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POSSESSION DIABOLIQUE

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Morale, Paris, Calm.-Levy, 1897 ; Herbert Spencer, System 0/ synthetic Philosophy : Irad. franc. a3 vol. Taris, Alcan.

Critique. — H.Gruber (voir plus haut) ; Abbé de Broglie, Le Positivisme et la Science expérimentale 2 vol. Paris, Palmé, 1881 ; A. Fouillée, Le Mouvement idéaliste et la réaction contre la science positive, Paris, Alcan, 1896, l.e Mouvement positiviste et la conception sociologique du monde, 1896 ; J. Laminne, La Théorie de l'évolution, Bruxelles, Dewit, 1908 ; Mgr S. Deploige, Le conflit de la Morale et de la Sociologie, Louvain, Paris, 1911 ; M. Defourny, La Sociologie positiviste. A. Comte, Paris, Alcan, 190a ; L. Roure, A. Comte et le Positivisme, Eludes, janv. 18g3 ; Herbert Spencer, Etudes, mars, juin, août 18g5, ao déc. igo3 ; Anarchie morale et Crise sociale, Paris, Beaucbesne, 1903, cliap. Il et m ; P. Descoqs, A travers l'œuvre de M. Ch. Mtiurras, 3e édit., Paris, Beaucbesne, 1 9 1 3.

Critique i’lutôtlaudative. — L. Levy-Bruhl, /.a Philosophie d' A. Comte, Paris, Alcan, 1900 ; F. Alengry, La Sociologie chez A. Comte, Paris, Alcan, igoo ; E. Faguet, Politiques et Moralistes du xix « siècle, a* série, Paris, Soc. fr. d’Imp. 1898 ; F. Brunetière, Pour le centenaire d’A. Comte, Rev. Deux Mondes, 1" juin 1902 ; C. Maurras, l’Avenir de l’Intelligence, Paris, Fontemoing, igo5 ; de Montesquiou, Le Système politique d’Auguste Comte, Paris, Librairie nationale, 1907 ; J.-M. Paul Ritti, De la Méthode sentimentale, Paris, Libr. nation., 1904 ; G. Deherme, A. Comte et son œuvre, Paris, Giard, 1909.

Lucien Rourb.


POSSESSION DIABOLIQUE. — On observe, chez un certain nombre de représentants de la science médicale moderne, une tendance à supprimer le surnature ! comme le préternalurel, parfois même tout ce qui n’est pas matière. Ainsi, pour eux, les visions et révélations des saints, leurs extases, etc., ne sont que des effets d’un état nerveux, particulièrement de l’hystérie.

De même, les manifestations merveilleuses de science non acquise, la révélation de choses occultes, les violences corporelles, attribuées par l’Evangile et par l’histoire à la possession diabolique, ne sont, d’après eux, qu’une autre variété de névrose, spécialement de l’hystérie, pour le savant quia soin d'écarter toute supercherie et de réduire les faits à l’exacte vérité historique.

Cette tendance n’est, du reste, pas nouvelle, pour ce qui regarde du moins l’exclusion d’un agent préternaturel, du démon. Guillaume de Paris, dans son ouvrage De Universo, cite plusieurs médecins admettant que la possession n’existe pas. Drlrio (Disquis. magicarum, 1. III, q. iv, sect. 5) et Th. Ravnaud (Theologia naturalis, dist. H.q.i, art. i, n. 8 ; Opéra omnia, t. V) en citent aussi un certain nombre, parmi lesquels Avicenne qui vécut au xi* siècle, après lui Pierre d’Abano, au xine siècle, Pomponace deux siècles plus tard. Lrvinub Lemnius semble approuver cette manière de voir, car il lâche d’expliquer les manifestations les moins naturelles, par la maladie, par la corruption des humeurs (De occultis naturæ miraculis, etc., lib. IL II semble néanmoins admettre la possibilité de la possession diabolique, dans une phrase incidente, lib. II, cap. Il : Mira vis concitat humores… cum aegroti in aestuosis fehribus linguam, quant non sunt edocti, … loquuntur. Quod in h/tf^ovfUvoii, hoo est a dæmone obsessis, fieri non magnopere miror, cum illi omnia calleant, rerumque omnium scientiam obtineant). AjoulonseucoreScnuyckics, Observât, medicar., lib. I, de mania seu insa nia, p. 156 (edit. Francfort, 1609) suivi par Hecquet (apud BENED.XIV.rft ! Servorum Dei beat., etc., lib. IV, part. 1, cap. xxix.n. 5).

Les théologiens ont été unanimes à réprouver pareille opinion. Ils en ont signalé une première cause dans les idées préconçues, en particulier dans le préjugé anti-catholique, où cette tendance prenait trop souvent son origine, et que tout homme de bonne foi doit condamner ; car, il est de l’intérêt du savant sérieux de se défaire avant tout du préjugé qui aveugle. Ils ont ensuite condamné l’assertion trop absolue de ces médecins et philosophes, comme contraire à la vérité révélée, aussi bien qu'à la vérité purement historique. Mais jamais les plus éclairés d’entre eux ne se sont plaints des savants qui voulaient dévoiler la supercherie, et la supposaient en bien des cas ; ni de ceux qui, à l’encontre de la superstition et de l’ignorance populaire, voulaient faire la part des effets naturels de la maladie, quelque étonnants qu’ils fussent ; pourvu que ces mêmes savants ne tombassent pas dans des erreurs et des absurdités d’explication évident s.

Et certes, l’Eglise a été toujours la première à condamner la supercherie ; elle a horreur delà superstition, et l’histoire atteste qu’elle a été entouttemps l’ennemie de l’ignorance. Aussi n’est-ce pas sa bonne foi que les hommes sérieux suspectent ; mais certains savants semblent l’accuser d’une tendance à la crédulité, et d’une certaine condescendance ou plutôt d’un entraînement naturel aux idées fausses du temps. Rien n’est plus éloigné de la vérité, notamment en cette matière de la possession diabolique.

Ecoutons le savant Pontife Benoît XIV (De Serv<> uni Dei beatif. et canonis., IV, p. 1, cap. xxix, n. 5) :

« Beaucoup de personnes, écrit-il, sont dites possédées, qui ne le sont pas en réalité ; ou bien parce

qu’elles feignent de l'être, et de celles-là il est question au concile in Trullo, en son canon lx (collect. Harduin., t. III, col. 1685) : Ceux donc qui font semblant d'être saisis du démon, et qui, dans la perversité de leurs mœurs, osent contrefaire la figure et l’attitude des possédés, doivent en toute façon être punis ; ou bien parce que les médecins eux-mêmes disent possédées plusieurs personnes qui ne le sont pas, comme l’a fait observer à juste titre Vallesius, De sac. Philos., col. 28, p. 320, où il parle en ces termes : De tout ce que nous avons dit, il paraît très vraisemblable que plusieurs de ceux qui, sous prétexte de possession, sont soumis aux exorcismes, n’ont pas de démon, mais souffrent de quelque maladie mentionnée ci-dessus, et à bout de ressources, après avoir épuisé les autres moyens de guérison, sans succès, sont présentés enfin aux exorcismes. C’est ce que traite longuement J.-B. Silvaticus, De iis qui morbum simulant deprehendendis, cap. xvii, où il montre queles signes dont quelques-uns concluent à la possession sont des signes d’humeur mélancolique. C’est pourquoi les théologiens et les médecins les plus avisés font observer qu’il faut bien peser et examiner les signes, avant de prononcer que tel est possédédudémon, comme Zacchias l’enseigne, après avoir rassemblé leurs témoignages (Quest. médico-lég.,. II, tit. 1, qu. 18, n° 3 et ss.). On peut lire aussi la dissertation d’un docteur en médecine, agrégé au collège des médecins de Lyon, éditée à Paris en 1737, t. IV du Supplément à l’histoire des superstitions, par le P. Le Brun, page 206. » (Dans l'édition d’Amsterdam, 1736, de V Histoire critique des pratiques superstitieuses, du P. Lb Brun, ladite diss. se trouve, t. IV, p. 1 1 1.)

Le Rituel romain lui-même, au titre des exorcismes, commence par avertir l’exorciste de ne pas