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GENESE


On le transporta à la Spezzia, puis à Pise, mais il put, quelques mois après, rentrer à Caprera. On l’oubliait. U c lait devenu sombre, amer. Il résolut de faire un voyage en.

gleterre (1865) pour provo quer une manifestation en sa faveur chez les révolutionnaires réfugiés — ce qui eut lieu — et, à son retour, il fut élu député de Naples et grand-maître de la franc-maçonnerie italienne. En 1866, lorsque l’alliance de l’Italie avec la Prusse amena la « délivrance » de la Vénétie, Garibaldi se lit nommer commandant des vingt bataillons de volontaires dont la formation venait d’être décrétée et attaqua les Autrichiens à Monte-Suelio. Il fut battu et légèrement blessé. L’année suivante, il prépara une tentative contre les Etats Romains. Arrêté sur l’ordre du ministère Ratlazzi, il fut reconduit à Caprera et gardé à vue. Il réussit à fuir, se rendit à Florence, où il sVlforça d’exciter l’opinion par ses harangues enflammées et se dirigea sur les Etats pontificaux après avoir lancé une proclamation aussi violente qu’odieuse contre la France. Mais à Mentana, les bandes garibaldiennes rencontrèrent les troupes pontificales renforcées par le corps expéditionnaire français, que commandait le général de Faillj’et essuyèrent une honteuse défaite. Arrêté, Garibaldi fut interné au fort de Varignano. Il y tomba malade et, avec l’autorisation de ministère Menabrea, revint une fois encore à Caprera. Pendant quelque temps, il se borna à écrire des lettres ampoulées à Victor Hugo, à Mazzini et à l’armée française, car à l’époque du plébiscite (mai 1870) il attaqua violemment le gouvernement français, adjura l’armée d’abandonner le souverain auquel elle avait prêté serment et de laisser proclamer la république.

III. — Ces manifestations, plus puériles encore que ridicules, n’émurent guère l’opinion publique en France. Survint l’insurrection du quatre septembre, (lette révolution faite en face de l’ennemi combla de joie Garibaldi qui s’empressa d’offrir ses services au gouvernement dit de la Défense nationale, et débarqua à Jlarseille ( ; octobre)oii — sur l’ordre de Gambetta

— on lui lit une réception solennelle. Le surlendemain, Garibaldi arrivait à Tours. Gambetta et les membres de la Délégation lui faisaient unchaleureux accueil, lui octroyaient le titre de général et lui donnaient le commandement des francs-tireurs sur la ligue de l’Est. Le nouveau général partait aussitôt pour Dôle.

Le rôle de Garibaldi pendant cette campagTie ayant été diversement jugé, nous avons ct)nsulté le rapport dressé par M. Ulric Perrot, député de l’Oise à l’Assemblée nationale, — et publié au Journal Officiel

— qui constate que Garibaldi « se fit surprendre à

« Autun, se laissa jouer à Dijon par une simple brii

( gade prussienne », et « commit enfin la plus grave des fautes » en « ne protégeant pas la base d’opérations de Bourbaki et en contribuant ainsi à perdre l’armée de l’Est ».

Si les admirateurs de Garibaldi contestaient l’exactitude de ce document parce qu’il a été écrit par un CI réactionnaire », on pourrait leur citer cette lettre du général Cremer, un des amis des hommes du quatre septembre : « Sur 12.000 garibaldiens, a écrit Cremer 2.000 étaient des soldats. Le reste était un ramassis de misérables qui disparurent au premier coup de feu. »

.Vjoutons que la haute paye et l’entretien des bandes garibaldienncs coûtèrent fort cher au Trésor français. Nommé député — en violation de la loi française — à l’Assemblée nationale, Garibaldi fut accueilli de telle sorte lorsqu’il vint y siéger, qu’il dut donner sa démission. Il se retira à Caprera et recommença à

écrire des lettres à tous les révolutionnaires connus. L’une de ces missives est particulièrement curieuse. Pendant l’insurrection conimunaliste qui ensanglantait Paris, Garibaldi écrivit à M. Bignonini, directeur de la Plèbe, de Lodi :

« Mon cher Bignonini, quand on a la chance de

trouverun Cincinnatus ou un Wasliington, l’honnête rfic/((< « rt’temporaire est de beaucoup préférable auhyzantinisrae des Cinq Cents. L’Espagne est dans l’abaissement pour n’avoir pas eu un homme qui la dirigeât dans sa belle révolution. La France est aujourd’hui dans le malheur pour la même raison. » — Garibaldi.

Singulier langage chez un homme qui se prétendait républicain ! Ainsi, cet ennemi de la Papauté était aussi l’ennemi de la démocratie ! Il devait plus lard, en effet, se rallier au roi Victor-Emmanuel. En 1878, Garibaldi se trouvant dans de graves embarras d’argent, ses amis ouvrirent une souscription, des municipalités décidèrent d’allouer une rente annuelle au « grand patriote ». Le ministère dut annuler ces décisions comme illégales, mais le roi accorda à Garibaldi, avec l’assentiment des Chambres, une pension viagère de 50.ooo francs et un million de capital. Le bénéficiaire écrivit au président du Conseil une lettre pliarisaïque où il disait que a le gouvernement étant rentré dans la voie de la moralité, de la liberté et du bien public », il ne vo, vait pas d’inconvénient à accepter ce don. U vécut donc ses dernières années dans l’abondance et mourut à Caprera en 1882.

J. Mantenay.


GENÈSE. — Aieriissement préliminaire.

I. — Valeur historique db la Gexèse. A. Sujet de la Genèse : Opinions sur la valeur historique : Jiéponses de la Commission biblique : Position de la question : Preuves du caractère historique des premiers chapitres : Sens et portée de l’historicité de la Genèse : Objet du travail qui suit.

B. Objections : a) Objection générale, b) Objections particulières : 1° Histoire de la création {^Gen. i-ii, 4) ; 2° Second récit de la création improprement dit : Paradis terrestre (11, 5-iii, 24) ; 3° Chapitres iv-xi : Généalogies patriarcales et chronologie biblique : Longévité des patriarches : Unions des a fils de Dieu » ; Déluge : Table ethnographique : ^° Histoire patriarcale (xii-’s.Lpi.) : Autorité : Abraham et Chodorlahomor : La destruction de Sodome et la mer Morte.

II. — Conception’dk la divinité dans la Genèse : Objections. Conclusion.

Le premier livre de la Bible a, de tout temps, beaucoup occupé les apologistes. Des discussions auxquelles il a donné lieu, nous ne retiendrons à cette place que deux principales, concernant, l’une, la valeur de la Genèse comme histoire, l’autre, le caractère des idées religieuses qu’on y trouve. Dans la question d’auteur, on ne peut séparer ce livre des quatre avec lesquels il forme le Pentateuqne : c’est sous ce dernier titre qu’il faudra chercher ce qu’il y a à dire sur ce sujet, suivant le but de ce Dictionnaire. D’autres articles spéciaux ont déjà développé ou développeront des points importants que nous ne ferons ici qu’effleurer.

I. — Valeur historu.uk dk la Genèse

Sujet de la Genèse. — L’intention visible — et généralciuent reconnue — de la composition du Pentateuqne. dans son ensemble, est de retracer l’histoire de l’alliance conclue par Dieu avec la race