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OCCULTISME

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p. 34) ? ces inoffensifs occultistes, antiniatérialistes, antiathées (comme le démon d’ailleurs), dont la doctrine (Pai’US, Le Diable et Voce. p. 5) « entend apporter une série d’hypothèses » (ni jjIus ni moins !)

« susceplililes d expliquer rationnellement la constitution

de l’homme » ? Pourquoi cette « levée de boucliers du cléricalisme a ? (Bosc, Dialiol. et occultisme, p. ili) Sait-on que « si le mouvement scientilique a si fortement progressé dans ces dernières années, on le doit surtout » à l’occullisnic ? De quels trésors le monde ne serait-il pas enrichi si l’Eglise laissait dire que Bernadette a vu « l’aérosome » de la Sainte Vierge, les médiums étant très excités « par l’odeur des l’oins », même le ii février ? (Cf. Niigai-HOK, A’. F), de Lourdes et l occ, p. 27) Au lieu de cela, l’Eglise n’admet qu’une science « llu"ologi<jue, bien plus. divine » (id., p. 40 — cf. Bosc, Diabol. et occ, p. 21, etc.). Il ne reste plus qu’à lui suggérer les i< fermes propos d’une vraie contrition », si l’on se moque du monde (Péladan, p. 87, op. cit.), ou à crier Cavele papnm ! (Maack, ) prél’ace à l’cd. du livre d’Andréa, Berlin, igiS, p. liv) si l’on se sent touché. II. Bilan de l’occultisme. — i. Phétbndubs

RÉVKLAriONS DES TK.MPS KLOIGKÉS. — A) SUR LB l’ASSK.

— La divination et l’action à distance ne sont pas tout le programme de l’occultisme. Dans les temples d’Egypte, s’enseigna t une u doctrine philosophique et religieuse » (IIa.itan, Contiih. à l’élude de l’Alchimie, igo’i, p. 39), où venaient s’initier « les plus grands hommes de tous les pays » ; en Grèce aussi (Lanorlin, o. c, p. I2-|3) les mystères d’Eleusis enseignaient la « destinée de l’âme », et le mythe de Proserpine suggérait la doctrine des réincarnations. Les secrets de nos origines et de l’origine du monde n’étaient pas absents îles préoccupations des maîtres, comme aujourd’hui la constitution occulte de l’univers, avec ses quatre éléments peuplés d’Elémenlals (gnomes de la terre, sylphes de l’air, ondins de l’eau, salam.indres du feu, cf. Boso, Gl)ssaire) et d’Elémentaires (’< fraction animale » de l’homme " à l’étal très dilué et pourvue de son intelligence »). Les occultistes de l’ancieiineGrèce auraient été au courant « le la chute de l’homme (^.’noyjia. de Speusippe, cf. Dutrns, Ori^. des f’écouv. allrihiiées aux modfrne.’i, Londres, 1796, p. Sig) et de la création du monde ((feiWem, p. 314) ; ceux du Moyen Age se seraient ePTorcés de prouver qu’Ovide en ses Métamorphoses enseignait sous des allégories la constitution occulte de l’univers (Deucalion et Pyrrha = : or et argent ! cf. Ku.n’tzk. thè’^e de doctorat. Halle, 191. !. p. -29 etc.) ; ceux d’aujourd’hui professent, toujours comme les romanesques éruilits de M. Anatole France, qu’Adam aurait « eu commerce > avec les sylphes et le-* salamandres (Gallais, Myst. de la Ma^ic, p. 61) et que la couleur noire des descendants de Cham viendrait de ce que Cliam avait préféré son épouse aux sylphes (Soit diten passant, cette absurde insulte à la sainteté du mariage porte une marque de scandale qu’on retrouve dans tiuis les enseignements de l’occultisme : l’alchimie ne (latte pas moins la paresse ; l’envoûtement, l’envie ; l’a>itrologie, l’orgueil. ) — On s’est elTorcé d’accommoder aux découvertes me)dernes les enseignements de l’occullisme en matière de chimie et de physique (^’APOS, la matière tle< œtivres magiques, ifjo3, p. 8 10) : air, eau, terre, feu, seraient les états gazeux, liquide, solide et radiant de la matière. Mais ces » analogies » découverle

« après coup auraient été plus fécondes si

elles avaient devancé les travaux de Curie. De même, l’anonyme qui nous as-sure qu’on hypnotise avec un navet parce que lecôté île la tiireesl positif comme le front et le bout de la racine négatif » X, ’<ecret.i du magnétisme, chez Garnier, 1910, p. 14). ou Papus qui

nous révèle que « le cœur est toujours complémentaire du cerveau, et i)ar suite positif chez la femme, et négatif chez l’homme » (o. c, p. la), ont beau mêlerdes conceptions scientiliques à leur empirisme ! Ces aphorismes revêtus de science font un peu l ell’et de sauvages endimanchés. Le colonel de Rochas a raillé la théorie surannée des quatre éléments. — Une remarque s’impose aussi à la lecture de l’ouvrage de Dutens (cité plus haut) atlrihuant aux anciens la découverte de l’électricité (p. iy6). Dutens écrivait en 1796 ; sa démonstration ne s’est pas étendue aux découvertes postérieures à l’annéeoùil écrivait. Lan-CBLiN (0. c, p. 8, note) prétend cpie vers l’an 1 v50 le rabbin Jéchiché foudroyait de décharges électriques les indiscrets qui pénétraient dans son laboratoire, éclairé à la lumière électrique. Ce récit fantastique rendu très invraisemblable par l’inexplicable ignorance où les héritiers de ce savant auraient vicu depuis, ne prouverait pas, même vrai, que ces résultats scientifiques aient été dus à l’occultisme : car il n’a point produit de tels fruits depuis tors ; et, même aujourd’hui, en quoi devance-t-il le progrès normal des sciences ouvertes ? Infécond sur h- tirrain de l’expérience, l’occultisme est donc sujet i caution sur les prétendues révélations qu’il nous a])porte concernant l’origine et la constitution du monde, la création de l’houmie, etc. Du reste, il y a désaccord entre certains occultistes sur l’acquis scientifique dont ils ont le prétendu monopole (cf. Lancrlin, pp. Il et |3, critiquant Lbadueatkb).

B) Suit l’avbnih. — Mais l’objet principal des oracles n’est pas quid est ? quid fnctiim est ? C’est qiiid fiel ? quid ageudam ? (Legrand, thèse de doct. es lettres, Kontemoing, 1898, quo anima Græci divinatiunem adhibuerint.)

%) La divination. — La divination, pins encore que la science du passé normalement accessible à rhomine, a fait de tout temps le principal objet de l’occultisme. Connaître l’avenir est la grande tentation de la curiosité humaine. Nous pouvons parfois le conjecturer, mais <l’aulant moins qu’il dépend de causes plus libres. Sur la validité de certains éléments de conjecture sont établis les paris, aléatoires dans des cas isolés, prudents en masse (barèmes des Compagnies d’assurances). La météorologie, l’agriculture, la stratégie, la médecine sont des sciences qui com|iortent nécessairement des pronostics, car il serait imprudent d’agir comme si certains effets ne devaient pas résulter de certaines causes. On peut même faire des conjectures plausibles sur les décisions des causes libres, car il se mêle à leur liberté des inclinations naturel ! es et fa taies, quoique non fatalement eflicaces. .Supposons maintenant que îe pronostic, au lieu c ! être raisonné, soit instiUctif, soit senti au lieu d’être pensé, il prend le nom de pressentiment. Le pressentiment est un pronostic accessible à l’animal même, quelquefois génial chez l’homme, plus souvent subconscient et réalisé ilans ces cas normaux ou pathologiques où les facultés inférieures de connaissance sont exallées. I.e pronostic se base sur des signes avant-coureurs, parfois en apparence insi} ; niliaiit ^ ; ’( // « >(7Ta oi Xî5c.u/KKr£sy sv zv.ïç TTpotrt/.Sstvi^ x « c 7r50at7^/)c-£ » iy » (Galien’, ' Ort à vcciro^ tv.rpèz, , , flébut ; et Plutabqub, De Simitate prnpceptn, xi). Mais ce qui est de faible importance est beaucoup niienx perçu quand les sens et le souvenir sont aiguisés par 1’nattention de l’ànie à l{)ut le superflu du décor. Le sommeil naturel ou arliliciel (hjpnose) favorise donc le pressentiment. Galikn le savait déjà (éd. Kiihn. t XIV, p. 5()9 sq.) ; ARisrtiTE aussi : a’£v 5è tÇ KuOsijhitv, , , « e fjLtxpy.l [cthSryjtu^ /j.e-/xixi ooK’jiisiv tivv.i, quand on dort, ce qui est petit paraît grand » (Z)e divinatione in somno, c. I, p. 5e3, éd. Didot).