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INSTRUCTION DE LA JEUNESSE

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restrs callioliqiics est la position peu envial)le en {fénéral des inslituteuis. « Lu plui)art, surtout Jaiis les caïupa^nes, les petites villes ou les bouri ; a(les, avaiiMit une existonec très pénible, très laborieuse et forl Jieu réeonipensée. » (P. iîi.) Et partout, au xvr sièric, ce ne sont que plaintes sur l’indiscipline des élè es connue sur la barbarie des châtiments que leur inni, i ; ent les instituteurs (p. SV-iy) Pendant îoniî’tenips, les luttes religieuses retarderont l’essor de renseignement primaire en Allemagne.

2" Gyninnses latins. — Par l’établissement de nombreuses et llorissantes écoles, la congrégation dite des Frères de la vie commune a exercé, au xv’siècle, une très h>-ureusc iniluence sur le déveloiipement intellectuel du peuple. Ces écoles se multiplièrent peu à peu à travers toute l’Allemagne et, dans le Nord de l.i France, jusqu’à Cambrai. D’esprit foncièrement elivélien, elles donnaient de sérieuses notions seiciililiques et infusaient aux élèves le gofit de l’étude |)crsonnel ! e. L’enseignement y était gratuit. Le cardinal Xu-.olas du Ci’sb, lui-même leur ancien élève, fut leur plus puissant soutien. Un de ses protégés, illustre entre tous, fut Rodolphe Agricola. Citons aussi Alexandre Ilégius, Rodolphe de Langen et Louis Dringenberg, au zèle desquels est due la reslauiMlion des éludes classiques en Allemagne (Janssrn. l.’Alleinii^ne et la llcfoiinc, trad. franc., 1. 1, p. ! t<)<n). Dans Agricola, ce pays eut à certains égards nu autre Pétrarque, comme le premier infatigable à répandre parmi ses compatriotes l’amour des auteurs anciens, mais qui ne perdait pas de vue les réserves imposées par la prudence chrétienne (ibid., p. 52-54). Le même esprit anima Wimphcling. professeur et écrivain infatigable et l’une des plus influentes et des plus attrayantes personnalités de la fin du moyen.âge. La formation de la jeunesse est son souci dominant. « Le plus parfait des écrivains pédagogiques de l’époque ii, il chercha particulièrement à gagner aux études classiques la noblesse et les prini’cs. Deux de ses écrits pédagogiques sont surtout dignes d’attention : le Guide de lu jeiinesse (/M //cmn^’/ie (1497), où il donne, entre autres, nombre de précieuses règles pour l’enseignement pratique des langues anciennes, et layeKncsst’(1500) (p. Gi-O : ^).

Cepenilant, grâce aux fondations catholiques, les réformés allaient créer des gymnases latins. Comme les écoles primaires, ces établissements furent bientôt connus pour la triste situation des maîtres et l’indiscipline des élèves ; les ma-ursy étaient corrompues. Du reste, plus de don charitable désormais en faveur des professeurs ni des écoliers. Les méthodes étaient <lcfectueuses (Jansshn, t. VII, p. 38-80). De l’histoire et des sciences naturelles, il était à peine question ; et pourtant Luther et Mélancliton n’en aA-aienl-ils pas vivement recommandé l’étude, celle d(’la première surtout’.' Quant aux langues vivant<s, elles étaient entièrement négligées, lîref, en dehors de la religion, de la musique et du chant, on n’y enseignait qne les langues anc’iennes, c’est-à-dire le grec et surtout le latin (F. Buisson, Dictionn., article cité, p. 2.’if16).

« La décadence des anciennes écoles, qui date de

la scission religieuse, se lit sentir dans les pajs demeurés catholiques comme dans les territoires protestants. » Toutefois on put croire, à un moment, que les établissements des réformés allaient l’emporter de beaucoup sur ceux des catholiques. « Après l’éclat des |)reniièrcs prédications de Luther ». en effet, « et sous sa puissante impulsion, les plus écoutés de ses coopérateurs se montrèrent animes d’un zèle plus ardent pour la création et la bonne organisatiojï

d’écoles destinées à devenir le plus solide appui du protestantisme, que ne l’étaient les catholiques pour la restauration et l’amélioration des établissements d’enseignement indisi)ensables au maintien et à la défense de leur foi ». « Mais, à dater de la fondation et des progrès des collèges de Jésuites, un grand changement s’opéra. Si en 153b, i." ; 41. i.)50, des catholiques à même de bien juger la question s’ét.iienl plaints amèrement du ilépérissemeiit des anciennes écoles, s’ils avaient cn ié les ( lablisscnicnts protestants, alors en jdeine prospérité, qui attiraient à eux toute la jeunesse allemande, trente ans plus tard, les protestants bien informés déclar. aienl que les collèges des Jésuites, fréf]uçntcs par un grand nombre d’élèves i)rotestants, ctaiint inliniment supérieurs à leurs nouveaux gyniuas( s, sous le rap|)ort de l’enseignement comme sous celui de la discipline. » (Janssun, t. VII, p. 81.)

Le i>ays rhénan, lii Bavière furent témoins du succès des Jésuites.

« C’est à Cologne, en 154/|, que le premier collège

de Jésuites fut créé. En xr>56, le conseil avait conlié aux Pères la direction ilc l’un des trois gymnases de la ville, qui eut bientôt éclipsé les deux autres. Le Père Canisiiis, promoteur émincut du système scolaire inauguré par les Jésuites en Allemagne, a exposé ses vues sur l’enseignement et sur le but des études dans une série de lettres adressées scjit aux écoliers, soit au Père François Coster, recteur du eollôgo de Cologne, religieu.x aussi remarquable connue maître et comme éducateur que comme écrivain. Canisius insiste pour qu’on nuiiutienne, dans les classes d’humanisme et de philosophie, les disputes en latin… Comme dans les écoles du moyen âge et dans tous les gymnases protestants, l’usage de la langue lalineétait imposéaux élèves… » (//*/(/., p, 86.)

« A Cologne, les Pères enseignaient non seulement le

latin et le grec, mais aussi les malhcm.itiqucs et Pastronomie. En 1 558, le gymnase ionqitait500 élèves et Go séminaristes ; vingt ans plus tard, divisé en sept classes. 830 élèves ; en 1581, i.oou, tant simples écoliers que séminaristes… » (P. 87.)

Même situation en Bavière. » Leduc.Mbert donne de grands éloges au gymnase de Munich, dirigé par les Jésuites, et souhaite qu’il devienne le type et le modèle de toutes les écoles latines de ses Et.its (p.^^)… Les collèges d’Ingolstadt, de Dillingcn et de Wurzbourg. dirigés par les Jésuites, étaient également llorissants. » (P. 98.)

Un puissant élénu’ul de ce succès fut le drame scol. iire, alors en faveur dans les collèges protestants comme dans les établissements des Jésuites. « Tous ces drames de Bidci-mann, beam oup d’autres, dus à des auteurs inconnus… ont une valeur réelle aupoi » t de vue religieux, le sens dramatique en est remarquable. .Vu point de vue moral, au point de vue de l’art, ils laissent bien loin derrière eux la plupart des drames spirituels protestants, que dcpaie trop souvenlunc continuelle préoccupation jiolémiste. A tous égards, ils ne pouvaient avoir qu’une 1res heureuse iniluence sur l’esprit de la jerincsse. » (P. lay.)

;)" l’rn^-crs’tca. — A la lîn du moyen âge, les Universités

existantes sont en pleine prospérité. Bien plus, il s’en fonde neuf nouvelles dans rcspace d’un demi-siècle ; ce sont celles de : fireifswalde (1450), Bàle(146o), Fribourg (1460), Ingolstadt (14’3'^). Trêves (1473), Tiibingen (1477). Mayencc (1477), Wittenibcrg (1502), Francfort-sur-l’Oder (iSoC).

Ces Universités ne sont pas scidement d<slinécs à la bourgeoisie ; elles constituent aussi des écoles d’enseignement supérieur pour l’usage du cierge (Jans-SUN, t. I, p. O9 ss.). « Lors([iuî vint la s( ission de l’Eglise, presque toutes, Witlcmberg et Krfurtcxcep-