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En 1850, l’Irlande avait eu à Tliuiles un concile plénier, présidé par un de ses archevêques, légal de Pie IX. La déclaration de ce concile sur la règle de foi est calégorique : « Tout ce que l’Eglise romaine propose à croire de foi divine, nous le croyons du fond du cœur et devons le croire ; tout ce qu’elle rejette et condamne, nous le rejetons et condamnons ; en conséquence, toutes les erreurs que les Pontifes Romains ont proscrites comme contraires à la foi, novis les proscrivons, et ferons tous nos efl’orts pour que dans nos diocèses on n’en trouve pas trace. » Ibid., col. 775.

Au Canada, en 1857, 1a nouvelleprovince ecclésiastique de Halifax, par son concile, fait une semblable déclaration ; ii/flî., col. 735. — Le i^concile provincial de Quél)ec, tenu en 1851, avait reconnu « que la foi de Pierre, qui vit et préside dans son propre Siège et donne la vérité à ceux qui la cliercbtnt (S.Pierre Chrysologue), n’a. jamais défailli et n’aura jamais de dé/’ailtance jusqu’à l » lin des temps…Nous adhérons donc de toute notre âme à toutes les constitutions dogmatiques du S. Siège…, et nous déclarons et enseignons que tous les fidèles doivent les tenir, comme une rè ;  ; /e de foi », etc. Ibid., col. 61 1. — En 1868, le IV » concile de Québec renouvelle cette déclaration, et ajoute : « Nous adhérons particulièrement aux constitutions apostoliques où tous les pontifes, de Pie VI à Pie IX noire Père, ont condamné les erreurs modernes ; surtout à rEnc}’clique de 186/1 accompagnée du Sjllabus. » Ibid., col. 707.

Un concile a des colonies anglaises, hollandaises et danoises aux Indes occidentales » (Antilles el colonies voisines) se réunissait dans Pile de la Trinité, dans le courant de 1854, et comme couronnement de ses décrets suppliait Pie IX de « définir e.r cathedra la Conception immaculée de Marie, comme un dogme de foi que ions doivent tenir ».

Un concile provincial d’.'Vustralie, en lî’ôf), dit, à propos de la délinition de l’Immaculée, dont on ressent partout les heureux effets : « Nous reconnaissons el professons que Pierre a parlé par la bouche de Pie, et nous adhérons de tout cœur à la doctrine proclamée par fctre irréfragable jugement. » Ibid., col. io8/|.

En 1862, se réunissait à Baltimore un concile plénier des Etats-Unis, six archevêques et aS évêques. Leur 1" décret reconnaît le Pontife Romain comme

« père et docteur de tous les chrétiens, o Leur profession

de foi « à la doctrine de l’Eglise de Rome, reçue des Apôtres et toujours lidèlement gardée », s’étend à cette doctrine « entière, telle qu’elle a été expliquée [)ar les conciles a-cuméniques, surtout à Trente, et par les con.^titiitions des Pontifes ». Ibid., col. 145. — En 1855, le VIII* concile provincial de Baltimore, dans son i"^’décret, présente ainsi la récente définition de l’Immaculée Conception :

« Pierre a parlé par la bouche de Pie ; par ce solennel

jugement du Siège Apostolique, la cause est finie. k Ibid., col. 161. — En 1 856, cette phrase est répétée par le l" concile de la Nouvelle-Orléans, ibid., col. a3g. Et le II"concile., de la même province, en 1860, afilrme « l’autorité infaillible du Siège Apostolique », col. 266. — En 1858, le ]]<> concile provincial de Saint-Louis écrit à Pie IX : « Puisque vous êtes assis sur la Chaire de S. Pierre, Pasteur et Docteur de l’Eglise universelle, nous venons à vous comme à la colonne de la Vérité, et au juge infaillible en matière de foi et de mœurs. » Ihid., col. 820. — Et la même année, le IX^ concile de Baltimore lui écrit que les maux épargnés à l’Eglise par la divine institution du suprême magistère du Pape se coraiirennent mieux aux Etats-Unis que partout ailleurs, parce qu’on y touche du doigt les misères doctrinales du

protestantisme : audace inouïe des novateurs, de leurs négations et inventions ; énormités accueillies comme des progrès, comme le début d’un âge d’or ; sectes innombrables, dont on voit tous les jours quelqu’une naître ou mourir, /hid., p. 176. Enfin, en 1866, se réunit dans la même ville le Ile concile plénier des Etals-Unis, 7 archevêques el 87 évêques. Ils renouvellent la profession de foi faite par le ! <’concile national à toutes les définitions des Papes ; ibid., col 409 Dans ces conciles américains, on note un filial attachement à la personne de Pie IX ; des réclaraalions énergiques pour son pouvoir temporel menacé ; des appels à la charité de leurs Eglises pour le secourir, quand ses ressources financières baissent par l’annexion injuste d’une granile partie de ses Etals ; on n’oublie pas ses bienfaits passés, ses généreuses aumônes pour les missions, les fondations qu’il a faites à Rome pour les séminaristes américains. — Voir, par exemple, une lettre très caractéristique des évêques dii Ile concile de New-York, en 1860, au clergé el aux lidèles de leurs diocèses. « En libres citoyens américainF, et en catholiques ayant droit à l’indépendance de leur Chef », ils jugent sévcre.Mient le double jeu des puissances européennes, leur connivence avec les complots de Mazzini et des sociétés secrètes contre la Papauté, leur partialité et leur inconséquence qjiant au droit des populations aux insurrections contre leur souverain, insurrections que ces pouvoirs excitent ou favorisent dans les Etats de l’Eglise malgré tant de réformes utiles de Pie IX comme souverain temporel, et qu’ils écrasent quand elles se produisent, non sans motif, dans leurs propres Etats. /Iiid., col. 278, sq.

Dans V Amérique lutine, d’ailleurs tyrannisée alors par la franc-maçonnerie, il n’y a guère à citer que le II’concile provincial de Quito, dans la république de l’Equateur, en janvier 1869. Les Pères recommandent instamment au clergé et au peuple le ^yllabus de Pie IX « comme une règle sûre el (>ifaillible àe doctrine ». Coll. Lacensis, t. VI, col. 436. Ils décident d’exprimer an Pape « leur désir très ardent de voir enfin définir cette doctrine, que le Pontife est infaillible quand il définit e.r cathedra les dogmes de foi et de mœurs », 11’décret, ibid., col. 444. Dans leur lettre synodale, parmi « les vœvix qu’ils roumetlentau jugement de sa Sainteté », ils proposent que <i soit dans le Concile général (alors tout proche), soit en dehors du Concile par le seul Pontife, son autorité infaillible en matière de foi el de mœurs soit définie comme un dogme très certain et révélé de Dieu ». Ibid., col. 446. Ils ajoutent même une raison iVoppoi tunité pour liàter la définition : « Tout est à craindre de la pari des hommes pervers, et pour longtemps ; il peut donc arriver que désormais la convocation des Conciles généraux devienne presque impossible, nous en voyons déjà pour celui-ci les immenses difficultés. Il sera donc utile el presque nécessaire que la chrétienté puisse demander au Pontife Romain el recevoir de lui a^ecune fui très ferme, selon les vicissitudes des temps (et les transformations des erreurs), ce qu’il fanl croire el faire dans l’ordre du salut ». Ibid., l, tt’). — C’est la principale raison que l’année suivante, au Concile, le cardinal Manning devait opposer puissamment aux inoppiirtunistcs.

En Italie, nous ne citerons (car il faut nous hâter) qu’un seul concileprovincial, celui de Ravenne, plus ancien, en 18ô5. Au chap. iii, sur la foi et la doctrine, il disait déjà : « Bien que l’Eglise, prise au sens où nous venons de la définir ( « le corps des évêques qui adhèrent au Pontife Romain comme à leiirchef »), porte sur les controverses de foi el de