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ORDINATIONS ANGLICANES

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n signilicalif relevé par Gasquet et Bishop

: ^yard VI and tlie Book of Common Prayer, 

. : lip. vi). A l’exception du texte mozarabe, — lequel I..1 guère dû inlluencer les Reviseurs anglicans, — imites les versions du canon usitées dans les lituri : les catholiques donnent les paroles d’inslilulion de 1 Eucharistie sous une seule et même forme. D’autre l’iut, la formule nurenibergeoise de ces paroles d’in stitution, le texte latin qu’en donne Juslus Jonas dans son Catéchisme, la traduction de ce dernier ouvrage par Cranmer, et la forme adoptée au temps qui nous occupe dans le premier Prayer Book de 1 54g, sont identiques entre elles, hormis quelques variantes de pure expression, tandis qu’elles diffèrent essentiellement de la forme usitée dans la Messe. C’est ce que montre le tableau suivant :

RITE MOZARABE

Doniinus Noster Jpsus Christus in qua nocte tradebatur iiccepit paneni et ^.’ii.tias agans benedixit ïr. Iregit deditque

i^cipulis suis dicens : Accipite et manducate. lU’C pst corpus meum

; iiod pro vobis tradetur.’.^’uctiescumque manducaverilia
! 0c facile in meaiu comrænioratio

tlPIU.

^iiîiiliter et calîcem ostquam coenavit

L fst calix novi testamenti

: ne() sanguine

|>ro vobis et pro multis elTunde-III’T I eoiîssionem peccatorum. ^luoliescumque biberitis

loc fQ<*ite in meam couimeniorutîoneni.

PHAYEK BOOK DE 1549’Lequel,

en la mènie nuit qu’il fut trahi,

prit du pain,

et l’ayant béni et ayant rendu grâces

le rompit i-t le donna

à ses disciples^ disant :

Prenez, mangez,

ceci est mon corps

qui est donné pour tous.

Faites ceci en commémoration de moi.

Seinblablement aussi après le souper

il prit la coupe

et ayant rendu grâces illa leur bailla

disant ;

Buvei-en tous

car ceci est mon sang

du nouveau testament,

lequel est répandu pour vous et pour

plusieurs en rémission des péchés. Faites ceci toutes fois et quantes que

vous en boirez, en commémoration de moi.

KOK.ME DE NUKKllIlKRG-nRANDEBOUKG

DE 15 : 13

Unser Herr Jésus Christus,

in der nachl da er verralen wardt

nam Er das brot,

danket

und brachs und gabs

sein Jilngeren und sprach :

Nembt hin und essel.

Des ist mein leyb

der filr euch gegeben wirdt ;

das thut zu meinem gedàchtniss

Derselben gleychen nam Er auch deii

Kelch nach deni nbenlmal und danket nnd gab ihn den und sprach ; Trinckt aile daraus. Das ist mein blut des newen lestamenles das filr euch und fUr vil vergossen

wirdt zur vergehung der sijnden. Solchs thut 80 oft îrs trinckt

Zu meinem gedàchtniss.

Inutile de pousser plus loin les comparaisons mi--ulieuses : il suffit que notre examen nous ait indiiié les origines du rite d’Edouard VI. Ce qui, dans e présent article, est jiour nous d’une importance ajiilale, c’est de déterminer les principes qui présièreut à la constitution de la liturgie anglicane. )emandons-le donc maintenant à la source même où ous nous sommes vus conduits par l’intermédiaire u Missel de Nuremberg-Brandebourg, à la Formula c niissa H’iltembergensi de Luther. En voici le pasage essentiel :

Iraprimis itaque profitemur non esse nec unquam iis>e in animo nostro omnem cullum Dei prorsus aborr, sed eum qui in usu est pessimis additamentis vitiajiu repurgare et usum pium monstrare. iN’am hoc negare "Il possuiMUs missam et communionetn panis et vini iliim esse a Christo divinitus institutum… At ubi jam centia lîebat addendi et mutandi, proul cuivis libehat, cci’dente tuin et quæstus et ambilionis sacerdotalis lyranide, tum coeperunt altaria illa et insignia Baal et omnium eoium poni in templum Domini per impios reges nostros,

e. cpiscopos et pastores. Hic sustulit impius Ahaz altare freum et constiluit aliude Damasco petitum, loquor utem de canone illo lacero et abominabili ex niiiltorum

c’iiiis ceu sentina rollecto, ibi coepit missa fieri sacritiiiiin, ibi addita offertoria et collectæ mercenariae, ibi quentiæ et prosæ inter Sanctus et Gloria in ej-cehis isertae. Tum coepit missa esse monopolium sacerdotale iliiis mundi opes exhauriens, divites otinsos, potentes, et "lii[iluarios, et inimundos illos coelibes toto orbe ceu , i-lilalim ultimam cxundans. Hinc raissæ pro defunctis, tm itineribus, pro opibus. Et qiiis illos titulos solos niilerot quorum missa facta est sacrilicium ?

Kn somme, Luther veut voir rayer du Missel, en - : ige dans l’Eglise catholique depuis mille ans et

Nous soulignons les mots que nous avons du introduire rif"rme au texte anglais de 1549.

plus, tout ce qui exprime l’idée de sacrifice ; mais il veut bien en tolérer tout ce qui n’impliquerait pas cette doctrine et semblerait d’ailleurs, à son gré personnel, pieux et conforme à l’Ecriture. Il est prêt notamment à accepter les Introits (excepté ceux propres aux fêtes des saints), le Ayrie, le Gloria, et les Oraisons si elles sont « pieuses » ; de même aussi les Epitreset les Evangiles, — sauf que les Epîlres, telles que les marquait l’ancien Missel, donnaient trop de place aux exhortations morales et ne parlaient pas assez de la foi. Malgré cela, le Réformateur accordait qu’on n’y toucherait pas pour le moment, et que jusqu’à nouvel ordre on s’en remettrait à la prédication pour réparer ce déficit. Luther n’aime pas les Séquences et les Proses, ni non plus la récitation du Symbole de Nicée, mais il laisse le soin de décider si on gardera ou non tout cela, aux évêques, — c’est-à-dire aux évêques du genre d’Amsdorf, qu’en ce temps-là on pensait encore à conserver..Vinsi jusqu’à cet endroit de la Messe, nous voulons dire jusqu’à la fin du Credo, on pourra en pratique s’en tenir à la liturgie existante. Mais, l’auteur de la Formule continue :

Sequilur tota illa abominalio cui servire coactum est quidquid in missa præcessit, unde et olîertorium vocatiir. i^t abhinc omnia fere sonant et oient oblationem. In quorum medio verba illa vitæ et virtiitis (il s’agit des paroles d’institution) ponuntur, uti olim arca Domini posito est coram Dagone in lemplo idolorum. Proinde omnibus illis repudiatis qiiæ oblationem sonant cum universo canone, retineoniiis quæ pura et sancta sunt, et sic missam nostram ordiamur.

Tels sont les points essentiels du plan de Luther pour la reforme de la liturgie, et on voit comme ils

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