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INSTRUCTION DE LA JKUNKSSE

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l’école nculie « qu’il faut fuir à tout pris.omiue très funeste ». LùoN XIIl n’a t-il pas écrit, dans son Knt’yeliqiK ; de I.S84, spéfia’.cment adi-csséo à la France : « L’Kulise, gardienne de la l<’oi, et chaiv^’éo de la défendre, a toujours co.idamné (xpresséaiejit l ; -s écoles neutres, avertissant les parents qu’ils missent toute leur attention à les éviter’.' » Le pape l’iK X.1 reproduit les nièuics avertisseiucnts dans plusieurs circonstances mémorables.

I^ic À’et la j’erinrtui-e dcsecules coiij^réi ; inisies. — De toutes les atteintes portées jusqu’ici à la liberté des eatlioliqucs, la plus cruelle et lu plus i ; rave est la séparation de riiylise cl de rKc.ole. l, i mainmise d(ï l’Htat anticlirélien sur l’éducation des cnCaiits et surtout des enfants des p.iuvres. Le Souverain l’onlife exbalait sa plainte devant le Særé-CflUèfiC, dès le mois de mars 1904 : « JS’ous sommes profondément attristé par les mesures adoptées et les autres qu’on est en voie d’adopter dans les sphères législalives contre les Con ! ïrénations relitrieuscs qui, par leurs œuvres éminentcs de charité et d’éducation chrétienne, ont fait dans ce pays la i ; loirc de l’Eglise eatlioliquo et pareillement de la patrie. Comme si ce qui a été réalisé iléjà à leur préjudice n’avait pas une i ; ravitc immense et déplorable, on a cru devoir aller i)lus loin encore, mal ; , ’ré Xos elforts répétés pour l’empêcher, et l’on a présenté et soutenu un pi’ojet qui a pour but, p ; u" une exception injuste et odieuse, non seulement d’interdire tout enseiifnement aux membres des instituts religieux mènu ! autorisés, et cela uniquement parce qu’ils sont relijîleux, mais encore de supprimer ces instituts, ajijjrouvés dans le propre but île l’enseignement, et de liquider leurs biens. Une telle mesure, chacun leconq>rcnd, auraIe triste résultat de détruire dtins la plus jçrande p.irtie la base principale de toute société i-ivile, l’enseisuenient chrétien organisé et alimenté par les, allioliques sous l’ésjide di- l.i loi et au prix des i)lus Ljénéieux sacriliecs. De la sorte, un nombre incalculabli ; d’enfants seront élevés contrairement à la volonté de leurs parents, sans ei’oyaiice et sans mor.ale chrélienne, , ive(’un ilommayc immense pour les âmes ; aussi se jiroduira de nouvi-au le l ; imentable et décourat ; eant spectacle de milliers de re ! i} ; ’icuses et de religieux obliges, sans avoir démérité en rien, de mener la vie errante, privés de ressources, sur tous les points du territoire français, ou de fuir sur le sol étranger. »

La li’ltn : caUrclive des évcijiie.t Je France, en dale du i/| septembre l’joy^ sur les droil.t cl les devoirs des parents rr.lal’n’cmcnt à l’école, fut un nouveau eri d’alarme jc’lé aji pays, pour lui faire eonnailrc le grave péril que couraient la foi el les nuiuirs des enfants dans l(^s écoles pubiiipies, où l’enseignement, de neutre iju’on l’avait pronds, est devenu trop généralement hostile à toute idée religieuse. (Vesl un acte de haute portée religieuse el historique, qui jeta une admirable lumière sur la grave question d( ! S manuils scolaiies et qui stimula très utileim nt les catholiques dans la revendication de leurs libertés.

Depuis trente ans, l’Htat français a assumé la lespoiisabilité de donner, en dehors de toute idée religieuse, l’éducation aux enfants du (leuple, et, dans ce dessein, il s’est fait mettre en main les ressources destinées à ]K>nrvoir à cette éducation. Il s’est cruellement trompé. I^’expérience tentée une seconde fois, en un siècle, prouve qu’il n’y a |)as de véritable éducation sans enseignement moral el religieux. Depuis trente ans, les catholiijues, de leur i ôté, onl nmltiplié les plus merveilleux elforls pour combattre, au point de vue religieux, les cirets d’une législation fpi’ils ne cessent d’eslùuer néfasle pour l’avenir du jiays. Sans doute, de graves problèmes leur restent

! à résoudre, notamment au point de vue du rec.rule-I

ment des maîtres et de l’institution de caisses de I retraites. Mais il n’en reste pas moins que, depuis trente ans. sans aucune aide, ni de l’Iîtat, ni des communes, ils ont montré quelle peut être, avec du dévouemenl cl des sacriliecs de chaque jour, la fécondité des eli’orts individuids.

3" Qiielipics rciiseh-fn’meiils slnlislùjiies.

Le législateur attendait la faillite de l’enseignement clirclien. On va voir, par quelques chill’res indiscutables, que celle faillite ne saurait être prononcée de quehiue temps encore. — L’enquête, ell’ectuée p.ar les préfets sur la situation îles établissements scolaires des Gongrcgalions autorisées.auxquelles la loi du j juillet iQo’i a retiré l’autorisation d’enseigner, donnait les chilfres suivants pour l’ensemble du territoire, Algérie exceptée, c’est-à-dire |four les quatre-vingt-sept départements : 3./|()/| établissements, tous d’enseignement primaire, dont i.ayf) écoli’S de g, arçons el 2.H>'i écoles de (illes : le département de la Seine figurant dans ces chill’res généraux pour Go écoles de garçons et 5-) écoles de filles. — Rapprochons de cette slatistique d’<xéculion ([uelqucs cliilires sur la situation res[)eelive de renseignement public el de l’enseignement libre. On a vu plus haut i]u’eu i.SO.’î — il y a cinquante ans

— le ministre de l’instruction publique déclar, ait que les écoles congréganisles réxmissaient plus du tiers de l, a population scolaire totale d(^ la l’r.ince. On reconnaît qu’avant les lois île laïcisation, in 18ft2, elles possédaient.à peu prés le quart de eett<^ population. D’après les calculs les plus cx.aets, calculs que l’on n’a jiu faire i-emonter au del.à de l’année scolaire Kjoy-iqoS, les écoles libres comprendraient un peu lilus (lu cinquième de la po|)ulalion scolaire totale, soit i.i/(0./’|tvi élèves, et les écoles publiques picsenteraient un ellcclif total do 4 oiîy..’» ()o élèves. La diminution du uondu-e des élèves des écoles libres Çfii. & ?.’?.), sur la dernière statistique oflîcielle <le iijoi-iyoM, s’explique tout iiiilurellemcni par les mesures de proscri()tion tpii, dans celle période, ont frapjjé /i.92’1 écoles congréganisles, dont un certain nombre s’ulemeiit onl pu se rouvrir avec un personn (d sécularisé. La stulisliquede iijio ri lève les chilfres di’. 960.^1 a élèves inscrits dans les (’colrs libres : ^riC.ao^ garçons et TxjS.sS^i filles répartis entre l’i.’i'.’i^ écoles proprement « lilcs, soit l’io écoles de j)lus qu’en 19111) (Happorl publié au./oiirnal o//iciel de lyii, C.hand)rc, Annexe 370, p. i/|f)2).

Ces derniers cliilfres aceusent, sans doute, une décroissance.assez sensible sur les ])ériodes de ifiti^ el de 1882. Il faul])ourlanl reconnaître « pi’ils sont tout à l’honneur de nos écoles libres, constamment balj lues en brèche diqniis près de trente ans ; ils ju’ouvent que, ]>artout où l’on en peut créer, elles recueillent un très grand in)nd)re d’enf.mts ; que le manque de ressources sulllsanles el la pénurie de maîtres et de maîtresses sont les seuls obstacles à leur multiplication. — L’Inslilul des Frères ilcs écoles chrélienncs, ipii c ; ompl.iit en France 32 établissements libres dislribuanl l’cnseigneun’nL spécial (loiirnat iif/lciel lUi 17.avril iSfj’i), comptait, en kjoo, 82 établissemenls commerciaux (actes du Congrès international tenu à Milan, en septembre igoG, relativement à I’ensi’igjiem<’nt commercial).

Sidélicale <(ue soit l’évaluation des dépensesengagées par les i alholicpies pour leurs écoles libres, il n’y a rien de téméraire à articuler, au bas mot, le chiifre de /|0 millions pour le budget total des frais qu’elles leur inqiosenl annuellement : au bas mol, parce que l’on ne fait entrer en ligne de compte ici d’autres dépenses que les trailements cl qu’on laisse