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ORDINATIONS ANGLICANES

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à valider leurs décisions, y compris celles’.j ni nous occupent. Mais étant donné qu’ils admettaient au service des autels catlioliques des clercs précédemment ordonnés à la nouvelle manière, ils avaient raison de leur faire conférer les ordres de manière inconditionnée ; et Pôle, fidèle aux directions reçues du Siège, ne pouvait leur refuser sur ce point sa plus complète sanction. Rappelons-nous d’ailleurs, comme le note le D’Frère, que, dès le mois de juin 1549, le Pape avait entre les mains un exemplaire de l’Ordinal d’Edouard VI (Staie Papcrs Dont. VU. 28), et que Pôle et la Reine étaient en correspondance depuis l’automne de 1553 : lesévêques d’Angleterre devaient donc avoir eu vent du sentiment de Rome sur le rite nouveau. Que les ecclésiastiques anglicans n’aient pas tous été chassés de leurs bénéfices en raison de la nullité de leurs ordres, le fait peut être exact ou ne l’être pas : en tout cas il s’expliquerait facilement par bien d’autres motifs qui pouvaient conseiller de laisser en paix quelques-uns au moins d’entre eux. D’ailleurs nous n’oserions garantir avec la belle assurance du D’Frère que la nullité des ordinations entraînât par elle-même la nullité de la collation des bénéfices, et fournit ainsi un moyen simple et régulier d’en expulser les occupants. Sans doute on gardait la ressource de poursuivre ces derniers pour hérésie, et de les destituer à ce titre ; mais le procès risquait de présenter des difficultés. On pouvait aussi — et on le fit pour quelques-uns — les (aire condamner pour ne s’être pas présentés au sacerdoce dans l’année qui suivait leur entrée en charge. Mais n’auraient-ils pas pu alléguer que, dans l’étal oii se trouvaille pays, ils n’en avaient pas le moyen, ce à quoi on eut peut-être été embarrassé de trouver réponse ?

Sous Elisabeth et depuis. — Si nous passons au règne d’Elisabeth, nous y voyons s’élever une question nouvelle : la hiérarchie constituée au début de ce règne, et en particulier Matthieu Parker qui en fui la source, possédaient-ils ou non le caractère épiscopal ? Nous avons déjà fait allusion à l’affaire de la consécration de Parker. Le mystère dont elle s’entoura la déroba longtemps à la connaissance du public, et donc aussi à celle des catholiques contemporains, ce qui donna lieu à une controverse dont nous aurons à rappeler l’histoire. Mais, quoi qu’il en ail été de cette cérémonie, on se trouvait en présence d’un fait certain et manifeste : l’église officielle avait remis en usage l’Ordinal anglican, qu’elle devait suivre désormais dans toutes ses ordinations. Il n’y avait donc aucune raison pour que les autorités catholiques, et le Saint-Siège à leur tête, se départissent de la règle sanctionnée par les lettres de Jules III et de Paul IV. On continua donc comme par le passé à réordonner les ministres convertis qui désiraient remplir les fonctions du sacerdoce catholique. La série de ces conversions et de ces réordinalions s’est continuée sans interruption jusqu’à ce jour.

Il n’est pas essentiel au but de cet article d’apporter des statistiques sur cette pratique constante, mais il peut être intéressant de transcrire le tableau que nous fournit le chanoine Estcoiht dans le travail que nous avons cité (pp. i 38 sq.).

Nom : Ëdmoud Campian

Nom

Ai’ant Dans rEglise

sa eoni^trsion : catholique :

Ordonné diacre. Ecrivit une Ict par Cheney, évê- Ire à Clieney, lui

que (le Gloucester. reprochant de lui

Ari-iva à Douai eu avoir conféré des

1570. Diaires df ordres invalides.

Douai, Entrédans laCoin Cutbert May ne Thomas Blewett

Richard Simpson

Jean Lowe

Guillaume Rainolds.

Jean Vivian

Thomas Huberley

Jean Adams

Jean Chapman

Everard Hanse

Avant sa conversion

Prêtre dans l’église anglicane. Dodd, Clialloner.

Ministre de l’église d’Angleterre, Dodd, Cfialloner. Arriva à Douai le 19 mar » 1557. — Dodd, Diaires de Douai.

.Ministre de l’église d’Angleterre. — Z)o(/<i, Challoner. Arriva à Douai le 19 mai 1577. Diaires de Douai.

Ministre protestant. — Clialloner.

Reçut les ordres vers l.’jUCi. — Wood dans Aikenæ.V^nseigne et prêche avec conviction la religion protestante : Parsons. Arriva à Reims le Il avril 1578 ; représenté coname un la’ique. — Diaires de Douai,

Prédicant bénéficier . Arriva à Reims lelôfévrier 1579. — Diaires de Douai,

Ministre bénéâcier de la secte calviniste. Arriva à Reims le 29 nov. 1579. Zlirti/fs de Douai,

Ministre bénélicier à Martinston, dans le comté de Dorset. Arriva à Reims le 7 déc. 1579. — Diaires de Douai, State Paper Office, Eliz, Dom, 1582. Vol. 155, 8. Voir Estcourt, Appendice XXV.

Ministre ordonné par l’évêque de Wells ; posséda un bénéfice du nom de Langton Herring dans le comté de Dorset. .Arriva à Reims le 7 déc. 1579. — Dinires de Douai, State Paper Office, ibid, : ses propres aveux. Appendice

.XT.

Ministre bénéficier et prédicant. Arriva à Reims le

Dans VE^lise catholique :

pagnie de Jésus à Rome. Ordonné prêtre par l’archevèque de Prague. — Bombini, dans Vit, Camp.

Ordonné prêtre le 24 avril 157().— Diaires de Douai.

Sous-diacre le 19.sept. 1577. Diacre le ! ’, ) déc. 1577. Prêtre le 24 févr. 1578. — Diaires de Douai,

Ordonné prêtre en 1577. — Diaires de Douai.

Sous-diacre le 14 mars 1579. — Diaires de Douai.

Minoré et sousdiacre à Laon, le 20 sept. 1579. Diacre à Ghâlons, le 24 févr. 1580. Prêtre à Châlons, le 31 mars 1580. — Diaires de Douai,

Diacre le 18 avril 1579. Prêtre à Laon le 15 iuin

1579. — Diaires de Douai, — State Paper Office, Eliz, Dom, Vol. 178, N » 47.

Sous-diacre à Châlons, le24fêTr.

1580. Diacre à Reims le 19 mars 1580.— Diaires de /louai. Prêtre à Chfllons, marsl580.

Sous-diacre à Chàlons le 31 mars 1580. Diacre à Soissonsle 25 mai 1580. Prêtre à Soissûns le 15 déc. 1580. —Diaires de Douai,

Sous-diacre à Soissons le 15 déc. 1580. Diacre le 21 févr. 1581. Prêtre à Chàlons le 4 mars 1581. — Diaires de Douai,

Ordonné prêtre à Reims par l’évêque de Ch&Ions,