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PAPAUTE

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suivante) emprunte beaucoup à l’ouvrage, si riche de documents, de Mgr Ckcconi, Histoire du conc. du Vatican (ou plutôt de ses /7re7/m ! /iai/e5) ; trad. fr., Paris, 1887, 4 vol. 8°.

Seconde section. Documents sur les mou’ements religieux el politiques excités à l’occasion du Concile l’H diiers milieux :

a) Milieux non catholiques : Orientaux non unis, col. 1 1 10-1 123. — Protestants, 1123-11^6 ; cf. 1809. — Libres penseuis et leur « anti-concile », maçons, ia54-i aôy.

b) Milieux catholiques : Polémiques et manifestations diverses avant et pendant le Concile : En France, 11 46- 11 76. Suite : 1259-1306 ; 1316-147 i. — En Allemagne : 1 i^S-iigg. Suite : 1471-1512. — En Angleterre : 1513-1517.

c) Altitude et action des gom’ernements, surtout en France et en Allemagne. Col. 11991263. Suite : lo^ô1607 ; 17151738 (après le Concile).

2° Récits historiques sur le Concile.

a) Histoire étendue et complète. — La plus exacte, puisée aux archives du Vatican, est l'œuvre de Ghandkratii, IJist. du Conc. du Vatican, 3 forts volumes, le dernier édité en 1903 par le P. Conrad Kincii ; trad. fr., Bruxelles, Dewitt, igoS-191 3, 5 vol. 8", et 6' vol. supplémentaire. Appendices et Documents, 1919. La question de Vin/aillitiilité occupe tout le tome lU (trad. fr., IV et V vol.).

//) Jiécit sommaire. — Un récit substantiel, exact el concis, est donné par le P. KincH, en anglais, dans la Cntholic Encyclopedia de New-York, art. Vatican Couiicil (i '4 colonnes),

c) Récits apologétiques. — Les fausses idées circulant sur le Concile en Angleterre inspirèrent au cardinal Manning son Histoire i’raie du Con : ile du Vatican, 1877, d’abord parue en articles dans une grande revue de Londres ; trad. fr., Paris (et Bruxelles), s. d., I vol. 8'. L’infaillibilité y esilrailée pp. 60-81, et pp. 90 136 (lin du livre). — Pour l’instruction des catholiques d’Allemagne, où l’on attaquait le caractère t’raioient œcuménique du Concile, un récit de toute la procédure (en regard d’autres conciles généraux) depuis la convocation, la composition des commissions et les divers règlements, jusqu’aux débats des congrégations générales el au vote linal de l’infaillibilité, fut écrit en 187 t par le secrétaire général du Concile, Mgr Fbssler ({ 1872), Le Concile du Vatican, trad.fr., Paris, 1877, i vol. 8°. — Pour la France, si^rnalons (malgré des erreurs plus ou moins excusables). Emile Ollivikr, L’Eglise et l’Etat au cow. du Vat., Paris, 1879, 2 vol. 8" ; il rem-t au point certains préjugés contre le Concile. Et, plus court et plus exact, l’ouvrage du P. Gustave Neyron, L. ' gouvernement de l’Eglise, Paris, 1919, Appendice, Le concile du Vatican et son œuvre, pp. 258-323.

IV. _ RÉCAPITVLATION DES PREUVES DE L’INFAILLIBILITÉ DU PAPE, ET DES PRINCIPALES OBJECTIONS.

1° Les preuves scripturaires reposent sur deux textes principaux.1/^, xvi, 17sqq. et /^c, xxii, 31-32, étudiés ci-dessus, col. 1 334- 13*^7.

Pour la tridition des Pères, voir col. 1372-1388.

Il convient d’aji>uter ici quelques notes pour constaler la lidélité de la théologie scolastiqua, en son ftge d’or, à cette antique tradition.

a) S. Thomas. Déjà, traitant du gouvernement de l’Eglise et "le sa fnrm-^ monarchique, il parle en passant de 1 infaillibilité : « Il faut que tons les âdèles soient d’accord sur la loi. Mais sur les ch'>ses de foi il s'élève

des controTerses, et par le désaccord des opinions 1 Eglise serait divisée, si elle n'était sauvegardée dans son unité par la sentence d’un seul, n Et il cite les textes ci-dessus do S.Vlaltliieu et de S. Luc ; Sifnima coni. Cent., 1. IV, cil. 76. — Il traite directement et cl.iirement de l’infaillibilité du pape dans &.Summa theol., lia llae, q, 1, a. 10, passage le plus connu. — Et dans VOpnscule VII, De symbûto apostotorum, éd. de Parme, t. XVI, p. 148, il conclut du texte de S. Matthieu que (( seule l’Egliæ de Pierre (auquel, diins la dispersion des apôtres, est échue l’Italie) a élé toujours ferme dans la foi, tandis qu ailleurs la foi manque, ou est mêlée de beaucoup d’erreurs ; rien d'étonnant, puisque N.-S. a dit à Pierre : J’ai prié pour toi, afin que la foi ne défaille point ». Un passage semblable se trouve dans son Commentaire de S. Matthieu, cii, XTi. sur les mots : Super hanc petram. — Ibid., t. X, p. 155.

C’est donc sur nos deux textes d’Evangile et leurs déductions logiques, ainsi que sur des faits et sur la tradition générale et constante venue jusqu'à lui, que le S. Docteur base le privilège du Pape. Que dans son opuscule Contra errores Græcorum il cite quelque texte de Père grec aujourd’hui regardé comute apocryphe, cette polémique moins heureuse en faveur de l’infaillibilité n’e>l point le fondement de la croyance de S. Thomas, mais un accident négligeable. — Les témoignages du saint ont été discutés, pendant le concile du Vatican, par le Dominicain BiANcHi. De constîlutinne rnonarchica Ecctesiæ et de tnfatlibiUtale R. Pontificis juxta S. Thomam, etc. Rome 1870 ; voir surtout p. 35 sq,

b) S. B0N.VVENTUKE a été étu lié de même par le Franciscain Louis de Gastkoplamo. Sernphlcns Dncfor Honaventura, etc., Rome 1874. Il rappelle son rôle au IP Concile de Lyon, p. 3*) sq, î'31 sq. Au témoignage de Sixte IV, il (( présidait le Concile i) c’est-à-dire les séances privées, préparait les décrets, était l'àme de la grande assemblée. Chargé par Grégoire X de ramener à l’unité les évêques grecs et Michel leur empereur, il a eu sa j » art dans la profession de foi que Michel Paléologue souscrivit alors et envoya au Pape, où il est dit, à propos de la primauté do l’Eglise de Rome sur toutes les autres, que « s’il s'élève des controverses sur la foi, c’est à son jugement de les défînii' ». D. B., 466 ; témoignage invoque pour l’infaillibilit'^ pontificale par le Concile du Vatican, D. B., 1834. .jnutons deux témoif^nages directs du Saint. S')n plus célèbi-e ouvrage, dans la lutte eng.igée par l’Université de Paris contre les Ordr-es mendiants, est le long mniateur » universitaire, c’est de reprendre en sous-œuvre le livre de Guillaume de St-Amour, condamné par le St-Siège une quinzaine d’années auparavant. Si, du temps d’un sacerdoce figuratif, dit-il, il était interdit sous la peine la plus terrible de s'écarter de la sentence du grand prêtre (Dénier., xvii, 8-1-) — H ; plus forte raison, maintenant que la figure a fait place à la vérité et que le Cbrist, dans l’abondance de ses grâces, a donné îi son vicaire la plénitude de la puissance, c’est un mal intolérahle de dogmatiser contrairement à sa définition en matière de foi ou de mœurs, en approuvant ce qu’il réprouve, en rebâtissant ce qu’il détruit, en défendant ce qu’il condamne, )> Opéra S. B.ïnavent.. éd. critique de Quaracchi, t. VIII, p. 235. — D^ns le prologue d’un autre Opuscule, Expositio super regulam FF. Minorum, il dit contre les mêmes adversaires : « Quand le Souverain Pontife 'léclare ^pi’il a confirmé cette Règle parce qu’elle est pieuse et bonne, ils sont impies ceux qui, s'écartant du jugement du Siège.ipostolique, disent que cette Règle ne peut être observée, et par conséquent contient quelque chose d’impie. Garce sont des h'^rètiques et des scbismatiques)) etc. Tome cite', p. 392. Cf. Ludov. DE Castropl., op. cil., p. 343 sq.

2" Objections

i) Récapitulation des nombreuses objections touchées au cours de cet art’cle.

A. — Beaucoup d’objections proviennent de fausses idées sur la nature ou l’extension de l’infaillibilité définie en 1870.

a) On l’exagère en la confondant avec des privilèges d’une autre nature, ou plus grands, ou même exorbitants. — En réponse, nous avons énuméréces privilèges si différents, et montré par les Actes