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ORDINATIONS ANGLICANES

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glican en avril 1550, les deux fois à TUame, dans le diocèse d’Oxford, — Oi’donné diacre au rite calbolique le 9 mars 1553 (vieux style) et prêtre le 24 mars ISSi (id).

Robert Taynter. Membre du collège Sainle-Madeleiue d’Oxford, et ijtnit évidemment diacre angflican, quoiqu’on

« ait pci’du les pièces mentionnant son ordination ; — i-eçut

lui aussi les ordres, depuis celui de portier jusqu’au

« sous-diaconat, le 22 décembre 1553, lo diaconat et la
« prêtrise le lendemain, le tout à Londres. Posséda de

a nombreux bénéfices. » (Frerej

Cbristopbe Rawlina. Membre du collège Sainte-Marie de Winton, h Oxford (c’est-à-dire du New Collège). Fut fait sous-diacre le 6 avril 1549. t( E ait évidemment diacre anglican, quoique nous n’ayons pas les pièces mentionnant son ordination ; — fut aussi ordonné diacre le

« 19 mai et prêtre le 22 déc. 1554. Wood, Bislory vf
« Oxford CuÙef^cs and Halls, p. 185. » (Frère)

Richard Benêt, de Cbrist Church, à Oxford. Ordonné diacre anglican ii Thame le 23 nov. 1550. —. « Peut-être (c identique au recteur de Bucknell, au diocèse d’Oxford.

« qui fut ordonné (au i-ite catholique) sous-diacre le 17 fév., 
« diacre le 9 mars et prêtre le 24 mars 1553 (vieux style). » 

(Frère)

Jean Addyson, du collège de la Reine (Queen’s Collège), à Oxford. Ordonné diacre anglican en même temps que Richard Benêt. — Egalement ordonné au rite catholique les mêmes jours que lui : sous-diacre le 17 fév., diacre le 9 mars et prêtre le 24 mars 1653 (vieux style).

Ordinations d’Exeier,

Jean Grose. Ordonné diacre et prêtre anglican le 1"^’janvier 1551 (vieufx style), à Exeter, par Coverdale.

— Reçut les ordres mineurs catholiques le 16 mai 1554, et, la même année, le suus-diacooat à Exeter le 19 mai et la prêtrise à Londres le 3 juin.

Guillaume lirydges. Ordonné diacre anglican à Exeter le 3 juillet 1552. — Ordonné sous-diacre au rite catholique le 1 1 février 1553 (vieux style), diacre le 10 mars et prêtre le 24 mars, à Exeter.

Ordinations d’Yhrk.

Antoine Askham M. B. Ordonné diacre anglican à la chapelle d Eglon, dans le diocèse d’York le 1 août 1552.

— Reçut tous les ordres, depuis la tonsure jusqu’à la prêtrise, les 20 et 21 déc. 1553. Recteur de.Methley à partir du 10 août 1552. Cet exemple, absolument indufcitable, se trouve encore confirmé ] » ar le texte (donné dans Frère, op. cit. Appendice xvii) d’une dispense accordée par le doyen et le chapitre de Cantorbéry, agissant comme gardiens des droits spii’ituels du siège métropolitain durant sa vacance, pour autoriser le candidat à recevoir d’un évêque catholique à son choix les trois ordres majeurs. Cette permission est datée du 15 déc. 1553. Cet Antoine Askham fui un écrivain d’une certaine notoriété en matière médicale.

Thomas Thomson. Ordonné diacre anglican h la cathédrale d’York le 2 juillet 1553, avec Léonard Cowll. — Léonard Cowll reçut tous les ordres à Londres le 16 et le 17 février 1553 (vieux style) avec un Thomas Thomson, ce qui suggère que ce dernier pouvait bien être son compagnon d’ordination tl’York de juillet précédent. Pourtant le nom de Thomas Thomson reste des moins distinctifs, et le D’Frère nous avertit que trois personnages de ce nom furent ordonnés plus tard à Londres.

Ce sont là tous les noms que nous avons pu identifier sur les tableaux du D’Frère ; nous n’en avons trouvé pour Londres que six au lieu de neuf ou dix. Mais un ou deux des ecclésiastiques qui avaient reçu ailleurs les ordres anglicans reçurent ensuite à Londres leurs ordres catiioliques, et peut-être est-ce d’eux qu’il a voulu parler. En tout cas, et comme il l’a noie lui-même, il faut ajouter à sa liste Thomas Harding, le controversisle catholique. Dans la controverse qu’il eut avec Jewell sous le règne d’Elisabeth, Harding avoua qu’il était diacre anglican, quoique la date de son ordination ne nous soit pas

ce qui avait pour effet de relarder d’un an sur notre présente manière de compter toutes les dates comprises entre le 1"’janvier et le 25 mars.

connue. Or, d’après le D’Frère, il fut ordonné acolyte et sous-diacre à Oxford le 19 mai 1554, et prêtre à Londres le 3 juin suivant. Il n’y a pas de témoignage établissant qu’il ait reçu le diaconat calbolique entre ces dates, mais nous avons le droit de le présumer.

Les données fournies par le D’Frère nous donnent une certitude morale que le plus grand nombre au moins, sinon la totalité, de ces noms représentent des personnages à qui les ordres catholiques furent conférés sous le règne de Marie Tudor, sans égard pour les ordres anglicans qu’ils possédaient. Toutefois le docte chercheur lui-même ne croit pas que ces exemples suffisent à établir notre thèse, et il eu donne plusieurs raisons. Tout d’abord, c’est que les cas cités sont en trop petit nombre pour qu’on ait le droit de voir dans ces réordinations les indices d’une politique arrèlce. C’est ensuite qu’ils appartiennent tous aux six premiers mois du règne de Marie, c’est-à-dire au temps où Pôle n’était pas encore entré en scène : il est remarquable au contraire, nous dit-on, qu’à partir du moment où il parut, les réordinations cessèrent complètement : Pôle devait donc juger les ordres anglicans moins sévèrement que n’avaient fait Bonner et autres prélats de Marie Tudor. Enfin plusieurs membres du clergé anglican paraissent avoir été laissés en possession de leurs bénéfices sous le nouveau régime, ce qui s’expliquerait dillicilement si leurs ordres avaient été tenus pour invalides.

Au fond, toutes ces considérations supposent que le D’Frerè n’a pas bien interprété les termes elle but des lettres de Jules IH et de Paul IV. Du vrai sens de ces directions papales, nous avons déjà traité. Disons un mot pourtant des raisons alléguées. D’après les calculs du D’Frère (p. io5), en dehors des six évêques anglicans d’Edouard’VI dont le cas est clair, les registres conservent les noms de 1 10 personnages qui auraient reçu les nouveaux ordres : ’j5 d’entre eux ne dépassèrent pas le diaconat, mais 32 avancèrent jusqu’à la prêtrise. Le D’Frère nous apporte aussi des témoignages établissant qu’il y eut dans tout le Royaume une remarquable pénurie d’ordinands depuis le début du schisme jusqu’à l’inlroduclion du nouveau rituel. Un phénomène si général atteste les anxiétés qui devaient arrêter toutes les âmes de tendances catholiques au seuil de la cléricatiire en un temps où la situation religieuse du pays était si peu satisfaisante et si mal assurée ; peul-élre aussi rellèle-t-il la répugnance que les éléments de la nation déjà gagnés au protestantisme pouvaient éprouver à se faire ordonner, tant que le vieux rite catholique serait encore en vigueur. Si cette explicalion esl juste, il n’est pas probable que beaucoup de ceux qui s’étaient présentes aux ordinations anglicanes entre 1550 et 1553 aient été disposés à embrasser le catholicisme lors de l’avènement de Marie Tudor. Et si la proportion de ceux d’entre eux qui vnulurent remplacer leurs ordres anglicans par les ordres catholiques dépassa dix pour cent, n’est-ce pas vraiment plus qu’on ne pouvait attendre ? Que les réordinations citées dans la liste du D’Frère appartiennent toutes aux six premiers mois du nouveau règne, c’est exact, du moins à peu de chose près ; et il est exact aussi que Bonner et les évêi|ues ses associés agissaient bien peu régulièrement en entreprenant de traiter ces affaires d’ordinations : car non seulement ils manquaient de pouvoirs pour absoudre, dispenser et promouvoir les autres, mais ils n’avaient pas encore été absous eux-mêmes de leur participation au schisme. Aussi Pôle, lorsqu’enUn il put prendre en main l’autorité, eut-il