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siècles, ne faisaient qu’exceptionnellement usage de viande, les Japonais qui, avec une alimentalion presque uniquement végétarienne, « lonnèrent le monde par leur résistance et leur valeur liéroïque ilans leur dernière guerre de Mandcliourie, et enlin les couvents où un régime alimentaire d’une sévérité extraordinaire n’empêche pas les moines de vaquer à leurs occupations manuelles et d’atteindre sans inlirmités des âges avancés.

La science vient ajouter son autorité à ces arguments. Reportons-nous aux ouvrages classiques d’ARM AND Gaii 1ER svir V Alimentation et les régimes, de Balland sur les Aliments, de Roger sur Alimentation et Digestion. Consultons les tableaux d’analyses qui fixent la composition chimique des aliments, leur pouvoir énergétique, et nous serons immédiatement édiliés sur la valeur relative alimentaire de la viande et des légumes.

Je crois lion de donner quelques chiffres qui seront plus éloquents que tous les discours.

Constitution chimique.

Viande de bœuf moyenne avant cuisson :

^1, 8 d’eau

20, 44 de matières azotées

5, 20 de matières grasses

1, 68 de matières exlractives

0, 88 de cendres

100

Bœuf mode après cuisson : 52, 20 eau

30, 31 matières azotées I2, 5/| matières grasses 3, 83 matières exlractives 1, 12 cendres

Haricots :

17, 20 eau

20, 4 I matières azotées

1, 42 matières grasses 54, ’) I matières amylacées

3, 28 cellulose

3, 34 cendres

Leslentillcs.les pois se rapprochent beaucoup des haricots comme composition.

Pain de munition.

42 » eau

5, 81j matières azotées

0, 02 matières grasses 48, y5 matières amylacées

i, 31 cellulose

1, 33 cendres.

Nous voyons par ces chiffres qu’il est facile de trouver dans les légumineuses sa ration azotoe ; quant aux aliments ternaires, tous les légumes et le pain y sutlisenl.

Les physiologistes ont mis en évidence également que les trois groupes de substances organiques : les protéiques, les hydrocarboncs, les graisses, peuvent être utilisés [>our le travail musculaire, mais qu’ils ne le sont pas indifféremment. Ce sont d’abord les hydrocarboncs, dont est gorgé l’animal, qui fournissent. Puis, lors(pie la réserve d’hydrocarbones commence à être attaquée, c’est au tour des graisses, et lorsque la réserve graisseuse s’entame, c’est enlin aux protéiques que le muscle emprunte.

Lorsqu’on veut calculer la quantité d’énergie dont le muscle peut disposer, on se trouve en présence de deux principales théories physiologiques : d’ai)rès l’une, la théorie isodynarae, le muscle disposerait

de la quantité totale d’énergie contenue dans les aliments des trois groupes ; d’après l’autre, la théorie isoglycosique, le muscle ne disposerait que de la quantité d’énergie contenue dans le sucre résultant de la transformation des aliments.

Voici les pouvoirs isodynamiques et isoglycogéniques de divers aliments rapportés aux mêmes poids :

^’ ; delI^ Valeur

isodYiuimique isoglycogéiâque

Viande de bœuf …. i.381 calories 9^4 calories

Lait de vache 669 632

Pomme de terre …. 988 gô^j

Haricots 3.590 3.205

Riz 3.596 3.g30

Pain 2.603 2.537

Sucre de canne 3.600 3.710

D’après ce tableau, 176 grammes de sucre remplacent 730 grammes de viande.

En présence de ces chillrts, doit tomber le préjugé qu(> la viande est absolument néeessaire au travailleur qui doit fournir un grand ell’orl musculaire.

Un reste, V.tLE a entrepris quelques expériences pour déterminer la résistance à la fatigue chez des hommes soumis à des régimes alimentaires variés. Les épreuves consistaient à apprécier le temps que le sujet pouvait maintenir le bras tendu jusqu’à ce qu’il en résultat une douleur deltoidienne insupportable ou à compter le nombre de flexions des genouxqn’il pouvait accomplir.avec un rythme déterminé. Dans ces épreuves, les abstinents de chair animale se sont montrés incomparablement supérieurs au."i carnivores, et notamment pour l’épreuve de la flexion des genoux, les abstinents, même à vie sédentaire, l’emportaient sur les athlètes de profession, carnivores.

Que dire de la question économique ? Il est trop évident que, de tous les aliments courants, c’est la viande qui est le plus cher, et qu’on ne peut opposer à l’aeconiplissement des prescriptions de l’Eglise une raison économique qui n’estqu’un leurre.

L’hygiène, la science, et l’Eglise sont donc en accord parfait sur cette question du jeîine et de l’abstinence.

A. Briot.


JOB (LIVRE DE). — Ce livre, un des plus curieux et le plus original peut-cire de l’Ancien Testament, est un poème didactique sous forme de dialogue, avec un développement dramatique (cf. NôLnEKiî, f/ist. lill’-r. de l’Ane. 7’csl., p. 266, trad.Soury). Des personnages s’entretiennent sur la scène et s’y succèdent. Leur discussion a pour objet une thèse philosophico-religieuse, à savoir le pourquoi de la soullVance de l’homme sur la terre. A ce problème chacun apporte sa solution. La vraie est celle-ci, que les peines iniligées au juste ici-bas ne sont souvent qu’une épreuve qui l’affermit dans le bien et le pré serve du mal, le purifie et accroît ses mérites devant Dieu (cf../oi., xxxiii, ig, suiv. ; i, 1, 8, coll. 11, 12 ; II. 3, 4, 6).

I. Aperçu et divisions générales du livre. — II. Son auteur et sa date. — III. Son caractère divin. — IV. Historicité de Job : son scepticisme. — V. Historicité du poème de Job.

1. Divisions générales du livre. — Le livre de Job s’ouvre par une narration en prose ; c’este prologue (chap. i-ii).

Suivent les entreliens ^^ Job avec sesamis.EliphaZi Baldad et Sophar (chap. iii-xxxi).