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MARIE. - IMMACULÉE CONCEPTIOiN

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t. II, p. 3 ; 1858, t. I, p. j3, 184, 221 ; A. Mouraviell’, Question religieuse d’Orient et d’Occident : Moscou et Saint-Pétersbourg, 1856, 1868-59, p. 345 : Le nouveau dogme latin de l’Immaculée Conception au point de vue orthodoxe (trad. angl. jiar J. M. Neale, dans Voices from the East, IV. Londres, 1869) ; p. 4"= Képonse à deux lettres adressées à une dame russe sur l’Immaculée Conception ; C. Androutsos, Ao ; ti>n ; v to/zCmij ! ^ ; éi ino’jiiui cpB’j6010-j, p. 1^3 s. Athènes, 1901 ; A. Lebedev, bifergences entre les Eglises orientale et occidentale dans la doctrine sur la très sainte Vierge Marie, mère de Bien. L’Immaculée Conception (en russe). Varsovie, 1881 ; 2’éd., Saint-Pétersbourg’, 1903. Sur ces deux derniers ouvrages, A. Spaldak, d&ns Zeilschrift fur iatliolische Théologie, Innspruck, 1904, t. X.WIII, p. 767 : Die Stellung der griechish-russisclien Kirclie zur Lehre der unhefleckten Empfàngnis ; article du même auteur sur les Objections des théologiens russes contre l’Immaculée Conception de la Mère de Dieu (enlcièque), Aansl’asopiskatolickéhoduchoiensiia, Prague, 1906, p. 50, 100 (compte rendu dans Sla^’orum litteræ theologicae, Prague, 1907, t. III, p. 10 i).

Attaques dii-erses, venant d’auteurs à tendances jansénistes ou gallicanes, précurseurs des vieuxcatholiques : Grand Dictionnaire du X/X’siècle, art. Conception : abbé J. J. Laborde, La croyance à l’immaculée Conception de la Sainte Vierge ne peut devenir dogme de foi, 3’éd. Paris, 1854 ; le même, Relation et Mémoire des opposants au nouveau dogme de l’Immaculée Conception et à la bulle Jnt’/fabilis. Paris, 1855 ; J. B. Bordas-Demoulin et F. Huet, Essais sur la réforme catholique, troisième partie, p. 479 : Lettres sur l’Immaculée Conception ; p. 539 : Etude sur la bulle Ineffabilis Deus, Paris, 1856 ; E. Secrélan, Héfutution d’un ouvrage intitulé : fa croyance générale et constante de l’Eglise touchant V Immaculée Conception de la li" Vierge Marie, etc. par l’Em. et Rnie cardinal Gousset, archev. de Reims, dans L’Observateur catholique, Paris, 1856, t. I et II, série d’articles ; Poulain et E. Secrétan, Lettres à Mgr Malou, évéque de Bruges, sur son livre intitulé : L’Immaculée Conception considérée comme dogme de foi, dans la même revue, iSS’j-Sg, t. IV-IX, série d’articles.

Bibliographie plus complète : A. de Roskovany, Beata Virgo in suo conceptu immaculata, Budapest, 1873 s., t. VI, p. 556 ss., passim ; H. Reusch, Der Index der verbotenen Biicher, t. II, p. I153 s.

3. La défense du dogme : remarques préliminaires. — On peut conclure de ce qui précède, que la défense du dogme de l’Immaculée Conception ne doit pas consister seulement dans l’énoncé des preuves et la réponse aux objections anciennes ; les lornies nouvelles de l’attaque demandent, en outre, qu’on tienne compte de la marche suivie par la croyance au cours des siècles chrétiens. Ce procédé se recommande d’autant plus que, dans beaucoup d’encyclopédies ou de revues en vogue, on fait passer sous les yeux des lecteurs une histoire du dogme défini par Pie IX, dont le moindre défaut est il’être incomplète et de mêler, à peu près dans une égale proportion, le vrai et le faux.

Mais d’abord, quelques remarques préliminaires, pour écarter des équivoques d’une grande importance. Souvent les adversaires de l’Immaculée Conception critiquent les autorités alléguées dans la bulle Ineffabilis, comme si, dans la pensée des rédacteurs, toutes tendaient à établir directement le

privilège mariai. Pure méprise I Quelques témoignages sont donnés, il est vrai, comme se rapportant à la conception de la bienheureuse Vierge, I5 Accédant nobilissima effala ; mais ces témoignages sont très peu nombreux. Les autres sont présentés comme énonçant une notion plus générale : « sainteté et dignité souveraine de la Vierge, exemption de toute tache du péché, glorieuse victoire sur le funeste ennemi du genre humain », Çj Equidem Patres : Il innocence, pureté, sainteté parfaite ; abondance ineffable de grâces, de vertus et de privilèges », § Jiunc eximium : « plénitvide de grâces » propre à la mère de Dieu, § /Une non luculenta minus. Au cours de la discussion sur le texte de la bulle, un mot fut dit, qui caractérise cette sorte de témoignages. Des évêques ayant objecté que, parmi les autorités produites, beaucoup ne semblaient pas s’appliquer à la conception de Marie, Mgr Malou, de Bruges, fit remarquer que la sainteté afiirmée d’une façon indéfinie entraînait la conception immaculée, qu’il surtisait donc, pour tout accorder, de distinguer entre les preuves directes et les preuves indirectes :

« Distinguendo le prove dirette ed indirette, 

tutto sarebbe concordato. » Sardi, op. cit., t. II, p. 207.

En face des témoignages indirects, la question n’est pas : ces témoignages expriment-ils l’exemption du péché originel ou la conception immaculée, mais seulement : la notion plus générale, que ces témoignages expriment, con((e « <-elle l’exemption du péché originel ou la conception immaculée, soit implicitement, soit virtuellement (abstraction faite de ce ([ui peut être une pure querelle de mots, voir t. I, col. 1162), comme le tout contient la partie, comme l’universel contient le particulier, comme les prémisses contiennent la conclusion, comme une vérité en appelle une autre, ou par contraste, quand l’une exclut l’autre, ou par connexion, quand les deux ont un rapport mutuel ?

S’il importe de ne pas confondre les témoignages directs et les témoignages indirects, il importe tout autant, dans la question présente, de ne pas restreindre arbitrairement les anciennes manifestations ou anticipations de la croyance par une notion trop verbale du dogme. Si cette considération vaut en général, elle s’applique en particulier au dogme de l’immaculée conception de Marie. Pour beaucoup d’adversaires, nul témoignage ne paraît compter, s’il n’énonce pas formellement l’exemption du péché originel ou la conception sans tache. C’est méconnaître illégitimement la possibilité de formules dogmatiquement équivalentes, c’est-à-dire recouvrant une même substance de doctrine sous une terminologie différente. Dans sa formule négative, le privilège mariai dît : exemption du péché originel ; maià, suivant une remarque déjà faite, le péché originel ne nous a pas été révélé dans sa nature intime, il ne l’a été que sous une notion vulgaire, en fonction <les effets qu’il a produits dans Adam et Eve et qu’il produit dans leurs descendants naturels : inimitié ou malédiction divine, souillure de l’âme, état d’injustice ou de mort spirituelle, servitude sous l’empire du démon, assujettissement à la loi de la concupiscence, de la souffrance et de la mort corporelle, envisagée comme peine ou rançon du péché commun. Dans sa formule positive, le privilège mariai dit conception pure et sainte en son terme, c’est-à-dire jointe à la grâce sanctifiante, puisque, dans l’ordre actuel, il n’y a pas de pureté ni de sainteté intérieure sans la grâce sanctifiante. Les contraires s’opposant, le privilège mariai pourra s’exprimer de deux façons distinctes : d’une façon plus abstraite, par la négation du péché originel ou de la tache