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INSTRUCTION DE LA JEUNESSE

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à dessein de i-iMc les intériits à payer poiii’empiuiils, loyers, foiiriiitures classiques, etc. Ces /|0 iiiillions, niuUipliés piir.’m, pour suppute r lis frais faits de 188a à IIJ12, donnent un L-liillrc ^'lol>al do un milliard deux i : eiits millions. Telle est, pour ees trente années, la rançon Siolairc, auprès de Dieu, de la KraiieceapliM- de la Frane-niaçonneric. La troisième llépublique, ([ui se i)rorlanii^ I’h émaueipatriee du peuple)iar linslruelion iJ, a fermé plus « le vin^t mille écoles libi-es, dont exactement, au i""’juillet 1912, .’i.a-j.^ par décret pris à la suite d’arrèlc’s ministériels, en cxéeution des lois de lyoi et de lyi’/i.

/, ’Meaares en fayeur du pcrxnniicl ensci^nitnl. — 8.000 instituteurs et -ifLono institutrices distribuent rensei), ’ucmcnt danslesécolcs libres..Sur ce muiibre, les deux tiers des instituteurs et la moitié dos institutrices sont encoro d’anciens eon}^rég ; inistes. Le reste de l’elleetif su compose de sujets recrutés en gr.inde partie parmi les brevetés d’occasion. Mille environ sortent des écoles normales ou cours normaux libres ; quelques-uns ont été élevés dans les écoles laïques supérieures ; très rares sont ceux qui ont passé des cadres de l’cnseif^nement public dans ceux de l’ensciffncnu-nt libre.

Les maîtres sécularisés s’cimisent, disparaissent et ne sont plus remplacés. L’avenir de renseif, ’ncmcnt libre est dans le reirutcmcnt et la formation d’un personncd sérieusement chrétien. Cette leuvre, en progrès constant, oll’re les chilîres suivants : Pour les jeunes K’-hs, 9 écoles normales autonomes, et iT) cours normaux ; — pour les jeunes lilles, 20 é< ; oles, et 18 cours, dont ! donnent l’enseignement secondaire.

L’assemblée plénicre des directeurs diocésains de l’cnsei{, ’nement libre, tenue en mai 1912, a décide la création lYn^u- raisse (ititaiiumc de rctniiic ! pour tous les nniiibres de cet enscifjnement libre. Cette caisse vient d’être lonstituée sous la forme d’une caisse centrale mutu.iliste, régie parla loi du i<"’avril 1898 et adaptée aux conditions de la loi du 5 avril lyi’i sur les retraites ouvri. !  : rcs. Professionnelle et largement ouverte à tous ceux qui peuvent valablement se rc’.elamcr de l’enseignement libre, elle est organisée sur des bases qui lui permc-ttront d’être aussi indépendante que possible. L’indépendance est de l’essenciî même de l’enseignement lilire, beau titre sur lequel l.i loi a v.iincnnuit tenté de faire prévaloir celui d’ensi-ignemcnt privé.

.5° L’/nslitut dox Frères des éctdea chrétiennes et la fongréfialinn ile.t Filles de la charité. — Voici la situation exacte de ces deux fondations si justement populaires, puisqu’elles se sont vouéi’S, depuis l’origine, à l’éducation des tils et des tilles du peuple. On ne suivra pas sans émotion le douloureux bilan de ces d<rstrurtions si funestes à la France.

Au moment de l.i promulgation de la loi de 190.’), l’Institut des écoles elirétiennes comptait, au total, 2.1/(0 établissements, dont 2.015 d’un caractère scolaire. Ces établissements comprenaient i..")00 écoles élément.iires ou supérieures en France, et ^ll.^ hors <le Fr.incc. Ces écoles, eoniposécs de S.SiiJ classes, recevaient J-iaa.’joo élèves. I^’cnsemble des membres des patronages et des autres (ruvres post-scolaires s’élevait à ^S.oi.o. Le tout formait un total d’environ /(oo.ooo enfants, jeunes gens et adultes siu" lesipiels l’Institut exerçait son actioit édueatrice ou so.iale.

— Les Sœurs de saint Vincent de Paul avaient, avant 190^, 581) écoles recevant ilfi.hno élèves. Depuis 1’)o/i, /|00 de leurs écoles ayant été fermées, elles n’enseignent, présentement, guère plus de 36.ooo enfants ou jeunes lilles. — Depuis la loi de suppres sion, l’Institut des Frères a multiplié ses établissements hors de France et donné à (’eux qui existaient déjà le dévclo|>pcniciit doit ils étaient susceptibles. De son côté, la (Congrégation des Filles de la charité a considérablement augmenté ses maisons enseignantes à l’étranger.

II. En.seignement secondaire des garçons. — 1° in^tiiriijiie. —.Sous l’.incicn régime, di. nombreux ét.oblissenicnts pourvoyaient à l’éducation de la jeunessi : française. C’étaient les Universités, les (’ollègesdesOratoriens, <les liénédietins, et jusipi’en 1^02, des Jésuites. C’étaient, dans une sphère jibis modeste, les écoles des abbay(^s ou les mailrises des cathédrales. La Révolution survint : aci ; orn|)lie au nom des lumières, elle eut pour premier rc’sultal de les éteindre toutes. Le premier consul org.misa l’Université de Franche, avec ses lycées et ses collèges : c’était li^ monopole, qui fut maintenu par l, i Uestauralion. Il se produisait pourtant un intéressant mouvement de renaissance chrétienne. La France catholique allait réclamer, pendant vingt ans, de 1830 à 1850, des collèges chrétiens. Elle envoyait ses lils chercher au delà de nos frontières une éducation chèrement achetée par l’exil ; elle compar.iiss.iit devant la Cour des pairs.avec les maîtres de V ticale lihrr pour y subir une condamnation plus glorieuse <iu’une victoire ; elle combattait par les mandements lie ses évêques, tour à tour suppliants ou accusateurs.

Vers 18’|0 se posaient les questions de la liberté de l’enseignement et de l’abolition du monopole. A la révolution de février. Cousin, qui av.-iit combattu la liberté d’enseignement, déclarait à llémusat :

« Les idées religieuses sont la barrière contre les

idées socialistes. » Fai-loux, ministre do l’instruction publique, instituait deux grandes commissions, chargées de préparer des projets de loi sur l’enseignement primaire et sur l’enseignement secondaire. C’était le point de départ de débats mémorables entre Tiiii : us et l’abbé Diu’anloiu’. L’Ftat avait, d’après Thiers, l’obligation de « frapper la jeunesse à son elfigic ». L’abbé Dupanloup qui, sur les instances de MM. de Montalembert, de Riancey et Cocliin, avait pris la défeiisi^ de la liberté d’enseignement, posait ces quatre conditions, qui d’ailleurs, n’étaient p.-xs un ultimatum : 1° un système national d’instruction publiquc, comprenant des écoles jjubliques et dos écoles privées ; 2° administration de l’instruction publique, organisée en un corps a]>pelé Université, iqui inspire et répande l’esprit de corjis ; 3° unité de gouvernement et de surveillance au moj’en du Conseil de l’Université et des conseils académiques, des inspecteurs généraux et des inspecteurs d’académie ; 4° grades conférés par les Facultés. (Les débats de la commission de 1849, eh. III, s. vi, Enseignement secojidaire, par II. du LACO.Mm !.)Il n’est pas question des Ji’suites. concluait-il avec un rcdoublenn ^nt d’autorité : « Laissons la polémique qui pourrait être irritante et pourrait faire obst.icle ausenlinu’ut de conciliation (]ui nous anime tous ; me renfiTinant donc <lans la question générale des congrégations, je me borne à ces conclusions qui ne jieuvent être repoussées : pas d’exclusion i)ar « %aiu’ice et spéciale do telle ou telle congrégation de l’cnseigni pient ; liberté jiour les individus, sans recherche inquisitoriale de l ; i vocation religieuse qu’ils peuvent avoir embrassée. » (Ihid.. ch. III. s. vnr.) Malgré de nouveaux retards, et bien que le gouvernement se fût montré, dans lasuitede l.a discussion, moins favorable aux catholiques, ^99 voix se réunirent contre 287. L’heure de la liberté avait sonné avec la loi du i" » mars iBfio. Pendant trente autres