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MARTYRE

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lans toute son étendue leur devise : « Crois ou neurs. >>

Citons rapidement les martyrs faits par les païens

; n diverses régions des Indes : en 14g8, le confesseur

le Vasco de Gaïua, don Pedro de Gavilliain, religieux le la Merci, au Malabar ; en 1 543, à Ceylan, un bonze

; onverti ; en 15415. dans l’Ile de Mannaar, voisine de

Ceylan, près de sept cents chrétiens indigènes, masiacrés par l’ordre du roi de JalTna, qui fit mourir, 'année suivante, son propre fils, résolu à embrasser e cliristianisme. Quand saint François Xavier, en 1 545, passa près de l’ile de Mannaar, il voulut y iébarquer, pour baiser la terre sanctifiée par le sang le tant de martyrs. En 155a, un missionnaire ésuite au cap Comorin, Louis Mendez, est massacré lans l'église, avec toute la population chrétienne l’un village. En 1 555, au milieu des sanglantes lissensions qui agitèrent le royaume de Cotta, au iud de Ceylan, beaucoup de chrétiens indigènes et ^rois Franciscains, les PP. Antoine Pedrao, François le Braga et Jean Salvo, sont mis à mort, avec dixluit soldats portugais, après avoir refusé de renier leur foi. En 1560, dans le royaume de Jaffna, au aord de la même île, deux autres Franciscains, les PP. Melchior et Jean, sont immolés, refusant de sauver leur vie en adorant une idole : leur mort fut le signal d’une persécution, qui fit de nombreux martyrs indigènes. En 1553, dans la province de Salcette, près de Goa, cinq Jésuites, les PP. Rodolphe Acquaviva, Alphonse Paclieco, Pierre Berna, Antoine Francisco et François Aranha, sont massacrés par les païens : ils ont été béatifiés en 1890 par Léon XIII. En 1554, dans la même province, un catéchiste goanais tombe sous les coups des idolâtres. Prisonniers de chefs païens, à Ceylan, en 158g, le P. Luc et le P. Antoine de Chagas, Franciscains, refusent d’apostasier et sont mis à mort. La même année, plusieurs officiers et soldats portugais, prisonniers, sont immolés pour n’avoir pas voulu invoquer Bouddha. En I 595, plusieurs Franciscains sont massacrés, à Ceylan, par des bouddhistes révoltés. En 1602, le fondateur de la Mission du Bengale, le P. François Fernandez, de la Compagnie de Jésus, est appelé en Birmanie par le roi païen d’Arraka, puis, arrêté à Chittagong, y meurt en prison. En 1636, également en Birmanie, le P. Jérôme de la Passion, supérieur des Dominicains de l’Inde, est surpris par des païens au moment où il cherchait à détruire une pagode : se mettant à genoux avec son secrétaire, le prêtre François Calossa, il fait avec lui le sacrifice de sa vie ; tousdeux tombent percés d’une lance. Le 4 février 1693, après être resté trente ans aux Indes, et y avoir baptisé plusieurs milliers de païens, le Jésuite Jean de Britto est décapité par l’ordre du rajah de Marava. Il a été béatifié par Pie IX en 1852. « Véritablement grand par ses sacrifices, par ses succès, par son courage, le Bienheureux Jean de Britto doit être considéré comme le patron non seulement du Marava, mais de toute l’Inde méridionale, qu’il a gouvernée et visitée depuis Golconde jusqu'à Titicorin. » (tes Missions catholiques frani ; alses, t. II, p. 189) En 1791, dans le royaume de Tomjore, en Maduré, le P. Joseph Carvalho meurt en prison (A. Jean, Le Maduré, l’ancienne et la nouvelle mission, 1894, p. 126). Dans le royaume de Mysore, le P. Emmanuel de Cunka meurt à la suite des mauvais traitements des brahmanes. En 1752, Davasagayam PuUey, riche Indien du royaume de Travancore, au sud de l’Inde, arrêté sur la dénonciation des brahmanes, sept ans après s'être converti au christianisme, supporte pendant trois années un emprisonnement mêlé d’horribles tortures, puis est fusillé. Les plus anciens martyrs faits dans les Indes et

Tome III.

dans les régions environnantes par les musulmans sont, probablement, les Franciscains Thomas de Tolentino, Jacques de Padoue, Pierre de Sienne et Démétrius le Géorgien, dont la mort à Thana, en 1821, pour n’avoir pas voulu renier le Christ, a été racontée par leur contemporain, le Bienheureux Odohic db Pordenone (Acta Sanctoram, avril, t. 1, p. 50-55). Dans la même région, leur compagnon d’apostolat, le Dominicain Jourdain Catalani de Sévérac, fut martyrisé par les musulmans quelques années plus tard. En 1028, quelques jeunes Indiens sont par eux brûlés vifs près de Bombay. En 154g, le premier des innombrables martyrs que donnera la Compagnie de Jésus, le P. Antonio Crirainale, meurt par le fer des musulmans pour la défense du peuple qu’il a évangélisé à Punikæl. Une lettre du P. Melchior Nufiez à saint Ignace nous apprend le martyre, en 1544)P'"és de Malacca, d’un laïque du nom de Mendez, tué d’un coup de bombarde pour n’avoir pas voulu se faire mahométan, « vrai martyr, dit la lettre, car il mourut uniquement pour la foi ». En 1544 encore, dans la même région, eut lieu, ajoute le P. Nunez, le martyre d’un Portugais, dont il ne nous dit pas le nom : il mourut après trois jours de torture, en refusant de renier le Christ. En 1566, cinq Indiens Paravers sont décapités, pour le même motif, par les corsaires musulmans. Ce sont encore, en 1568, des corsaires qui mettent à mort, après les avoir sommes de se soumettre à Mahomet, un Jésuite, le P. François Lopez, un Franciscain, dont on ignore le nom, et plusieurs chrétiens. EniS^o, d’autres chrétiens sont immolés par les musulmans du Malabar ; en 15^5, de nombreux fidèles de Malacca sont martyrisés parle sultan musulman d’Achin, au nord de l’ile de Sumatra ; l’un d’eux montra tant de courage que le sultan se fit, dit-on, apporter soncœur pour voir s’il était fait comme celui des autres hommes. En 15^8, un jeune page portugais, qui refuse de renier Jésus-Christ, est mis à mort au sud de l’Inde par les musulmans ; en 1584, le sultan d’Achin, après avoir pendant plusieurs mois essayé d’obtenir leur abjuration, fait couper les mains et les pieds à Gaspar Gonzalès, à un indigène de Malacca, Dominique Toscano, noyer un jeune garçon, né au même lieu, Mathieu d’Andria, et attacher àun canon le capitaine portugais Madeiro. En 158^, sur la cûte occidentale de l’Inde, entre Goa et Bombay, un esclave portugais. Manuel de Oliveyra, que son maître voulait contraindre à invoquer Mahomet, a la tête tranchée. En 1606, le F. Vincent Alvarez, scolastique de la Compagnie de Jésus, est décapité sur la proue d’un vaisseau par des corsaires Malabars, musulmans fanatiques. En 1617, le Dominicain Jean de la Croix est percé de lances par les musulmans à Cochin. En 1621, devix Dominicains indigènes, le P. Simon de la Mère de Dieu, né à Cochin, et le P. Jean-Baptiste, né à Malacca, sont massacrés par eux dans une ile de l’Océanie. En 1631, à Agra, de village devenue la somptueuse résidence des rois Mongols, quatre prêtres portugais, faits prisonniers par Shah Jehan, sont sommés de se faire musulmans ; sur leur refus, ils sont condamnés à être écrasés par les éléphants. Le roi leur fait grâce de la vie ; mais deux d’entre eux. Manuel Garcia, né au Bengale, et le Portugais Manuel Danhaya, meurent en prison (voir Froidevaux, art. Agra, dans le Dict. d’histoire et de géographie ecclésiatiques, t. I, col. 1010).

L’année 1638 fut illustrée par le martyre d’un navigateur célèbre, Pierre Berthelot. Né en 1600 à Honfleur, près de l’embouchure de la Seine, d’une famille de marins, il avait, depuis l'âge de dix-neuf ans, navigué au service d’une société commerciale, sur ces mers de l’Inde qu’il ne devait plus quitter.

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