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PATRIE

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faits positifs ni des leçons de l’expérience. Partout la même passion aveugle, la même envie, la même haine, avides des mêmes utopies et se grisant des mêmes mots creux.

l’artout aussi la même ignorance, les mêmes mensonges et les mêmes sophismes, parmi lesquels on retrouvait, sous une forme plus brutale, ceux des intellectuels interrogés par la Hevne. « Comment », s'écriaient : 'es « militants du prolétariat français », - je cite, en les résumant presque mot pour mot, leurs réponses, — « comment ose-t-on nous parler de patrie et de patriotisme ? » Les ouvriers ne peuvent pas être patriotes. L’idée de patrie n’est qu’un a vieux dogme bourgeois » inculqué « de force » aux enfants du peuple dans les écoles de l’Etat bourgeois.

« Par le développement continuel et progressif de

la science, la faillite de la religion fut vite proclamée^ H fallut en créer une autre pour sauvegarder les privilèges bourgeois ; et une nouvelle idole apparut : la patrie. » — a Après le mysticisme religieux des congrégations et des curés, nous eûmes le mysticisme patriotique des expulseurs de moines et des votards de sépar.ition. En défendant la patrie bourgeoise, les prolétaires ne défendraient donc que leur exploitation et leur servitude. » Qu’ils imitent plutôt les capitalistes que, depuis longtemps, « les divisions géographiques n’embarrassent plus. Une bonne affaire les attire tous de tous les coins du monde entier, là où elle se trouve. Ce n’est que lorsque des chicanes s'élèvent entre ces vautours, qu’ils invoquent l’honneur national et qu’ils appellent le prolétariat à la rescousse. Le prolétariat ne doit plus prendre parti pour l’un ou pour l’autre de ses détrousseurs, mais les démolir tous et partout ». Il est lui-même la seule patrie des prolétaires : faisons donc bloc d’un bout à l’autre de l’univers pour la guerre de classe contre notre universel ennemi, le capitalisme, au lieu « d’abandonner femmes et enfants » et de nous entretuer a pour conserver les richesses des autres ».

Que les riches soient patriotes, à la bonne heure I Ils possèdent, « et l’idée de patrie est intimement liée à ridée de propriété » ; mais nous ! » Toutes les richesses que nous produisons ne nous appartiennent pas et, après nous les avoir fait créer, on voudrait nous les faire défendre ! On nous dit bien que c’est notre foyer que nous défendons : mais où est-il ? Est-ce l’un de ces taudis noirs et infects où s'étioleitt les êtres qui nous çhers ? » Et lequel ? Celui d’hier ou d’aujourd’hui ? a Ou faudra-t-il mourir pour la rue, où le propriétaire vient de nous mettre ? « Exploités, nous n’avons pour tout bien que le travail de nos bras et le pain reçu pour salaire ; où nous trouvons le meilleur emploi de notre force et « la meilleure rémunération de notre travail « , là seulement est notre patrie. « La patrie, pour l’ouvrier, c’est le lieu où il mange. C’est son ventre et celui de sa famille » : qu’il défende cela contre l’exploiteur ; mais que lui importe un sol qui n’est pas à lui ou des traditions qui l’oppriment ou l’Etat qui protège ses oppresseurs ? La patrie ! « C’est une marâtre qui fait crever de faim les prolétaires » et qui ne se montre jamais à eux que « sous les espèces du patron, du contremaître, du soudard, du policier, du juge et du garde-chiourme ».

Au surplus, et à prendre les choses déplus haut,

« l’idée de pairie ne saurait correspondre à l’idéal

des penseurs qui, altruistes conscients, rêvent la disparition des frontières et la fraternité des peuples ». A quelle réalité répond-elle ? A la communauté du langage ? Ce n’est rien sans la communauté des sentiments et des pensées ; et la justice, la vérité, la solidarité doivent être partout les mêmes, dans

quelque langue qu’on les exprime. A la réciprocité des services ? Elle n’a plus aujourd’hui d’autres bornes que l’univers. A l’identité d’orig : ine ? Il n’y a pas une seule des nations modernes qui ne soit faite du mélange de plusieurs races. A l’unité du territoire ? Les frontières englobent des régions très différentes ou séparent en deux la même région sans aucun souci de son unité. Elles sont essentiellement mobiles ; et " qu’est-ce qu’une patrie dont les dimensions ou l’existence sont soumises à la volonté d’un homme ou aux hasards d’une bataille ? La patrie est en nous : elle n’a pas de réalité extérieure. L’idée seule que nous nous en faisons la crée » et c’est une idée funeste, génératrice de haine entre les enfants d’une même classe, « qui doivent aimer leur classe comme leur mère » et s’entr’aimer comme des frères, sans tenir compte des frontières artilicielles posées entre eux par l’intérêt des exploiteurs.

Il faut en finir avec cette « duperie criminelle de l’idée de patrie, cause directe de cette chose monstrueuse qui s’appelle la guerre ». Arrachons-la de nos cerveaux ! « Que nous importe d'être Anglais, Russes, Allemands ou Français ? Sous quelque loque nationale que ce soit, nous serons toujours les parias, les abeilles destinées à nourrir les frelons, jusqu’au jour où, comme le font les abeilles, nous détruirons les frelons. » Peut-être même faut-il souhaiter le changement de notre nationalité présente. Car le pire qui puisse arriver, c’est que la France, « envahie par les armées d’un despote, soit momentanément obligée de se plier sous les caprices du vainqueur. Or, que pourrait-il en résulter, sinon que l’idée de révolte s’empare immanquablement, non seulement des masses populaires, mais aussi des petits bourgeois qui, se voyant extorquer quelques-uns de leurs privilèges par une aristocratie orgueilleuse et méprisante, joindraient leur mécontentement et leur dépit à l’irritation générale et hâteraient l'œuvre de révolution », la ruine de la société capitaliste et le triomphe final du prolétariat. (Le Mouvement socialiste, année igoS, p. 40 à 468, passim)

Voilà qui se passe de commentaire. Il suffit de noter qu’il existe, entre l’internationale jaune et l’internationale rouge, au lieu de l’hostilité qui semblerait normale, une connivence manifeste, résultant visiblement de ce que l’une et l’autre sont également menées par les Juifs. Marx et Lénine, Lassalle et Trotsky sont des Juifs, sans parler des Bloch, des Blum, des Lévy, qui foisonnent dans l’une comme dans l’autre internationaleetqui appartiennent souvent aux deux à la fois.

Tous, ou presque tous, appartiennent également à la Franc-Maçonnerie universelle, menée elle aussi par les Juifs et qui paraît être l’instrument habituel et préféré de leur nationalisme occulte. Le judaïsme moderne a reporté sur l’humanité toutes les espérances messianiques du judaïsme antique. L’humanité est devenue son dieu, un dieu en devenir, et la destinée d’Israël est, à ses yeux, d’opérer ce devenir, de le hâter, de le conduire à sa plénitude. Israël est le levain de l’humanité ; et l’humanité, unifiée sous l’hégémonie d’Israël, réalisera pour lui toutes les promesses antiques. Ainsi, l’humanitarisme, qui dissout le patriotisme des autres nations, est le patriotisme propre de la nation juive. En le propageant, on exalte, dans l'àme juive, cette force que l’on détruit en même temps dans les autres : c’est coup double. On affaiblit l’ennemi ou l’obstacle, et l’on se renforce à la fois.

Il n’est guère douteux que le/urfaïsmepossèdeune organisation internationale secrète pour l’accomplissement de ses ambitieux desseins et que, par cette organisation, il dirige à ses fins et utilise à la fois