Page:Adhémar d'Alès - Dictionnaire apologétique de la foi catholique, 1909, Tome 2.djvu/821

Cette page n’a pas encore été corrigée

1629

JUIF (PEUPLE)

1630

au leiiips où, sous Xerxès, une première tentative en vue de réédilior les murs Ue Jérusalem fut sans issue. (Sur l’auteur et la date de Zacli., ix-xiv, cf. Van IIooNACKEU, les Douze petits prophètes, p. 6/19-6O2.) La situation est devenue très sombre. U’une part, les désordres sont graves (ZacA., x, 2", 2, 3=" [cl", xi, 4-1^ -i_ XIII, 7-9] ; XIII, 2-6) ; d’autre part, l’étal du peuple, en partie dispersé (Zach., x, 2, 7 sv.), en partie opprime par les nations (Z<icA., ix, 1-8, iiiô ; XII, 1-4 ; XIV, 12), est très critique. Si le prophète signale dans le premier fait l’explication du second, il fait quanil même très grande la place aux promesses. — « ) Le repentir du peuple aux lieux de sa dispersion (Zuch., x, 9) a pour suites : le triomphe sur les ennemis assuré par Vahweli (Zacli., ix, 1-8, ii-15 ; XII, 1-5 ; xiv, i--, 12-19) ; ^’^* revanches (Zuch., XII, 5, 6) ; le châtiment des mauvais chefs (Zuch., x, 3^) ; la protection divine, les bénédictions, la prospérité (/acii., IX, lO. 17 ; XII, 7 ; XIV, 8-11) assurées à Israël et à Juda (Zach., x, 4-12), plus spécialement aussi à Jérusalem (Zach., ix, 8 ; xii. 2, 5, 6, etc.) ; puis la piirilicalion et la suppression des désordres religieux (/acA., xui, 1-6). relfiision de l’esprit divin (Zach., XII, 10^), la conversion des nations qui ne voudront pas s’exposer à la malédiction (Zuch., xiv, iG-19). la sainteté et la consécration de tout ce qui appartient à Juda (Zach., xiv, 20, 21). — h) Il faut signaler comme éléments spéciaux : k) parmi les traits du roi messianique (Zach., ix, 9, 10), l’iiumilité, la mansuétude, l’aspect pacilique ; — /5) ce personnage énigmatique, qui semble apparente avec le Serviteur de Yahweh d’/s., xl-lxvi, contre lequel a été commis un attentat, suivi d’ailleurs d’un grand deuil et d’un vif repentir (ZacA., xii, 1 0-1 4) ; — v) enlin divers traits apocalyptiques, notamment dans la parabole de Zach., xi, 4-17 — xiii, 7-9, puis dans la description des châtiments au chap. xiv : bouleversements dans la nature (Zach., xiv, 4-8, 10 »), fléaux étranges (Zach., xiv, 12, 15, ii>^). — A noter aussi l’importance attachée à la fête des Tabernacles (Zach., XIV, 16-19), aux signes extérieurs de consécration gravés même sur les objets matériels (Zach., xiv, 20, 21).

O. Malachie. — Contemporain de l’époque de Néhémie (avant 44^)> témoin du découragement (Mal., I, 2 ; H, 17 ; lii, 13-15) causé sans doute par l’échec des tentatives en vue de la réédilication des murailles sous Xerxès et Artaxerxès (Esdr., iv, 6-24), ce prophète trouve, lui aussi, dans les fautes d’Israël l’explication de ses malheurs. — a) Mais un jugement est proche qui va mettre lin aux désordres et réaliser les espérances. Le Juge, à l’aspect redoutable (Mal., m, 2*). vient siéger au Temple (Mal., iii, i, 2). C’est là <)u’il commence son œuvre en puriliant les tils de Lévi (Mal., iii, 3, 4 ; cf. 11, i-3)..Son action s’étend ensuite au peuple, très favorable (.I/o/., iii, 17, 20) à ceux dont le souvenir est écrit au Livre (.’/ « /., iii, 16) et pour lesquels la prospérité des impies est un scandale (Mal.. 11, 17 ; ni, 13-15, 18), terrible pour les méchants (.’/a/., iii, 19, 21) et les fauteurs de désordres (Mal., iii, 5). Ce jugement rappelle celui ([ui termine le livre d’Isaïe ; mais il ne concerne qu’Israël.

— b) Ce qui est plus particulier à cette ijrophélie, c’est le messager qui précède Yahweh au jour du jugement (Mat., iii, i). qui est sans doute Elle (.’/u/., III, 23), auquel incombe la mission de ramener les lils à la piété des pères, pour les préserver de l’anathème (.Val., iv. 6). — c)ll faut aussi noter ce vers, i, 1 1, qui met en contraste avec les offrandes répudiées du Temple, l’encens, les sacrifices, l’oblation pure offerts en tout lieu à ce nom de Valiweh qui, du levant au couchant, est grand parmi les nations. Aux yeux des exégèles non catholiques, ce texte se

rapporterait au temps même du prophète, soit qu’il s’agisse de la conversion des païens à Yahweh, soit que Malachie voie dans les sacrifices païens eux-mêmes une part d’hommage inconsciemment rendu au vrai Dieu, soit encore qu’il compare les actes religieux des Juifs de la dispersion à ceux des Juifs de Palestine. La plupart des interprèles catholiques tiennent ce verset pour une prophétie relative au sacrifice des temps messianiques et de la Loi nouvelle (cf.Van IIoon.^ckeh, Les Douze petits l’rophi-tes, ad toc).

E. Jonas. — Le but principal de ce livre est de proclamer le rôle de missionnaire qu’Israël doit remplir parmi les nations (./o/i., I, 2 ; iii, i-io ; iv, 9-1 1) et de lutter contre l’opposition qu’un judaïsme étroit fait à ce glorieux privilège (y^H., 1, 3 ; iv, î-8). On rejoint donc ici les plus beaux oracles d’/s.,.l-lxvi.

6" Livres Sapientiaur. — n) Sur Job, xix, 23-27, cf. l’e part., II, 2", C, ^. — b) Les Pères de l’Eglise et les exégèles catholiques ont appliqué un grand nombre de psaumes à Notre-Seigneur ; de fait, le recueil renferme plusieurs cantiques nettement messianiques au sens littéral. Ne tenant compte i|ue des hymnes dans lesquelles il est question du Messie lui-même, M. ViG0URoux(.V « ».fi(6/., 9°éd., ll, p.340) dit que « les principaux psaumes exclusivement messianiques généralement reconnus comme tels sont les psaumes II ; XV (xvi, ?) ; XXI (xxii), XLiv (xLv) ; Lxviii (lxix, ?) ; lxxi(lxxxi) ; cix(cx). » Le P. Cornbly (IJistorica et Critica Introductio in V, T. Libros ; II, 2, Introductio specialis in didacticos et propheticos l’eleris Testamenti Libros, p. 1 17-1 ig) compte seulement les ps. 11, XV (xvi), XLiv (xlv), lxxi (lxxii), cix (ex) parmi ceux qui litterali sensu ita a !  ; unt de Christo ejusque rcii’io ut omnem aliam e.iplicationem respuant. Il convient d’ajouter à ces listes des psaumes qui parleraient du royaume messianique ou des espérances de la dynastie davidii(ue sans mentionner explicitement le Messie. — « ) Le Ps. Il signale : la royauté conférée au Messie par YaliweU et qui fait de lui son fils (Ps. II. 5-7) ; le pouvoir universel que Yahweh lui délègue (Ps. 11, S, 9) ; le triomphe sur les ennemis (Ps. II, 1-3, 10, 11). — î) Le Ps. Lxxii (lxxi) décrit les splendeurs de son règne. Il gouvernera avec justice (/’s., Lxxii, I, 2, 4’, 7*)> il prendra soin des deshérilés (Ps. LXXII, 4, ’2-14), il instaurera la paix (P5. lxxii, i^, 7). Son règne sera une source de bénédictions (Ps. LXXII, 6, 16). On le révérera à jamais (Ps. lxxii, 5, 17) ; son empire sera universel et groupera toutes les nations (Ps. lxxii, 8-1 i. 15, 17). — y) Le Ps. ex (cix) annonce la royauté (Ps. ex, 1) et le sacerdoce (Ps. ex, 4) du Messie, la protection dont Yahweh l’entoure (Ps. ex, 2^, 5), lui assurant le triomphe sur ses ennemis (Ps. ex, 2, 3, 6, 7). — ô) En revanche, le Ps. XXII (xxi) est à rapprocher des descriptions du Messie souffrant dans Isaie. Dans sa suprême angoisse, le Juste s’adresse à Yahweh qui parait l’avoir abandonné (Ps. xxii, 1-6, 10-12, 20-22). Il décrit l’état misérable, extrême, auquel ses ennemis l’ont réduit, se moquant de sa confiance en Dieu(P5. xxii, 7-9, 13-19). Mais, au terme de ses souffrances, il entrevoit un apostolat(Ps. XXII, 23). Il s’adresse d’abord aux Juifs, ranimant leur foi parle spectacle des interventions dont Dieu l’a favorisé (Ps. xxii, 24-27). Puis à leur tour les nations se tournent vers Yahweh, reconnaissent son empire et en transmettent le souvenir d’âge en âge (Ps. xxii, 28-32). C’est de ce dernier Psaume qu’il faut rapprocher le Ps. lxix (lxvhi).

— t) Le Ps. XVI (xv) exprime la confiance du Juste qui. ayant choisi Yahweh pour sa paît, a l’espoir de n’être jamais il)raiilé et compte que son D’eu le comblera de biens. Dans Act., 11, 24-31, sainl Pierre inlerprète les vers. 8-1 1 de la résurrection de Jésus.