous les enfants doivent suivre la religion désignée, nonobstant l’opposition éventuelle du père ou de la mère. Le changement de religion avant, l’âge de 18 ans est interdit.

En nj13, sur 17.739 mariages mixtes de catholiques, 11.681 furent contractés sans la clause réversive. La clause réversive était à l’avantage de l’Eglise dans 3.708 cas, à l’avantage du calvinisme dans 1.710 cas, du luthéranismedans543, duschisme grec dans <j3, de l’Unitarianisme dans 9, du judaïsme dans 27, du baptisme dans 1. Entre 1896 et ig13, le nombre de clauses réversives présentait un excédent de 10. 883 au bénéfice du catholicisme, de 3.640 au détriment du calvinisme, de 4-’64 au détriment du luthéranisme ; de 2.271 au détriment du schisme grec, de a43 au détriment de l’unitarianisme, de 808 au détriment du judaïsme ; de 19 au détriment d’autres sectes. En somme, l’Eglise catholique est seule à bénéficier de cette clause, toutes les sectes y perdent.

Le mariage civil a été introduit en Hongrie en Il est obligatoire et doit précéder la célébration du mariage religieux. Les prêtres qui osent passer outre à cette loi sont passibles d’une forte amende ; aussi le cas ne se présente-t-il plus. Le divorce (ainsi que le suicide et le néomalthusianisme ) est beaucoup plus fréquent parmi les noncatholiques que parmi les catholiques. En nj13, la

proportion des divorces fut — pour les mariages

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catholiques, — entre Luthériens, —. entre Grecs non18 10

unis, — entre Juifs, — entre Calvinistes, - entre Uni-’1 11 <J

tariens. Dans le Comté de Bèkés, il existe deux villes contiguës, qui pour ainsi dire n’en fontqu’une, Endrod et Gyoma. La première est catholique (94, 7/100) ; la seconde non-catholique (82, 1/100). En 1920, à Endrod sur 13.8">0 habitants, 7 vivaient en divorce civil ; Gyoma, sur 11.942 habitants, g5.

Pour l’homicide, citons un exemple. Le Comté de Varasd, catholique entre tous (99/100), aujourd’hui annexé au royaume Yougoslave, présenta, entre 1900 et 1910, 93 cas d’homicide, pour 2y3.612 habiants qu’il comptait en 1910. Dans la ville de Turkeve, calviniste (90/100), il y eut, dans la même période, io3 cas d’homicide pour une population de 13.097 ûa " bilants.

En Hongrie, dans toutes les écoles primaires et secondaires, on enseigne le catéchisme à raison de deux heures par semaine. Les catéchistes des diverses confessions sont rétribués par l’Etat dans les écoles officielles. Tous les enfants doivent assister au catéchisme, même contre le gré des parents, et accomplir leurs devoirs religieux : par exemple, dans les écoles secondaires, la confession est de règle quatre fois par an : au début et à la fin de l’année scolaire, à Noël et en Carême. La municipalité de Budapest, exerçant le droit de patronat, construit et répare les églises et presbytères, sur les fonds municipaux. Aussi les curés sont-ils à la nomination du conseil municipal, où figurent beaucoup de Juifs. En 1919, les membres non-catholiques du Conseil abdiquèrent ce droit, mais le devoir de la ville à l’égard des églises et presbytères fut maintenu. 1

A. Pbzbnhoffer.

II. — Le Protestantisme dans la république tchécoslovaque. — I. Situation avant la Réforme.

— IL Néoutraquistes et Frères Bohémiens jusqu’à la bataille de la Montagne Blanche. — III. Contre-Réforme. — IV. De l’acte de Tolérance jusqu’à la fondation de la TSR (république tchécoslovaque). — V. Le présent. — VI. l’Eglise tchécoslovaque. — VII. Statistique.

I. Situation avant la Réforme. — A la couronne de Bohème appartenaient, depuis Charles IV, la Bohême, la Moravie, la.Silésie et la Lusace. Trois partis religieux vivaient sur le territoire au commencement du xvi* siècle : Catholiques, Utraquistes, frères Bohémiens.

1. Catholiques. — La Silésie et la Lusace, de population polonaise, allemande et wende, étaient restées indemnes de Hussitisme ; mais en Bohême et en Moravie, les catholiques formaient la minorité, à laquelle appartenait aussi la population allemande des villes fortement germanisées. La vie religieuse avait subi le contrecoup des guerres ; on souffrait du manque de clergé ; la chaire archiépiscopale de Prague, disputée par les Catholiques et les Utraquistes, demeura vacante de 1421 à 1561, et confiée par intérim à des administrateurs qui, en général, n’étaient pas même évêques ; l’université de Prague était aux mains des Utraquistes.

2. Utraquistes (partisans irréductibles de la communion sous les deux espèces). — Une iutte d’un siècle avec Borne avait miné, dans le clergé et dans le peuple, l’amour de l’Eglise et la foi. Les Taborites radicaux étaient anéantis depuis 1434 f

1. Un article des Nourelles Religieuses, 15 juin 1924, p. JT7-279, appuyé sur Ips statistique ! de M. l’abbé PezenliofTer, permettra de comparer plus complètement la situation du catholicisme et des différents sectes en Hongrie (N.D.L.D.)