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PENITENCE

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Supposons que je vous baptise : qu’avez-vous à confesser ? » Beaucoup de comiuentateurs ont adopté cette inèuie interprétation, et c’est celle en effet que su^-ffèlenl plutôt les détails donnés par saint Luc (m. 1 2-1 /, ). Le Baptiste, d’après lui, ne se borne pas à prêcher en tfénéral « le redressement des voies ; les parti, culiers lui demandent une direction pratique pour leur conduite individuelle. « El nous, que feronsuou’i ?

!  ! luidemandent des publicains et des soldats.

Et, comme sa réponse est détaillée : a Ne rien exiger au delà de ce qui est ordonné ; ne pas frapper, ne pas maltraiter, vous conlenler <le votre solde », il est tout naturel d’admettre que l’aveu correspondant comportait une certaine précision.

18. ^ Cependant on ne saurait prétendre sur ce point à une certitude et il serait vain d’ailleurs de songer à une observance rituelle quelconque ; les baptisés suivaient l’impulsion de leur conscience Mais la spontanéité même de leur confession est ce qu’il y a de plus significatif ; elle montre à quel point cette idée de la manifestation du péché s’associait alors à celle de sa rémission, et par là elle explique et juslide le sens où les Apôtres ont compris le pouvoir qu’ils avaient reçu du Christ. En y associant l’idée d’une confession préalable, ils n’ont fait que s’inspirer de la tradition et de l’usage ; dans leur cas d’ailleurs, l’aveuapparaissait d’autant plus nécessaire qu’il devait conditionner l’exercice du pouvoir concédé. Interprétées donc à la seule lumière des traditions juives et des formules évangéliques, les paroles du Christ, où les catholiques voient l’institution du sacrement de pénitence, supposent l’obligation faite par lui de la confession. A les entendre ainsi, les apôtres et les catholiques ne leur ont pas fait plus de violence que n’en ont fait les Juifs à celles de saint Jean Baptiste.

Encore faut-il ajouter que les prérogatives concédées par le Christ aux apôtres leur donnaient sur le péché un pouvoir direct, auquel n’avait jamais prétendu le Baptiste. L’Eglise, dont il les avait constitués les chefs, était, devait être, la société des saints. Elle ne devait pas seulement les grouper ; sa mission serait de les susciter et de les entretenir’et c’est pourquoi elle ne reconnaîtrait comme membres que ceux que ses chefs agréeraient. C’est à ceux-ci encore qu’il appartiendrait d’en exclure les indignes, et la réhabilitation des faillis leur serait également réservée. A tous ces litres, el pour la bonnoadministration de cetteiustitution de sainteté les ministres de l’Eglise auraient donc droit à la connaissance du péché. L’autorité dont ils auraient le monopole serait ordonnée directement à la purilicalion des âmes, et ce serait donc la méconnaître que de prétendre se libérer du péché sans recourir à leur intervention ; mais ce serait aussi réduire cette intervention à une formalité illusoire que de prétendre s’en assurer le bienfait sans les mettre en état de juger s’il y a lieu de l’accorder. La nécessité de la confession, en un mot, qui ne se conçoit pas sans l’inslilution par le Christ d’une hiérarchie ordonnée à la sanctilicalion des âmes, s’expliiiue au c.ititraiie tout naturellement par cette institution et c’est pourquoi la tradition juive d’une certaine confession du péché se perpétue si aisément dans l’Eglise chrétienne.

19. — 2° Indices de son existence à l’âge apostolique. — D’eux-mêmes et dès l’abord, les convertis alléreit chercher dans l’aveu du péché l’apaisement de leurs consciences troublées.. Ephèse, un prodige, dû à l’abus qu’on a voulu faire du nom de Jésus et de l’apôtre Paul, a ému la ville tout entière. Juifs el Grecs en demeurent dans la stujieur. Mais

les fidèles —’.(’re^nc^^Mrsi’—sont plus saisis encore. Beaucoup d’entre eux, racontent les, /t7ei (xix, 18-19) viennent confesser el déLdarer leurs actions coupables (é^o/j-’.joycOu.svoi xai ÙMrj : /-/i’)Jo-jzt% t<zç r.pvX^’-i « ùtûv)

des prali.iues superlitieuses, semble-t-il, - car un certain nombre d’entre eux, qui s’y étaient livrés, se défont ùe, leurs livres ou formules de magie- ils les jettent au feu devant tout le monde.’Voilà bien saisie sur le fait la confession de fautes jusque-là tenues secrètes ou tout au moins jusque-là trop peu redoutées. A-t-elle été faite sous les yeux de la communauté réunie et à la communauté réu me, ou bien en particulier à l’apôtre lui-même ? Rien dans le texte ne permet de le discerner ; mais on admettra sans peine que, même faite pul)liquemenl dans l’assemblée, elle s’adresse surtout à celui qui la préside, à celui dont les interventions surnaturelles l’ont provoquée el dont, sans aucun doute. c’est aussi le jugement qui impose à ceux des intéresses pour lesquels il y a lieu, le sacrifice des livres superstitieux. L’auteur des.4c/es ne nous dit pas non plus la suite donnée par l’apôtre à cette manifestation de repentir et de ferme propos, mais personne ne contestera, eroyons-nous, qu’en s’avouant ainsi coupables devant lui, ces lîdèles n’aient compté trouver grâce devant Dieu. S’il est donc vrai que ces « croyants » sont des fidèles aiilérieu renient baptises, leur confession est bien celle dont nous recherchons l’antiquité : l’aveu d’une faute fait à I Eglise pour en obtenir le pardon. A Eplièse, on la pratique.

20. - Ailleurs nous l’entendons prescrire. « Coniessez-vous les uns aux autres », dit saint Jacques (v 16) aux (idèles auxquels il vientde recommander (i’i-15), en cas de maladie, de faire venir les prêtres

« pour que leur prière soulage le mourant cl

que, s’il a des péchés, ils lui soient remis ». Cette mention préalable des prêtres porte à croire en ((iet que l’apôtre, en exhortant ainsi à la confession, entend bien qu’elle se fasse à eux. L’expression << les uns aux autres >. (ilHio^Ç) n’exclut point par elle-même ce sens-là ; elle est employée ! à même où s énonce le plus clairement la subordination hiérarchique : .. soumis les uns aux autres » ( :  ; r ! r « ï(ro>£wi K//. ; /-…), dil-saint Paul aux fidèles en général et tout particulièrement aux maris et à leurs femmes (£’0/1, V, 16) : les uns aux autres, c’est-à-dire chacun à sa place et dans son rôle naturel, le mari commandant et la femme se soumettant. Et de même ici : les uns aux autres, mais chacun dans l’attitude qui lui convient ; c’est-à-dire les fidèles dans celle du pécheur qui s’accuse, les prêtres dans celle de l’homme spc 1. On a souvent entendu ce mot des Juifs et des (irecs convertis a l’occnsion de ce prodige. C’est e.i vue do leur haptemo.[Il ils auraient révélé leurs pratiques superlitieuses et se seraient débarrassés de leurs livres de iu.igie On cite parlois à I aj.pui de celle iniorprétation le fait que les AcUi donnent auEM le nom de croyants.’1 de simples catéchumènes Mais les pass.iges où l’on renvoie (xi, 21 cl xvm 8| paiaissenl peu à pmpos : l’auteur y parle uniguemcntdo la foi qui achemine a la conversion et au baplc.ne Ici, contrairemenl a ce quil fait ailleurs dans.les cas analogues (v gr v iKvi. i,.3 ; , x, 43 ; s : mi, , 2-/l, S : x.v, i : xvn, 12-34). il n’in’dique nullement que les Juils et les (îrecs. én.us par le prodige, se soie.it convprtis. Comme il lait ailleurs, en particulier, , , 43-4/, où la suite des idées est exictemmU par. leleà celle du passage a.tucl, il oppose ici les fidèles au.x.luifset aux.recs Le participe pariait pns sulistantlvemcnl indique d ailleurs ppr lui-., „-me un ùtat déia aciuis (cf. dans le discours des Juds au concile de.Jérusalem

XXI, 20 : f ! -, ; « , |J.„^, k5=-4 £, ’-, ; , i, « r ; ’hj-A.jioi : , tC-J TTSriîTtV xcTwv). Mt.KSSivcta Apnsto}., edilio philo^ica.^. 201) à qui font écho la plupart des cxégéles récents, dit ;.< m^iUsv^-Tw est qui tt.ttc.- rnctl er.-int, non qui ob hoc factum lacti surit. >