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INSTRUCTION DE LA JEUNESSE

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pages de son orpane ofliciel. Quelques mois plus tard, la Commission se sentit assez forte pour vouloir être complètement uutononic, elle eut un local particulier et un Bulletin spécial.

Les i( jeunes » ne se contentèrent pas d’avoir leur commission qui, d’ailleurs, travailla en excellents termes avec le Conseil des patronages de la Société de Saint-Vincent de Paul ; ils voulurent avoir, eux aussi, leurs couturés. Et, au commencement du mois d’août icSy5, se réunissait à Uordeaux la première de ces assemblées où l’on passa en revue les principales o’uvres de jeunesse. Un second congres eut lieu à Paris, en mars 181j6, et un troisième se tenait, l’année suivante, à Marseille. Entin, le 3 juin de cette même année, à l’Institut catholique de Paris, la Commission des patronages organisait, avec un plein succès, ce qu’elle nomma la Journée des patronages qui, depuis lors, eut de nombreux lendemains.

Par ces quelques laits, on peut juger du zèle intelligent, cl <le plus en plus ardent, que les catlioliques français, prêtres et laïques, apportèrent à la fondation et au développement des œuvres de jeunesse dont l’enquête de igoo mit en évidence les énormes jirogrès, surtout dans les vingt dernières années du xi-x’siècle.

L’état actuel. — Si, après une absence de quelques années, un observateur revenait actuellement en France et s’il examinait de près la ie catliolique en notre pays, il serait frappé, croyons-nous, du développement qu’ont pris chez nous les œuvres populaires d’éducation religieuse et sociale. Elles ne sont plus concentrées en quelques ^ illcs ou sur quelques points spéciaux. De plus, elles sont de formes très diverses et naturellement n’ont point toutes reçu la même extension.

U semble bien que les périls et les difTicuItés de l’heure présente ont rendu plus éclatante, aux yeux des catholiques français, la nécessité des institutions de formation morale et intellectuelle. Il n’est pas, depuis quelque temps, un Congrès diocésain qui n’ait attiré l’attention du clergé et des lidèles sur les services que l’on est en droit d’attendre des œuvres complémentaires de l’école. En plusieurs diocèses, notamment à Paris, on consacre des réunions à l’étude exclusive de ces questions. L’impulsion vient aujourd’hui de l’autorité épiscopale et un prêtre est, d’ordinaire, olliciellement chargé de coordonner le mouvement post-scolaire. Sans doute, on peut encore déplorer, en certaines régions, de trop nombreuses lacunes ; mais, un peu partout, dans les paroisses rurales, comme dans les villes, on assiste à l’éclosion, et, généralement, au progrès des groupements de jeunesse.

Malheureusement les statistiques d’ensemble font défaut ; depuis l’Exposition de igoo, on n’a rien fait dans cet ordre d’idées ; nous en sommes Jonc réduit aux constatations de détail et aux affirmations, un peu vagues, car elles ne reposent point sur des données nujuériques générales.

Toutefois, il nous est possible de citer des faits précis pour l’un ou l’autre diocèse : ils appuieront nos dires sur le progrès en France des œuvres scolaires et sociales. Ainsi, i oici des chiffres pour le diocèse de Belleyqui établissent la situation en igoS (c’est alors que le Bureau diocésain des œuvres sociales commence à fonctionner) et en ig12 :

Au point de vue des n-uyres religieuses : Catéchistes volontaires : en igoS, 500 ; en igia, 760

Enfants catéchises :

2.000 ;

/5 déjeunes Retraites fermées : en iqo5, néant ; en 1012 p"^’' } « 

f’' J Clames, a tie’j'^uiieslilles

Comités paroissiaux : — néant ; — une qua [rantaine.

Au point de vue des œuvres d’enseignement :

Depuis igoô, 2Ô écoles libres nouvelles constituées, augmentation sensible chaque année dans le nombre des élèves ; actuellement, 125 écoles libres ; constitution d’une n Amicale d’institutrices libres » avec cours mensuels de pédagogie ; constitution dans chacun des 36 cantons d’une « Association de pères de famille » pour assurer le respect de la neutralité à l’école laïque.

Au point de vue des a’utres et groupements de jeunesse :

Patronages de petits garçons : en igo5, 15 ; en ig12, 50.

Cercles de jeunes gens : en igo5, 40 ; en 1912, 140 dont G5 sont des cercles d’études. Beaucoup de cercles d’études sont fédérés par cantons avec réunions interparoissiales ou cantonales.

Sociétés de gymnastique : en igo5, néant ; en 1912, 14.

Patronages de petites filles : en igo5, 35 ; en ig12, 1 10.

Cercles d’études de jeunes filles : en)go5, néant ; en ig12, une douzaine.

Cours ménagers postseolaires : en igo5, néant ; en ig12, une quinzaine.

Groupements de jeunes Jilles : il n’existait en igo3 que des chœurs ; en 1912, dans une cinquantaine de paroisses, les jeunes filles se réunissent régulièrement dans des cercles récréatifs.

Depuis 1905, on a constitué une Fédération diocésaine des œuvres de jeunes gens et une Fédération des œuvres déjeunes tilles.

Entre igo6 et ig13, les progrès ont donc été très grands, d’autant plus grands qu’il ne s’agit pas d œuvres existant seulement sur le papier. Mais le diocèse (le lîelley, si ardent qu’il soil pour le développement des grou[)ements de jeunesse, n’est pas une exception : nous l’avons cité parce que nous possédions à son endroit des statistiques comparatives, sûres et précises ; toutefois nous croyons être en droit d’avancer que beaucoup d’autres diocèses pourraient lui être comparés. Un peu partout, en France, en ces dernières années, les œuvres de jeunesse ont crû en nombre et en intensité de vie. De plus, elles présentent une extrême variété de formes : patronages, cercles d’études, mutualités scolaires, colonies de vacances, sociétés de gjmnaslique, cours du soir, etc. se créent et grandissent, s’adaptant aux nécessités et aux possibilités du milieu. Enfin, la plupart de ces œuvres s’elforcent d’avoir un caractère vraiment éducateur et de mettre la jeunesse qui les fréquente en mesure de remplir dans la vie leurs devoirs religieux, professionnels et sociaux : c’est notamment le but, très souvent atteint par eux, des cercles d’études qui se multiplient et dont l’action publique s’est déjà fait sentir en plus d’une localité.

Au cours de son enquête sur les jeunes gens d’aujnurd’hui, Agathon constatait, dans VOfiinion, que la jeunesse intellectuelle inclinait, en partie, vers le catholicisme. Les congrès des cercles d’études, tenus depuis quelques années â Paris et en province, le développement des œuvres de jeunesse, les « journées » et les ( semaines sociales », le progrés des associations catholiques et bien d’autres faits encore montrent que la jeunesse populaire, ouvrière et