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évc(|iie dfs deux diocèses réunis de Pisloie el de PiMli). Uicci, dés l’aube de sa vie eeclésiasUque, s'était jelo dans le jansénisme, qui s’infiltrait alors en Ualle sous sa pire forme, celle deQuesnel, des appelants et des parlements de France. Fait évêque par le prince, il d< ! vint iiienlcM son conseiller. Il attira dans son diocèse desjaiisénistes militants de divers points de' l’Italie, et tenait chez lui des conférences où l’on plaidait la cause des appelants français el des scliisraatiipies d’Utreclit. Ua laissé des écrits violents contre la dévotion au Sacré-Cœur, dépeinte alors par les jansénistes comme une idolâtrie. Sous sa plume, QUKSNBL devient n un savant et pieux martyr de la vérité » ; il prend pour B lumières de l’Eglise » îles {fens comme MiisRNGUi, dont l’Exposition de la dactniin chrélieniie, déjà mise à l’Index par Benoit XIV, avait été solennellement condamnée en 1761, avec sa traduction italienne, par un bref de (élément XIII ; des gens comme Gourlin, prêtre appelant, grand soutien de la secte, auteur fécond mais toujours anonyme, chargé de la partie tbéologique des tXouvelle^ l’cclfsiasliques, cette gazette agressive que les évé(|iies de France, au temps oii Louis XV leur imposait au nom de la paix la « loi du silence », demamlèrent au roi de faire taire à son tour ou de supprimer, sans jamais pouvoir l’obtenir, protégée qu’elle était par les magistrats jansénistes du conseil royal. Uicci choisit pour son diocèse le catéchisme de Gourlin, dédié à la reine des Deux-Siciles, el imprimé à Paris avec la fausse désignation de

« Naples », ce qui l’a fait appeler « Catéchisme de

Naples ». En outre, il fonda à Pistoie une ty|)ograpliie destinée à imprimer les plus haineuxpamphlels de la secte contre le Saint-Siège, traduits en italien, alin de combattre, disait-il dans la préface du recueil, a les injustes prétentions de celle Babylone spirituelle qui a bouleversé la hiérarchie ecclésiastique, et menacé l’indépendance des princes i>. Ce recueil eut plusieurs volumes, remplis de brochures alors déjà oubliées en France, de disputes sur des personnes el des faits inconnus en Italie. Etait-ce pour semer en Toscane la discorde qu’il voyait ailleurs ? PiK VI s’edorça en vain de ramener Ricci à la foi catholique et au bon sens. — Picot, iti’rf., p. i 13, sq. ; 441, sq.

6) /. «.s- 57 articles du grand-duc, sur les réformes relijiieuses à faire : leur origine. — En janvier i^S*), Léopold lit un nouveau pas. Il envoya à tous les évcr|ues de ses étals 67 articles, ou « points ecclésiasliques », contenant ses idées, avec une certaine longueur de rédaction, et non sans redites. On les trouvera tout au long dans Mansi, Collectio Conciliorum, nouvelle édit., Welter, Paris 1907, t. XXXVIII, (supplémentaire), col.gggà 1012. Nous examinerons plus bas les prini^i|)aux, en parlant de l’Assemblée de Florence ; et nous verrons alors combien ils dérivent du régalisnie ultra-gallican de la magistrature janséniste de Louis XV.

Le témoignage de l'évèqxie Ricci dans ses./l/e'/nojres conlirme d’ailleurs l’origine française des idées politico-religieuses deLéo|)old, C’est un grand admirateur (mis à l’index) qui nous le fait remarquer, UB Potteh :

(( Il avait extrait tous ses points^ presque article par article, <le VEccU-siastiqne citoyen, publié en France mi coijiinencetnent de l’eflecvescence rcvo ! ulionn ; iire et (^oni Hicci possédait un exertiplnire tout ajostillé de In main du grand-dur. » Dp PoTTrH : Vie et.Mémoires de Scipion de Ricci, Pans. 1826, t. II, p. 210. Pour le témoignage même de lîicci, voir Gflli, Memorie di Scipione de llicci, Florence, 1865, t. I, p. 458 ; Mansi, loc. cit., col. 900.

L’ouvrage français dont Léopold s’est spécialement ins|)ir^ est un in-12, pp. (xx) ^80 ; Bibl. Nat.,

Tome III.

Ld' 3087, sous ce titre : Ecclésiastique (/, ') citoyen, ou Lettres sur les moyens de rendre les personnes, les ctablissementset les biensde l’Eglise encore plus utiles à l’Etat et même à la religion, Londres, 1785.

L' ; iuteuc anonyme est, dit-il,. citoyen et minislie de i’Eglisi' : il écrit en cette double qualité ». Comme on le voit pur ses premièces lettres, il voudrait améliorer le sort ties curés^ qu’il préfère de beaucoup & tous les autres pi'étres, notiiniment aux chanoines et aux moines, « Kst-il nccessairc qu’il existe des religieux ? N’v en a-t-il pas beaucoup trop ? >> (lettrée 9). Pour la comparaison avec les idées du grand-duc, voirencore et surtout les lettres 13 M 17, où l’anonyme expose un « pi-ojet de reforme ». — Il respecte pourlimt la « religion et I'é[>isco|)at », et terraîtie son livre en montrant « l’intérêt du gouvernement à faire respecter la religion »,

Les 57 articles vont servir de thème au synode diocésain de Pistoie, présidé par l'évêque du lieu, Rrcci. Le plan du grand-duc était de s’appuyer tout d’abord sur Ricci seul, dont il était très sur, et de faire passer grâce à lui toutes ses idées. Pour les autres évêques de Toscane, dont il n'était pas sûr, et dont la plupart lui donnait des raisons de craindre, il les mettrait par le synode de Pistoie en présence d’un fait accompli, et, suivant les circonstances, s’elTorcerail d’obtenir leur adhésion, soit par des synodes diocésains chez eux à I imitation de celui de Pisloie, soit par tout autre moyen.

t) Historique du synode de Pistoie, — Le synode diocésain de Pistoie, qui s’ouvrit avec a34 prêtres, des curés surtout — Ricci, dans son mandement de convocation, avait grandement (lalté les curés, — n’a duré que dix jours (septembre 1786). C’est dire qu on n’a pas pu sérieusement examiner ni discuter le vaste progiamræ du grand-duc. On s’est presque borné à approuver de confiance et à signer un travail fait d’avance sur ce programme, maison la partie dogmatique du jansénisme était largement déveloj)pée (toujours eu italien) L’auteur principal était le professeur Tambchini, déclaré promoteur du synode, bien qu'étranger au diocèse et même à la Toscane. Ce travail était divisé en 14 décrets. — Picot, lue. cit., p. a52, sq.

Le premier décret, sur la Foi el l’Eglise, nous intéresse spécialement, parce qu’il traite au long la question de l'/zi/V^/V/iii/i^e, à partir du n'ô ; Mansi, /oc. c/7., col. ioi/t-1017. Après avoir établi deux principes : i)que notre religion est fondée sur une révélation ancienne et immuable, faite ou transmise par le Christ et ses Apôtres ; 2) que, pour parer à l’obscurcissement dps vérités révélées, il faut un magistère vivant, un juge des controvcrses parlant avec infaillibilité, — . Ou reconnaît ici l’idée de Richer, repro<luite par Fébronius : le titre de vicaire deJ.-C. ap|)artient premièrement à tous les pasteurs aussi bien qu'à l'évêque de Rome ; c’est à « Uuit le corps > iiue les pouvoirs ont élé premièrement remis par Noire-Seigneur, en leur imposant toutefois de les transmettre à un pontife unique, qui deviendra ainsi leur mandataire, leur ministre, avec une certaine primante nécessaire au maintien de l’unité, et ainsi leur « chef ministériel ». Ouant au privilège d’infaillibilité, le synode ajoule : « Une telle infaillibilité à juger et à proposer aux lidèles les articles à croire, n’a été accordée à personne en particulier, mais seulement au corps des pasteurs représentant l’Eglise. » C’est la négation de Vinfaillihilité purtivulière du Pape, que nous défendons en plus de celle de l’Eglise unierselle. — Répondant ensuite à une difliculté sur la