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EVEQUES

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était assui’é, car « Il lit ainsi pour prévenir tout désordre en Israël » (xnii, G).

Avissitôt l’auteur lait Tapplicalion de cetévénement au ministère chrétien ; il établit le principe de sa propagation et les conditions d’authenticité auxquelles on reconnaîtra les pasteurs légitimes : « Ainsi nos Apôtres savaient par Notre-Seigneur Jésus-Christ qu’il y aurait lutte au sujet de la dignité de la sur-A "eillance,-f, -- i-tyy.o-ci. C’est pourquoi, doués d’une prescience parfaite, ils instituèrent les susdits ( : = : les surse niants et les diacres), et ensuite ils établirent en règle qu’à leur mort d’autres hommes éprouvés reprissent leur ministère. En conséquence, ceux qui furent établis par eux (les Apôtres) ou ensuite par les autres hommes illustres avec l’assentiment de toute l’Eglise, et qui ont accompli sans reproche leur fonction auprès du troupeau du Christ, modestement, paisiblement et dignement, et qui depuis longtemps ont reçu de tous un excellent témoignage, ceux-là. il n’est pas juste, à notre jugement, de les destituer de leur fonction. Oui, nous commettrions un grand péché, en destituant de leur surveillance, r^ ; i-17/.07rr, ç, ceux qui ont offert les dons d’une manière irréprochable et sainte. Bienheureux les anciens, ît-pî-^Jr-poi, qui ont déjà achevé leur carrière et qui ont eu une tin pleine de mérites et de perfection ! Ils ne redoutent pas qu’on les chasse de la place qui leur revient. Nous voyons, en effet, que vous en avez éloigné quelques-uns qui gouvernaient bien, de l’office honorable dont ils avaient été régulièrement investis. »

EnlînlesiTTiT/cîTTsi se trouvent également mentionnés avec les diacres dans a.ioy./y, ou Doctrine des douze Apôtres, petit manuel de la religion chrétienne datant des euA’irons de l’an loo, composé selon l’opinion la plus probable pour les fidèles de la Palestine.

a Le jour du Seigneur réunissez-vous, rompez le pain eucharistique après avoir confessé vos péchés afin que votre sacrifice soit pur. Que nul, s’il est en désaccord avec son ami, ne s’unisse à vous jusqu’à ce qu’il y ait eu réconciliation, de crainte que votre sacrifice ne soit souillé. Car le Seigneur a dit : Qu’en tout lieu et en tout temps un sacrifice pur me soit olTert, parce que je suis un grand roi, dit le Seigneur, et mon nomestadmirable parmi les nations. Elisez-vous donc des surveillants et des diacres, k-iyy.s-oji y.y.i ôtv^.d.iojz, dignes du Seigneur, des hommes doux, désintéressés, vrais et éprouvés : car ils accomplissent pour vous, eux aussi, le ministère des prophètes et des docteurs. Ne les méprisez donc pas, car ils sont vos dignitaires avec les prophètes et les docteurs. » (xiv XV.)

La Didaché établit le rapport le plus étroit entre la célébration de l’Eucharistie et les fonctions des surveillants et des diacres : c’est par l’Eucharistie qu’elle est amenée à parler de ces dignitaires ; la connexion des idées est même exprimée par la particule ojj, donc. Célébrez l’Eucharistie le dimanche, votre sacrifice doit être pur, choisissez-vous donc des surveillants et des diacres dignes du Seigneur : tel est l’enchainement dans toute sa simplicité.

4. Les-p17^jz=poi chrétiens. — Voici d’autre part les endroits des écrits du premier siècle où il est fait mention de l’ordre des Tr^iîTîvTîoît au sein des communautés chrétiennes.

Saint Luc, dans les Actes, cite à plusieurs reprises les -îiTovTîîî./ ; de l’église de Jérusalem (xi, 3û ; xv, 2, l, 6, 22, 16 ; XVI, 4 ; XXI, 18), sans jamais les confondre avec les Apôtres ou Jacques le chef.

Paul et Barnabe, revenant de leur premier voyage apostolique, établissent des-y.iZ-^-ip-yji à la tête des églises qu’ils avaient fondées (Act., xiv, 22).

Au ch. XX, 17, S. Paul, avant de s’embai-quer pour

la Palestine, mande à Milet les anciens de l’église d’Ephèse, rsù ;-rpziZ-jripyji rv ;  ; îzx/.yjatV.ç.

Il laisse son disciple Tite en Crète pour y remédier à ce qui manque et établir des-oîtSjte/ssu ; dans les différentes villes (Tit., i, 5).

A son autre disciple Timothée, qui avait reçu l’imposition des mains du corps presbjtéral rjj irp-’y’i-jripio-j (1 Tint.. IV, 14), il écrit, en parlant des anciens : « Que les-c-To../T-oii qui président Ijien soient jugés dignes d’un double honneur, surtout s’ils s’appliquent à la prédication et à l’enseignement » (1 Tini., v, l’j ; cf. 19).

Dans sa première épître, v, i, S. Pierre, nous l’avons déjà dit, interpelle directement les anciens des églises. « Je supplie les rîîTÔvrîîîv ? qui sont parmi vous, moi leur collègue, rjy.-rptr^-^rspoi : paissez le troupeau de Dieu qui est parmi vous, veillant sur lui, irij-xî-iCo—r, non par contrainte mais volontairement, étant les modèles du troupeau. Et à la venue du Pasteur suprême, vous recevrez la couronne de gloire incorruptible. Et vous, jeunes gens, soyez soumis aux anciens. »

Dans les communautés judéo-chrétiennes auxquelles S. Jacques adresse son épître, se retrouvent également les -5£7 svTîîit tout comme dans l’église de la métropole Jérusalem. « Quelqu’un parmi vous est-il malade, dit la lettre, v, 14, qu’il mande les-pz7s-y7- : po-Ji de l’Eglise, afin que ceux-ci prient sur lui, l’oignant d’huile au nom du Seigneur. Et la prière de la foi sauvera l’infirme et le Seigneur le soulagera et, s’il a des liéchés, ils lui seront remis. »

Enfin dans la fameuse lettre déjà citée de Clément DE Rome à la communauté de Corinthe, il est aussi question des anciens de l’Eglise, k II est honteux, frères, et on rougit de l’apprendre ; oui, ce sont des choses indignes du nom chrétien, l’église de Corinthe, si ferme et si ancienne, pour faire plaisir à une ou deux mauvaises têtes, s’est soulevée contre les-ps- : ^jzépo-jz.)) XLVII, 16.)

Plus loin (liv, 2) il dit encore des mêmes dignitaires :

« Celui qui est généreux dira : Si cette sédition

a éclaté à mon occasion, je m’en irai où il vous plaira, et je ferai ce que la communauté voudra m’imposer ; mais il est nécessaire que le troupeau du Christ jouisse de la paix avec les anciens établis

ij.izy. TW za5î7T « //îv£ùy ~pi- : fi-j~ipWJ. »

Voilà les sources dont nous devons déduire le caractère des sTTtaxî-ot et des r.pi’j’i-j-ip’.i. et la nature de leurs fonctions.

quels furent donc les irrtyzsrci et les ~pi- : l-j-ip’^i. du premier siècle ?

5. Etude comparative des i-i-y.’y-’.L et des — c£t5 : /t£oîc.

— Une remarque générale, c’est qu’aucun texte du premier siècle ne nomme ensemble les surveillants et les anciens comme un double ordre distinct. La formule JrtTz ; - ;  ; y.c/À r.piyZjtîpoi., OU une énumération équivalente établissant une distinction, ne se rencontre nulle part. On la lit pour la première fois dans les lettres de S. Ignace, au commencement du second siècle.

Au contraire, chaque fois que ces noms se trouvent ensemble au premier siècle, les auteurs indiquent sullisamment qu’ils désignent les mêmes fonctions. Nous avons donné cinq sources où ces noms se trouvent dans un même contexte. De ces cinq, quatre établissent directement la synonymie, et si la cinquième, la lettre de Timothée, ne met pas les mots en relation directe, elle fournit néanmoins une belle confirmation de notre thèse.

A. — Discours de Milet, Actes, xx, 17 ss. « De Milet envoyant à Ephèse, Paul fit venir les anciens de l’Eglise, n’jç T^p-jZ-yripo-Ji. Lorsqu’ils furent réunis autour de lui, il leur dit : Vous savez, etc. Veillez