Page:Adhémar d'Alès - Dictionnaire apologétique de la foi catholique, 1909, Tome 3.djvu/543

Cette page n’a pas encore été corrigée

073

NORD (RELIGIONS DE L’EUROPE DU)

1074

qu’ils sauraient être esclaves à juste litre. Toutes les réponses sont nésatives, et avec une netletiparticulière en ce qui concerne la seconde question.

— Voir d’ailleurs l’article Esclavage.

J. BBUCKEn, S. J.


NÈPOMUCÈNE. — Voir Jean NiipoMUcÈNK.


NORD (RELIGIONS DE L’EUROPE DU)

I. Vue Gâ.MiRAi.K. — A. Délimitation géographique de l’Europe du Nord.

B. Variété des races humaines de l’Europe du Nord.

C. Variété des religions de l’Europe du Nord. 1). Le domaine des religions de l’Europe du Nord.

U. Religions ÉTEINTES et rbligions existantes ue l’Europe dd Nord.

A. [.es Hyperboréens : Samoyèdes et Lapons. 1. Les Samoyèdes. 2. Les Lapons.

B. Les peuples de race finnoise, i. Les Finlandais. 2. Les Finnois de la liussie orientale. a) Les Zyrianes ; b) Les païens de la i’alléc moyenne de la Volga ; les Votiaks ; e) Les Mordves : d) Les Tchérémisses ; e) Les Tchouvuches : f) Les Esthoniens ; g) Conclusion sur les religions finnoises.

C. Les populations composites du Sud-Est de la Baltique.

D. Les populations slaies. i. L.es liasses, a. Les Polonais. 3. Les Slaves de l’Ouest.

E. Les peuples ger/nano-scandinates. i. Observations générales. 2. Les croyances religieuses des Germains d’après César et Tacite. 3. Croyances religieuses des Germains au débat du moyen dge. 4. /.es croyances religieuses des Scandinaves. 5. Le culte. 6. Croyance dans la vie future.’]. Idées cosmogoniques des Germano-Scandinaves.

Conclusion.

Un aperçu, même sommaire, des diirérentes reliions qu’ont naffuère pratiquées les peuples de l’Euipe septentrionale ou qvie pratiquent encore, sous ne forme plus ou moins altérée, quelques-uns de urs représentants actuels ne paraîtra peut-être pas sa place dans un Dictionnaire apologétique de la’oi catholique, l’n tel ouvrage n’est pas (dira-t-on uns doute) un dictionnaire de l’histoire des religions ; es lors, pourquoi y traiter un sujet si éloigné de apologétique ? L’objection est sérieuse ; il ne semle cependant pas impossible d’y répondre. Que l’on onge au nombre des problèmes — souvent fort élicats — d’ordre historique posés par l’histoire cligieuse et morale de l’humanité ; que l’on songea 1 complexité de ces problèmes et à la masse de uestions subsidiaires qu’ils soulèvent. Un Dictionaire apologétique peut-il ignorer ces problèmes et les lisser systématiquement de côté ? Non, répondronsous sans hésiler. Un tel instrument de travail, s’il e prétend pas les résoudre tous, nimèmelesenvisær toujours dans toute leur ampleur, doit du moins

! S eflleurer ; à qui voudrait en aborder l’étude, il

oit indiquer sommairement en quoi consistent ces robKmes et comment ils se posent.

Envisagé de cette manière, un Dictionnaire apoigétujiie de la L’oi catholique ne peut pas négliger îs religions païennes, pas même les primitives ; il c déborde pas son cadre en traçant à grands traits, e la manière la plus sommaire, un tableau des reliions de l’Europe du Nord.

(I Des religions », disons-nous. En elïet, sur l’imlense surface continentale à laquelle nous donnons le nom i’ICurope septentrionale, vivent des poi)ulations à tous égards très différentes les unes des autres. C’est ce dont permettra de se rendre compte le bref coup d’ti>il qu’avant de pénétrer dans les détails il importe de jeter sur l’ensemble de la contrée.

I. Vue généhalb. — Bien entendu, celle vue gêné raie ne saurait être que très sommaire ; elle est cependant indispensable. N’importe-t-il pas de déterminer les bornes géographiques de la contrée à laquelle nous appliquons ici la dénomination d’Europe du ord ? de mettre en lumière la multiplicité et la variété des races humaines qui vivent à l’intérieur de ces limites ? et aussi de montrer comment, de même que les types humains, nombreux sont les types sociaux et très dilFcrentes les croyances des habitants de cette partie considérable de l’Europe ? Sans cette base solide, nous manquerions des notions élémentaires indispensables pour indiquer l’étendue du domaine des religions de l’Europe du Septentrion, comme aussi pour localiser exaclemcnt un certain nombre de faits auxquels nous aurons à Caire allusion par la suite.

Examinons donc, sans tarder davantage, les points que nous nous proposons de traiter dans ce coup d’oeil d’ensemble.

.. Délimitation géographique de l’Europe du Nord. — Ouvrons un atlas classique de géographie et jetons les yeux sur une carte géologique de l’Europe dans son ensemble. Notre œil ne larde pas à y distinguer une ligne très sinueuse et très irrégulière, qui court d’Est en Ouest depuis les sources du Tobol asiatique jusqu’au Sud des bouches du Rhin, de la Meuse et de l’Escaut, et qui indique les limites extrêmes des dépôts glaciaires du Nord. Après avoir séparé dans la partie nord-orientale de la Russie d’Europe le domaine des tleuves tributaires de l’océan Glacial de celui de la Volga, cette ligne se dirige vers le Sud en coupant les sources d’un des principaux allluents de la Volga (la Kama), puis en longeant de plus ou moins près, dans l’Ouest, les bords de la Vellouga, de la Soura et entin de la Volga elle-même. Parvenue à la hauteur du Si" parallèle, elle modille brusquement sa direction et recommence à courir vers l’Ouest, non sans dessiner de larges boucles à travers les fertiles pays qu’arrosent le Khoper et le Don, les sources de l’Oka (qui envoie ses eaux à la Volga), puis le Dniepr vassal de la mer Noire comme le Don l’est de la mer d’Azov. Sa dernière avancée vers le Sud est sur les rives du Dniepr, en aval de Kiev et du conlluenl de la Desna ; dès lors plus de sinuosités ; de manière presque rigide, la limite méridionale des dépôts glaciaires du Nord court au Sud du Pripet et parallèlement à lui, coupe les sources du Bug, du San el de la Vistule, évite celle de l’Oder mais non pas, au revers septentrional des monts des Géants el de Lusace, celles de la Sprée ni du Havel. Après avoir franchi l’Elbe (en aval de Dresde), puis la Saale, elle contourne les monts de Thuringe que termine le plateau du Harz ; elle franchit la Wéser au Sud des Portes de Westphalie, touche à la source de la Lippe, traverse le Rhin au connuenl de la Ruhr et la Murse vers Vanloo, puis, par les marais de Peel et les landes de la Gampine, elle descend sur l’Escaut un peu en amont d’Anvers avant d’aboutir, par le pays de VVæs, à la mer du Nord aux environs d’Heyst. De l’autre côlé de cette mer plus ou moins fermée, l’ile de la Grande-Bretagne porte, elle aussi, el dans les montagnes de l’Ecosse, et jusque dans les plaines plus méridionales, des restes indéniables des anciens glaciers quaternaires.

Le pays situé au Nord de la ligne très sinueuse dont nous venons de suivre le tracé à travers l’Europe