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ORDINATIONS ANGLICANES


yii-nùer Prnyer liouk avait aussi conservé les mois iliL Missel : Digneris beneiiicere et sancitficaie huec iiia doua et crecituras panis et vini, ni sint nobis

, / ;.(ti et saii'^uis dilectissimi Filii iui J< ; su Ckrlst.

paroles, Gardiner les avait invoquées en faveur

a iirésence objective du Corps et du Sang du

si, et Craumer les avait défendues en faisant rver « qu’elles ne demandent pas que le pain et vin deviennent absolument le Corps et le Sang

CUrist, mais seulement qu’ils le deviennent

I' tur nous en ce saint mystère ». Néanmoins le ond l’rayer Dook change cette prière en cette auplus simple : « Fais (nous) la grâce que, recevant , , :, tiennes créatures de pain et de viii, selon la sainte Institution de Jésus Christ ton Kils notre sauveiM', en commémoration de sa mort et passion, nous soyonsfaits parlicipantsdeson corps et de son

« sang très iirécieux. » De même, l'édition précédente

contenait, entre la Consécration et la Communion, une prière de préparation pour les communiants appelée Il Prière d’Humble accès », que le Ministre ngageait à réciter « humblement agenouillés leurs genoux » ; elle contenait, après le Ter sdiutiis, les mots : « Benedictus qui tenit… » ; pour uliuinistrer la communion, on avait gardé la fortuule : <i Corpus Doinini nostri… custodiat animam .< Itiiiin… » ; et, comme nous l’avons vu, si VJgniis .'ifi n'était plus récité par l’OfTiciant, il étaitdu moins ncore chanté par le ehœur. Et sur tout cela aussi iaidiner s'était appuyé comme sur autant d’indices rii faveur de la Présence réelle et du Sacrifice eucharistique. Tout cela fut supprimé ou modiQé dans le deuxième frayer Book. La k Prière d’Humble accès » fut transportée avant la Consécration ; et aux anciennes formules de communion, on substitua celle-ci : « Prends et mange ceci en commémoration u que Jésus-Christ est mort pour loi, elle repais de .< Lui eu ton cœur par foi avec action de grâces. » ' r.ois ceci en commémoration que le sang de Christ il été répandu pour toi, el rends grâces. » — Plus lard, il est vrai, quand Elisabeth monta sur le trône et que ce deuxième Prayer Book fut remis en usage, un espéra gagner les Catholiques en rétablissant la icille formule, qu’on eut soin du reste de faire sui 1 < de la nouvelle pour bien montrer en quel sens ' - paroles devaient être entendues. Mais jusqu'à la Un du règne d’Edouard VI, au temps où se poursuivait le travail de réforme, on n’employa que la lurmule protestante, avec le sens hérétique, qu’elle impliquait.

Si l’on tient compte de tous ces faits, il devient impossible de reconnaître aux Prayer Bocks d’E iouard VI un autre but, un autre esprit que ceux (lu’avail marqués Luther dans sa Formula de missa Hitteinliergensi.Xe service de communion contenu dans ces livres de la prière officielle anglicane, non seulement ne cherche pas à exprimer la vraie nolion de Sacrifice eucharistique, mais vise même précisément à répudier cette doctrine comme blasphématoire.

Introduction de l’Ordinal d’Edouard VI (1330). — Mais ce qui nous intéresse le plus directe aient, c’est l’Ordinal d’Edouard VI ; et si nous avins dû nous étendre si longuement sur les carac -s du Service de Communion, c’est à cause de lime relation qui existe entre le sacrifice et la .. aie de ministère dévolue au sacrificateur. Passons lune à cet Ordinal, qui fut composé de la même uanicre mystérieuse et arbitraire que les autres lis liturgiques. En janvier 1550, le Parlement a un Acte approuvant d’avance un ordinal nouV., qui devait être rédigé « par six prélats et six

a autres hommes du Koyaunie, instruits dans la loi ic de Dieu », dont les noms sont inconnus. Le livre était imprimé et prêt à servir au début du iirintemps <le I 5.50. Pendant quelque temps, il resta à l'élut de fascicule séparé, distinct du Prayer Book ; mais dès lors on en faisait usage pour les ordinations quand elles avaient lieu. En 1 552, quand le deuxième /-'/ « ver Book vit le jour, le nouvel Ordinal y fut inséré comme une de ses parties, avecuneou deuxmodiûcationsde texte sans importance décisive, quoiqu’elles accusent encore un progrès dans le sens du Protestantisme. Mais avant de chercher à déterminer la nature du nouvel Ordinal, demandons-nous à quel besoin il prétendait répondre.

Les Eglises nationales ont-elles le pouvoir de régler leurs rites sacramentels ? Innocent I". Morin. — Si vraiment, comme le suggèrent en général les auteurs anglicans modernes, les Reviseurs d’Edouard VI ne voulaient pas répudier la vieille doctrine catholique sur le sacerdoce en lui-même, mais prétendaient seulement sujiprimer certaines additions de date postérieure, inipliquan un supposé doctrinal erroné, ils devaient, semlile-t-il, se borner à éliminer quelques textes surajoutés à l’Ordinal primitif, mais sans écarter en bloc un document d’une pareille antiquité, un document tenu en vénération par toute l’Eglise d’Occident, et employé par elle depuis mille ans au moins, pour la création et la conservation de son ministère. Que l’on considère en efl’et le danger où cette attitude devait jeter quiconque croyait réellement à la nécessité de la succession apostolique dans la hiérarchie. On dil quelquefois que les rites de l’Ordination, comme ceux de la Messe, étaient au Moyen Age très dilîerenls les uns des autres ; qu’on reconnaissait alors universellement à chaque église locale, ou du moins à chaque église nationale, le droit de régler à son gré son rite d’ordination. Il n’y a pourtant pas la moindre trace d’une pareille croyance dans les monuments du Moyen Age ou des âges précédents ; et il n’y a guère de vraisemblance qu’elle ait jamais été admise. Si l’on compare entre eux le rite usité en Occident et les divers rites établis en Orient dès les tout premiers siècles du christianisme, on remarque bien que ces derniers difïèrent les uns d’avec les autres aussi bien que du rite occidental dans les termes emplojés ; mais tous ces rites restent conçusd’aprèsuneseule elmèmeidèe : l’ordination se fait par une prière solennelle, qui détermine clairement l’ollice auquel les candidats doivent être promus par Dieu et sollicite pour eux les grâces nécessaires. Quant aux variétés locales qui se rencontrent dans les divers pays ou daos les diverses provinces d’Occident, — tels les rites de Sarum et d’York en Angleterre ou les rites gallicans en France, — ce ne sont, comme le nom l’indique, que des la/ie^cs : toutes sont conformes dans l’ensemble au rite romain, spécialement dans cette préface solennelle, et endiffèrent tout au plus par l’addition ou le changement de cjuelques phrases ou cérémonies sans importance. Inutile donc, dans une recherche comme la nôtre, de nous occuper de ces particularités régionales.

Ainsi il suQira de consulter le rite romain luimême, pour se rendre compte de tous les points sur lesquels ce nouveau rite d’Edouard VI, qui de nos jours encore forme toute la substance du culte anglican, a rompu avec les anciennes formes liturgiques de l’Eglise universelle. Et que l’on compare la témérité de ces réformateurs anglais, faisant ainsi table rase de cet antique rite occidental, au traditionalisme circonspect qui a toujours caractérisé l’Eglise