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PREDESTINATION

198’tv ôi xai’txjLr, oio9r, fuv Trpoopiu$ivrti xxtU npiBtvtt toù toc Travra bcsyoDyrej xxrà. ro » jSe&qvui toû 9sA » ; u.aTî$ aÙTai

A la base de toutes les divergences qui se sont produites sur la que>tion de la prédestination, soit entre catholiques et hérétiques, soit au sein du catholicisme, on trouve des divergences dans l’interprétation de la doctrine enseignée par l’Apôtre.

Rom., vin. a8-30 : Nous savons qu’il fait tout concourir « u bien de ceux qui aiment Dieu, qui sont appelés selon le propos.

Car ceux qu’il a connus d’avance, il les a aussi prédestines à être conformes a 1 image de son Fils, afin que celui-ci soit le premier-né de beaucoup de frères ;

Mais ceux qu’ils a prédestinés, il les a aussi appelés ;

et ceux qu’il a appelés, il les a aussi justifiés ;

et ceux qu’il a justifiés, il les a aussi glorifiés.

(Trad. P. Phat, Théologie de saint Paul, l. V, p. 287 Paris, 1 930).

Eph., 1, 3-14 : Béni soit Dieu, Père de Notre Seigneur Jésus-Christ,

qui nous a bénis en toute bénédiction spirituelle, aux cieux, dans le Christ,

comme il nous a choisis on lui avant la fondation du monde,

pour être saints et sans tache devant lui, dans la charité,

nous prédestinant a l’adoption pour ses fils en Jésus-Christ,

selon le gré de sa volonté,

a la louange de la gloire de sa grâce dont il nous a gratifiés dans le Uien-aimé,

en qui nous avons la rédemption par son sang, la rémission des péchés,

selon la richesse de sa grâce qu’il a épanchée sur nous en toute sagesse et en nous notifiant le mystère de sa volonté,

selon le dessein qu’il s’est plu à former en lui,

pour être accompli dans la plénitude des temps,

afin de récapituler toutes choses dans le Christ, au ciel et sur terre :

en lui en qui nous eûmes part à l’héritage,

selon le desein de celui qui accomplit tout selon le gré de sa volonté,

afin que nous procurions la louange de sa gloire,

nous qui fumes les premiers à espérer en le Christ ;

en qui vous aussi, ayant entendu la parole de vérité, l’évangile de votre salut, et y ayant cru,

avez été marqués du sceau de l’Esprit saint promis, arrlie de notre héritage,

pour la rédemption de l’acquisition divine,

à la louange de sa gloire.

Dans ces deux textes, l’objet immédiat de la prédestination est le don de la grâce sanctifiante, qui rend l’homme lils de Dieu en le conformant à Jésus-Christ (irpacipcrev mppdpfWi ~r, ; slxâvoç roù l’isO « Otoj — npoopfoKt hpâi *h vlofosimi) ; la gloire n’est en vue que comme la consommation de ce don initial ; le décret divin antécédent (npà&citi) tombe immédiatement sur

l’appel (toi" ; xocrà T.p’Atii : / x).r, roTi ol/at-j — bcXïjpeiïfypt » (VHT. bchfiqpn, Vlllg. vocatisumus) 1tpO » pia9tvTCi x’/.tk rtpôSmv),

A ceux qu’il a favorisés de cet appel, Dieu donne en tout son assistance (ndivra. jwepyti tlf Se/aBiv — xv.tx ~.ç, c61-u tîj T2 7IGQT0E beeyeCvroj xy.zx Tr, v jizj’/rpui toO Qùf, f-’j-’.i zvtîj — ce dernier texte suggère que, dans le précédent, le sujet de iwepytii, est Dieu, selon l’interprétation des Pères grecs, plutôt que tkvtk, selon l’interprétation de la vulgate).

Dans le texte de Rom., on remarquera la progression de l’idée sous une forme antithétique, et l’on distinguera 5 termes, dont les 2 premiers se rapportent à l’ordre de l’intention, les 3 derniers à l’ordre de l’exécution :

er< o> ; Kpoé/vo, x’A Itpotipias » ^.

oCiSi TtpoOipilïJ, TOISTOVS s.’/.l hflUfOTVi /y gûf’./’À'/ 1- tv, tovtoj ; xv.’t’cSixtxfaat ». M ixy.itodJ, tî’Jtoj ; xai ÏÙ.cv.zïj.

npor/vu, -npoùptiev, voilà pour l’ordre de l’intention ; ixoc/c9cv, iôcxar&jT-i », £<50fa7£v, voilà pour l’ordre de l’exécution. Dans ce dernier ordre, la gloire (&<>W) est encore à venir, puisqu’il s’agit de fidèles vivants ; mais ces lidèles en possèdent un double gage dans l’appel (x/r-i ;) et dans la justification (Sixv.iwnc) qui sont les prémices de l’esprit (ômv.pya.1 toù n » wjttaro$, Rom., viii, a3), les arrhes de l’héritage (àppv.Qùv Tfj ?

x/y^svouiaç, Eph., I, l4).

Sous peine de prendre entièrement le change sur la portée du discours, il importe de remarquer la parfaite coïndence de ces deux désignations : , toTï

« yaTrûjcv tÔv Qeiv — tttf xa.rU TTpoBtnv x/v ; tî<4 0U7u. Le tour

grammatical de cette exacte apposition suflil à montrer que l’Apôtre n’a pas ici en vue deux catégories, mais une seule, la catégorie des lidèles qui aiment Dieu, grâce à l’appel dont ils ont été privilégiés. Quel est cet appel ? Avant tout, l’appel efficace delà foi, qui les a mis en possession d’aimer Dieu. Mais, encore ? N’y a-t-il pas lieu d’introduire, dans cette deuxième désignation, quelque précision ultérieure et quelque restriction ? Nous l’examinerons plus loin. Présentement, rien ne suggère une telle restriction. En effet, c’est à tous les lidèles, supposés amis de Dieu, que l’Apôtre propose l’espérance du salut. Aucune catégorie, parmi les hommes debonne volonté, n’est exclue de ses exhortations ni de ses encouragements.

Prat, Théologie de saint Paul, t. I 7, 289. « Il parle à tous les chrétiens, car tous sont tenus à l’espérance. Son raisonnement revient à dire que Dieu achèvera son œuvre, que la grâce est un germe de gloire, que les dispositions des personnes divines à notre égard sont certaines et que l’obstacle au salut peut venir. seulement de nous. Dieu le Père « fait tout concourir au bien de ceux qui l’aiment, de ceux qu’il a appelés de son propos » bienveillant ; car, en les appelant, il leur donne un gage précieux et sûr de sesfutursbienfaits. Si les mots « appelés selon le propos » restreignaient le sens des « amis de Dieu », au lieu de l’expliquer, l’Apôtre raisonnerait ainsi : Tous doivent espérer, parce que quelques-uns sont protégés par Dieu contre toute éventualité ; l’espérance de tous les chrétiens est certaine, parce que les prédestinés en obtiendront infailliblement l’effet. Impossible d’argumenter avec moins de logique. Est-il étonnant que les Pères n’aient pas compris de la sorte le Docteur des nations ? »

L’appel efficace de Dieu est le gage des secours ultérieurs qu’il ne refusera pas à ses fidèles. Mais pour achever d’éclaircir la pensée de l’Apôtre, il faut expliquer en détail certaines expressions.

Ce mot 7r/o’.Ô£fftç, que l’on arencontrédeux fois (Rom., vm, *& ; Epk., i, 11), se retrouve dans quatre passages de saint Paul (Rom., ix, u ; Eph., iii, 11 ; II Tînt., 1, 9 ; iii, 10). De ces quatre passages, les trois premiers se réfèrent manifestement au dessein éternel de la Rédemption (Eph., iii, 11 : npod-aiv f tfh » a&Swwv f, v tnoi-ffjiv’tv tû XpiffTâ) ou au dessein spécial de l’élection des lidèles (Rom., ix, n : h xv.r’bûtryipi np-ldiuc. roù 0eîJ) ou enfin à l’appel spécial qui suit cette élection (II Tim., 1, 9 : xodéjoarrot lûyjvai v./iy., où xy.tù. rù "ty/o. rip-Giv, iùiit xarà iSi’av ttpiQteiv xa< yùpiv). Seul le quatrième passage vise un dessein formé par l’homme. On retrouve ailleurs dans le NT. le mot -nptJOizii appliqué au dessein de l’homme (Act., xi, 23 ; xxvii, 13). Ecartons, comme étrangers à la question, des textes où il s’agit des pains de proposition (Ml., xii, l Me., 11, a6 ; I.c, vi, l). Le verbe vpo-ziQiiQv.i est appliqué au dessein de la rédemption, Eph., 1, 9 : t>, v cxjooxlacj « ùtîO, y ; j Txp’jiSiT’j k> v.ùrÇt : — ailleurs au dessein de l’homme, Ram., 1, 3 ; écartons Rom., iii, 25,